« Le Ministère de l'intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique ne peut permettre la tenue des conférences de presse qui ne sont pas organisées dans le cadre des activités de la CVR, seul organe reconnu par le gouvernement de la République du Burundi en matière de la recherche et de l'établissement de la Vérité sur ce qui s'est passé au Burundi, y compris l'année 1972 », peut-on lire dans une correspondance, du mardi 2 novembre 2021, envoyée au Coordinateur International du Collectif International des Survivants et Victimes du Génocide Hutu de 1972, Léonard Ndolimana.
Cette conférence de presse était prévue ce samedi 6 novembre 2021.
« Notre collectif souhaiterait organiser de telles conférences à travers les provinces pour manifester notre satisfaction par rapport à la politique de gouvernement d’Evariste Ndayishimiye qui a fait de la question de la justice pour toutes les victimes une condition sine qua non du développement du Burundi, notamment la question du génocide des Bahutu de 1972 qui a endeuillé tant de familles dans toutes les provinces, mais qui demeure impuni jusqu'à ce jour », avait écrit le collectif.
Toutefois, le gouvernement le voit d’un autre œil. Le ministère de l’Intérieur rappelle que l’accomplissement de son mandat, la Commission Vérité et Réconciliation (CVR) est guidée par le souci d'établissement de la vérité, de la réconciliation nationale et du règlement de la dignité des victimes.
« Le travail de la CVR s'avère large du fait qu'il couvre la période du 26 février 1885 au 4 décembre 2008, plus étendu que les seuls événements de 1972 auxquelles vous faites référence. »

Ainsi, conclut le ministère, tout acte entrant dans le champ d'application du mandat et des missions de la CVR ne pourrait être posé que sous la collaboration et la coordination de la CVR afin d'éviter d'éparpiller les efforts, au risque de désorienter l'opinion nationale et internationale dans ce travail de mémoire collective.
Steve Baragafise |Phare Africa Bujumbura