Le mariage : un évènement bien sacré au Sénégal

Le mariage : un évènement bien sacré au Sénégal

Le mariage : un évènement bien sacré au Sénégal

/ SOCIETE / Monday, 26 October 2020 11:57


Par Moussa Diallo, Sénégal.

 

Le Sénégal se trouve dans la partie occidentale d’Afrique. Il est limité au nord par la Mauritanie, au sud par les deux Guinées (Guinée Conakry et Guinée Bissau), à l’est par la Mali et à l’ouest par l’océan Atlantique. Il compte 16.209.125 habitants sur une superficie de 196 712 km2 (ANDS, Projections 2019). Cette population est mal répartie. Les plus fortes densités sont retrouvées dans les régions comme Dakar (capitale), Thiès, Diourbel et Kaolack. Le Sénégal compte plusieurs ethnies dont on peut citer les Wolofs, les Peulhs, les Mandingues, les Diolas, les Bambaras, les Lebous, les Sérères etc…, parlant diverses langues. Cette pluralité n’a pas eu d’impact dans la célébration des mariages chez les musulmans et chez les chrétiens constituant les deux religions du pays.La majorité des mariages est célébrée selon les prescriptions religieuses avec une tendance traditionnelle ou moderne.  

Quels sont les rites chez les musulmans et les chrétiens  dans le mariage au Sénégal ? 

 La tradition, chez les musulmans, voudrait que le mari ou la femme soit choisi par les aînés en ces termes : « mon fils rends toi chez ton oncle X pour rencontrer ta promise nommée Y car c’est une bonne famille ». Par bonne famille, il faut entendre de la culture des valeurs traditionnelles, le maintien du tissu familial, la préservation des usages et coutumes propres à la lignée et avoir de bonnes semences. En effet, les vieux ont l’habitude de dire qu’une « bonne semence accouche difficilement de mauvaises graines car le champ est propice ». La fille comme le garçon sont préparés pour concevoir les principes cités antérieurement.Après cette fameuse étape, et quel que soit l’appartenance ethnique, les obligations sont : le paiement de la dote s’élevant généralement à 30 000FCFA et le consentement mutuel. Le jour du mariage, la maison est remplie de monde dès le petit matin. Des gros béliers ou vachessont égorgés et les femmes préparent le goûter (‘Lakh’,’thiebouyap’, couscous). Tout cela est accompagné par une musique traditionnelle ou moderne selon la préférence ou la zone géographique.  Dans l’après-midi, les hommes partent à la mosquée pour consacrer l’union du jeune couple. Dans ce lieu sacré, l’imam appelle un représentant de la famille du garçon qui demande la main de la fille à un représentant de la famille de la fille. Ensuite, l’imam bénit le lien avant que du cola, des beignets et du jus soient distribués à tout le monde. La nuit, une cérémonie très folkloreest organisée consistant à laver la fille, la conseiller des bonnes tenues pour après l’acheminer à son domicile conjugal. Elle est couverte de parures et voilée par un pagne. Ses tantes l’accompagnent, avec des amis de la famille. Cette nuit est sacrée. Elle fera apparaître la virginité de la fille ou la virilité du jeune marié. En général, des cris montent le ciel quand le jeune homme sort de la chambre, comblé d’avoir trouvé sa femme vierge. De telles pratiques traditionnelles comportent des inconvénients aussi. En effet, le couple s’est marié avec consentement mutuel mais le fait qu’ils ne se connaissant pas assez peut porter un mauvais coup à la longévité du mariage à cause d’une incompatibilité d’humeur, des divorces abusifs. La préservation des valeurs familiales est un atout considérable. Le jeune couple se bat pour maintenir les volontés parentales.  

Comme chez les musulmans, le paiement de la dote et le consentement mutuel sont des obligations chez les chrétiens mais la différence se situe dans la pratique.  

Quels sont les rites chez les musulmans et les chrétiens  dans le mariage au Sénégal ? 

 Le mariage, chez les chrétiens, est très sacré. En effet, après le paiement de la dote représenté par un montant très conséquent dénommé ‘premier cadeau’, des fiançailles sont scellées. Ensuite, les époux aillent à la mairie pour effectuer le mariage civil dans lequel le mari a le choix entre la monogamie et la polygamie. Le plus souvent le chrétien est monogame par excellence. Puis, ils célèbrent le mariage à l’église en présence de tout le monde et devant le prêtre ils échangent les alliances en faisant des promesses mutuellement.Mais avant de formuler ces vœux, on s’assure que dans la salle personne n’est contre de cette union. Enfin, les heureux gens échangent des baisers très symboliques annonçant le début des festivités dans lesquelles goûter et champagne sont servis en pagaille, avant que le jeune couple s’en va pour une lune de miel. Ce qui maintient ce type de mariage c’est la compréhension mutuelle car les parents ne pèsent pas beaucoup sur la vie du couple.  

Malheureusement avec la modernité, certaines pratiques ont tendance à disparaître surtout chez les musulmans traditionnels. Certains jeunes n’acceptent plus de se marier avec les filles qu’ils ne connaissent à peine et vice-versa. Ceci peut être dû au besoin de vivre une histoire d’amour comme dans les films de téléréalité. Maintenant, on constate que les mariages traditionnels, même basés sur la religion, ont une durée de vie moins longue. Ce qu’on peut retenir est que ça soit chrétiens ou musulmans, le paiement de la dote et le consentement mutuel constituent les conditions nécessaires pour ficeler un mariage à ce 21ème siècle. 

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