Burundi : le FOCODE assure avoir documenté plus 200 cas de disparitions forcées depuis 2016

Burundi :  le FOCODE assure avoir documenté plus 200 cas de disparitions forcées depuis 2016

Burundi : le FOCODE assure avoir documenté plus 200 cas de disparitions forcées depuis 2016

/ A la Une / الأحد, 01 آب/أغسطس 2021 19:05


Le Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE) s’insurge contre les propos du procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, concernant les disparitions forcées. Pour lui, le déni des disparitions forcées devient la règle.

Dans un point de presse de ce mercredi le 28 juillet 2021, le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi a déclaré que : « Il y a un autre phénomène criminel dont il est fait état sur les réseaux sociaux ces derniers jours, à savoir celui des personnes kidnappées par des criminels qui se déguisent en forces de sécurité. Cependant, certaines de ces allégations de personnes disparues sont mensongères. Le cas illustratif est celui d’une personne répondant au nom de TOYI Pascal dont on avait annoncé l’enlèvement mais que l’on a retrouvé dans un cachot de Makamba où il est en garde à vue pour des actes criminels qu’il aurait commis. De même, des personnes partent pour se faire enrôler dans des groupes armés sans en informer leurs familles et celles-ci croient à tort qu’elles ont été enlevées. »

Pour le FOCODE, les propos de Sylvestre Nyandwi restent dans la ligne du « DENI » renforcée par des positions récentes d’autres autorités et institutions du pays, telles le président de la République, le président de l’Assemblée nationale et celui la Commission nationale indépendante des droits de l’Homme (CNIDH).

Cette organisation rappelle que, depuis 2016, elle a documenté, à travers la Campagne NDONDEZA, plus 200 cas de disparitions forcées dont une trentaine sous le régime du président Ndayishimiye et que plusieurs rapports ont été envoyés aux autorités burundaises sans qu’ils soient suivis d’une moindre suite.

La lumière sur les disparitions forcées s’impose

Le FOCODE condamne les propos utilisés par le procureur général de la République pour appuyer sa négation : « des personnes partent pour se faire enrôler dans des groupes armés sans en informer leurs familles et celles-ci croient à tort qu’elles ont été enlevées ». Selon cette organisation, beaucoup de familles de victimes de disparitions forcées ont déjà reçu cette réponse, notamment dans la police et l’armée.

« C’est curieux que les mêmes mots soient utilisés par un procureur qui n’a pas encore enquêté »

L’organisation l’invite à communiquer sur des cas précis déjà soulevés dans les rapports de la Campagne NDONDEZA et de différentes autres organisations de défense des droits de l’homme.

« Chaque cas de disparition forcée est unique et mérite une attention particulière. » Et de donner l’exemple d’Elie Ngomirakiza, représentant du parti CNL dans la commune Mutimbuzi.

« Pourquoi M. Nyandwi maintient-il le silence sur un cas aussi emblématique en ce moment ? »

Le FOCODE demande aux partenaires du Burundi, notamment à l’Union européenne engagée dans un processus de normalisation de ses relations avec le Burundi, d’exiger des autorités burundaises la lumière sur les crimes de disparitions forcées et des engagements clairs sur la traduction en justice des agents de l’Etat impliqués dans ces crimes ignobles.

A la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter profondément sur le phénomène des disparitions forcées devenu récurrent au Burundi et d’engager des poursuites contre leurs auteurs présumés. 

Steve Baragafise/Phare Africa Bujumbura

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