Burundi/droits de l’Homme: la situation demeure préoccupante et l'UE demande la libération de Tony Germain NKINA

Burundi/droits de l’Homme: la situation demeure préoccupante et l'UE demande la libération de Tony Germain NKINA

Burundi/droits de l’Homme: la situation demeure préoccupante et l'UE demande la libération de Tony Germain NKINA

By / SOCIETE / Saturday, 23 October 2021 19:15


Maria ARENA, la Vice-Présidente de la sous-commission des droits de l’homme de l’Union Européenne réagit suite à l’arrêt de la Cour d’appel de NGOZI du 29 septembre 2021 de maintenir en prison le défenseur des droits de l’homme Tony Germain NKINA.

L’avocat NKINA avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement en juin 2021 suite à ses activités de défenseur des droits de l’homme.

La sous-commission de l’UE déplore la décision de la Cour d’appel de Ngozi de maintenir en prison Tony Germain NKINA et appelle les autorités burundaises à libérer ce défenseur des droits de l’homme.

Pour Maria ARENA, cette condamnation est en soi contraire à l’esprit du processus de reprise de relations entre l’Union Européenne et le Burundi déjà enclenchée depuis février dernier :

« Alors que l’Union Européenne se prépare à lever les mesures imposées par l’article 96 de l’Accord post Cotonou, il est impératif que les autorités burundaises démontrent leur volonté de respecter les droits humains et d’assurer l’indépendance et l’impartialité de la justice. Je demande la libération inconditionnelle et immédiate de Monsieur NKINA, qui serait un signal fort dans cette relation ».

En août dernier, six organisations internationales de défense des droits de l’homme dont Amnesty International, DefendDefensers, Human Right Watch, l’Initiative pour les Droits Humains au Burundi, Protection International Africa et Trial International ont déploré que « son procès n’a pas été équitable » et ont demandé sa libération immédiate et inconditionnelle.  

« La condamnation par la justice burundaise de Tony Germain NKINA démontre qu’il persiste des violations graves des droits humains au Burundi notamment des pratiques répressives visant leurs défenseurs. Monsieur NKINA n’a pas bénéficié d’un processus équitable et sa condamnation est directement liée à son travail et son engagement en faveur des droits de l’homme » estiment ces organisations.

Selon toujours ces organisations, aucune preuve ni témoin n’ont été présentés par l’accusation. Elles ont conclu que seule son affiliation passée à une organisation de défense des droits de l’homme a motivé le jugement.  

Tony Germain NKINA a été arrêté le 13 octobre 2020 à Kabarore où il rendait visite à un client. Le 15 juin 2021, le tribunal de grande instance de Kayanza l’a déclaré coupable de collaboration avec des groupes armés et l’a condamné à cinq ans d’emprisonnement. Cette peine a été confirmée au mois de septembre dernier.

« L’Union Européenne et ses Etats devraient préciser au président Evariste Ndayishimiye que ses promesses de respect des droits de l’homme et de réformer le système judiciaire ne peuvent être prises au sérieux tant que Monsieur Tony Germain NKINA reste à la prison uniquement à cause de ses activités passées en faveur des droits de l’homme » recommandent les six organisations.

La commission d’enquête de l’Organisation des Nations Unies sur le Burundi estime également que « la situation actuelle au Burundi en matière des droits de l’homme reste trop complexe et incertaine »

Jusqu’ici, cette commission constate aussi dans son enquête présentée au mois de septembre devant le Conseil des droits de l’homme que les autorités burundaises refusent toujours de dialoguer sur les questions des droits de l’homme comme celle-là, ce que réfute toujours le gouvernement en place.

Steve Baragafise |Phare Africa Bujumbura

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