Le mouvement rebelle burundais, basé à l’Est du Congo, réagit après que le gouvernement rwandais ait décidé, le 30 juillet dernier, de remettre au Burundi, sous la supervision du Mécanisme Conjoint de Vérification Elargi (MCVE), les 19 rebelles du RED-Tabara appréhendés sur le territoire rwandais en septembre 2020. Gitega avait jubilé et avait demandé le rapatriement des présumés putschistes.
« RED-Tabara ne peut s'empêcher d'exprimer son inquiétude sur le respect du droit international en la matière par le régime du CNDD - FDD dont les dirigeants ont fait la preuve de leur cruauté, de leur irrespect du droit et des valeurs de justice. » Peut-on lire dans un communiqué de ce mouvement rebelle. Ces 19 combattants avaient été arrêtés dans la réserve naturelle de Nyungwe le 29 septembre 2020. Les cérémonies ont eu lieu au poste frontière de Nemba-Gasenyi au nord du Burundi.
Selon le mouvement rebelle, cet épisode n'est pas inédit dans l'histoire de la résistance aux pouvoirs fascistes et « ne décourage pas le combat qu'il a entamé, déterminé à libérer le peuple burundais du joug de la tyrannie du CNDD-FDD. RED - Tabara n'entend pas commenter un acte relevant de la politique souveraine d'un Etat. »
RED - Tabara suppose que la Conférence Internationale des Pays de la Région des Grands Lacs (CIGRL), sous l'autorité de laquelle a agi le MCVE, est mieux informée et, surtout, assume pleinement sa responsabilité de garant du traitement conforme au droit international réservé aux combattants remis sous sa responsabilité au gouvernement burundais.
RED-Tabara rappelle qu'il a pris les armes pour réhabiliter l'Etat de droit et l'Accord d'Arusha qui avait mis fin à une guerre d'une décennie et réconcilié le peuple burundais avec lui- même.
« Cette lutte est un impératif national, faute d'une résolution pacifique pour le règlement de ce contentieux après l'échec de la médiation est-africaine en dépit de tous les efforts déployés par les Nations Unies, l'Union Africaine et la Communauté internationale au soutien de sa mission. La résistance continuera jusqu'à ce que l'objectif de cette lutte soit atteint. »
Lors de la 19ème session ordinaire, par visioconférence, de la Conférence des chefs d’Etats et de gouvernements de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), le président de la République, Evariste Ndayishimiye, s’était dit satisfait de la décision du Rwanda :
« Nous nous réjouissons de la décision des autorités rwandaises de remettre à la justice burundaise 19 criminels qui ont endeuillé le nord du Burundi en 2020. »
Gitega a salué « cet acte louable posé par le Rwanda et encourage Kigali à remettre les putschistes de 2015 afin qu’ils soient traduits devant la justice ».
Steve Baragafise/Phare Africa Bujumbura