Selon le rapport du 25 juillet 2021 émanant du ministère de la Santé publique, le Burundi continue d’enregistrer des pics de cas de Covid-19 au cours des 4 derniers jours avec une moyenne journalière de 140 nouveaux cas alors que la moyenne journalière jusque-là était de 26 cas. Des chiffres qui font froid au dos. Du jamais vu depuis le début de la pandémie.
« La majorité des 555 nouveaux cas de ces 4 derniers jours provient des districts de Kiremba de la province Ngozi (272 cas soit 49,01%) et de Kirundo (220 cas soit 39,64%). Cela découle d’une campagne de dépistage de masse de 10 jours en réponse aux flambées notées au cours des 7 derniers jours. », fait savoir le ministère.
Selon lui, ce sont au total 887 cas de Covid-19 qui ont été rapportés au cours des 14 derniers jours c’est-à-dire du 11 au 24 juillet 2021. « Ils proviennent de 21 districts sur les 47 districts, soit 44,68% qui sont répartis dans 15 provinces sanitaires et soit 83,33% des 18 provinces du Burundi. »
D’après le ministère, 3 districts cumulent 72,38% du total des cas rapportés au cours des 14 derniers jours à savoir Bujumbura Centre (150 cas soit 16,91%), Kirundo (220 cas soit 24,80%) et Kiremba (272cas soit 30,67%).
« Cette répartition géographique des cas de Covid-19 traduit la circulation active du coronavirus SARS-Cov-2 dans le pays. L’augmentation du nombre de cas de Covid-19 depuis le début de l’année est d’une part due à la forte circulation communautaire du coronavirus mais aussi par l’augmentation du nombre de tests effectués par jour par rapport à l’année 2020 », explique le ministère de la Santé.
Les jeunes et moins jeunes sont les plus touchés
Au cours de la dernière semaine, le Burundi a rapporté 583 cas communautaires contre 181 cas au cours de la semaine précédente, soit une augmentation de 222,10%. Le ministère souligne que les variants mis en évidence sont le variant Alpha et Beta ainsi que le variant Delta qui est actuellement responsable des flambées épidémiques dans plusieurs pays du monde.
Concernant la distribution par sexe et groupe d’âge, parmi les 5495 cas de Covid-19 ayant des données rapportées sur l’âge et le sexe, les tranches d’âge les plus touchées sont : 25-34 ans (27,04%) et 35-44 ans (22,88%). Les jeunes entre 15-24 ans sont également fortement touchés, soit 20,38% du total des cas de Covid-19.
« On note également que 6,42% des cas positifs sont des enfants de moins de 15 ans dont 52 enfants de moins de 5 ans, soit 0,95%. » Le sex-ratio homme-femme est de 2 soit 2 hommes infectés pour 1 femme. « Au total 61,47% des cas confirmés sont de sexe masculin contre 38,53% de sexe féminin. »
Quid des mesures de riposte prises ?
Pour contrôler l’augmentation des nouveaux cas, le gouvernement du Burundi a arrêté plusieurs mesures à savoir la fermeture des frontières terrestres et maritimes à la circulation des personnes à l’exception de la frontière terrestre avec la RD Congo ( point d’entrée de Gatumba) et de la frontière avec la Tanzanie (point d’entrée de Kobero dans le district de Muyinga et de Mugina dans le district de Nyanza-Lac). Le gouvernement a également initié un dépistage systématique de tous les voyageurs entrant au niveau des points d’entrée aérien et terrestre. De plus, une quarantaine à domicile a été imposée pour tous les voyageurs entrant par l’aéroport dans l’attente du résultat du test de dépistage obligatoire à l’entrée. Sont-elles efficaces ? On ne sait jamais.
Dans une messe de ce dimanche 25 juillet 2021 à la Paroisse de Murayi en province Gitega, le président de la République, Evariste Ndayishimiye a exhorté la population à observer les mesures barrières contre la pandémie. « Le vaccin le plus efficace contre la pandémie est la prévention tout en respectant les mesures barrières et se faire diagnostiquer plusieurs fois. »
Un médecin qui a requis l’anonymat commente : « Au moment de son discours, l’église était archicomble. Aucune distanciation sociale. Personne ne portait un masque. Il devait plutôt montrer l’exemple. » Il donne aussi l’exemple de la mesure prise du port de masques dans les bus de transport en commun. « Cette mesure a été oubliée depuis belle lurette. » Et de faire remarquer que ces derniers temps, il s’organise dans la capitale économique Bujumbura des festivals, des concerts et autres manifestations de tout genre sans le respect des gestes barrières. « Nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge », conclut-il.
Steve Baragafise/Phare Africa Bujumbura