Burundi-UE : Les partis MSD et PPD-Girijambo demandent le maintien des sanctions économiques

Burundi-UE : Les partis MSD et PPD-Girijambo demandent le maintien des sanctions économiques

Burundi-UE : Les partis MSD et PPD-Girijambo demandent le maintien des sanctions économiques

By / POLITIQUE / Tuesday, 16 November 2021 22:33


Dans une lettre envoyée au Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le président du MSD, Alexis Sinduhije et celui du PPD-Girijambo, Léonidas Hatungimana, attirent l’attention de l’Union européenne (UE) sur la nécessité de maintenir les sanctions contre le Burundi. Pour eux, c’est l’unique moyen d’astreindre le gouvernement du Burundi à renoncer à une gouvernance criminelle.

« La région ne pourra pas résoudre le problème du Burundi en excluant l’opposition politique de la solution. C’est dans ce sens que les partis PPD-Girijambo et MSD exhortent l’Union européenne à maintenir les sanctions sur le gouvernement burundais, une solution efficace de le contraindre à dialoguer. »

D’après ces deux partis, la négociation et la signature de l’Accord d’Arusha ont en effet démontré l’efficacité des sanctions.

« Toute tentative de reprise de coopération devrait être conditionnée à l’ouverture d’un dialogue politique au Burundi. »

Ces partis soulignent que les problèmes du Burundi sont fondamentalement politiques et doivent être résolus par des partenaires politiques burundais avec l’aide de la région et de la communauté internationale.

Par ailleurs, poursuivent-ils, l’Union Européenne a l’écho de l’utilisation de son appui budgétaire au Burundi à travers les fonds alloués au gouvernement de Gitega dans le cadre de l’AMISOM.

« N’est-il pas de ces fonds que le pouvoir utilise pour rémunérer certains de ses criminels qu’il envoie dans cette mission, pendant qu’il inféode au parti CNDD-FDD et au dictat des gangsters, la FDNB (Force de Défense Nationale du Burundi) en conditionnant à l’allégeance aveugle, la participation à cette mission de maintien de la paix. »

Ces formations politiques s’inquiètent que le régime de Gitega risque de détourner les fonds issus d’une reprise de la coopération pour entretenir les criminels et commettre l’irréparable.

Des sanctions qui ont eu un impact dans le temps

Les deux partis politiques indiquent que le régime du CNDD-FDD a foulé aux pieds l’Accord d’Arusha qui avait été soutenue par la communauté internationale et notamment par l’Union européenne, alors que ce pacte de paix entre burundais avait mis fin à la guerre qui a duré une décennie.

« Pour éviter la reprise de la guerre civile consécutive à la tragédie en cours depuis 2015, les Nations unies et l’Union africaine ont pris des initiatives pour susciter le dialogue entre les acteurs politiques, mais elles ont toutes été sabordées par le régime. L’opposition politique et la société civile ne demandent pourtant que des négociations inclusives en vue de créer les conditions d’élections libres, inclusives et transparentes. »

D’après ces partis politiques, l’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye en 2020 n’a rien amélioré au drame vécu par la population.

« Des procès fantaisistes, des exécutions extra-judiciaires et autres violations des droits humains sont le lot quotidien des citoyens. Des attentats à la grenade sont perpétrés dans des espaces publics par le Service national de renseignement pour être mis sur le dos des opposants. »

Alexis Sinduhije et Léonidas Hatungimana rappellent que, par le passé, l’Union européenne a pris des sanctions afin de contraindre le président Pierre Buyoya à négocier la réouverture de l’espace politique et la remise sur les rails de la démocratie qui avait été tuée dans l’œuf par l’assassinat du président Melchior Ndadaye.

« A cette époque, Emma Bonino, ancienne commissaire à l’action humanitaire de l’Union européenne, et Bryan Atwood, ancien directeur de l’USAID, se sont rendus à Bujumbura en 1995 pour signifier aux autorités la suspension de l’aide au développement, l’aide humanitaire seule ayant été maintenue. »

 D’après eux, les gouvernements allemand et belge ont gelé leur aide bilatérale et ont exigé des négociations entre le gouvernement burundais et son opposition politique ainsi que son opposition armée, ligne qu’ils ont défendue jusqu’à la tenue des élections en 2005.

« C’est dire donc que si les négociations d’Arusha ont pu avoir lieu et aboutir, ce n’est pas nécessairement ou seulement parce que la région s’était engagée en premier ni parce que les rebelles du CNDD-FDD et du Palipehutu-FNL étaient très actifs sur le terrain, mais bien surtout parce que les sanctions économiques prises par l’Union européenne en collaboration avec les Etats-Unis ont forcé le gouvernement de Pierre Buyoya à négocier. »

Et de citer l’exemple de la RDC où c’est la pression des sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis qui a contraint le président Joseph Kabila à céder le pouvoir.

« Malheureusement, la mauvaise volonté et l’incapacité du président Ndayishimiye à résoudre la crise burundaise se répercutent sur la sécurité du Sud-Kivu en RDC qui est liée à celle du Burundi. »

Pour ces deux formations politiques, une solution politique au Burundi aura nécessairement un impact positif direct sur la résolution de la crise du Sud-Kivu.

Steve Baragafise|Phare Africa Bujumbura

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