Une rencontre entre le ministre rwandais des Affaires étrangères et son homologue belge a été annulée. Vincent Biruta et Sophie Wilmès devaient se voir à New York cette semaine en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Suite aux commentaires de la cheffe de la diplomatie belge après la condamnation à 25 ans de prison de Paul Rusesabagina, l'opposant rwandais qui vivait en exil et qui avait acquis la nationalité belge, Kigali a décidé d'annuler.
Quand Paul Rusesabagina a été reconnu coupable lundi d'avoir formé et financé un groupe armé responsable d'attaques meurtrières au Rwanda, la ministre belge des Affaires étrangères a réagi en déclarant qu'il n'avait pas bénéficié d'un procès juste et équitable. Le communiqué de Sophie Wilmès ajoute alors : « ces éléments remettent de facto en cause le procès et le verdict »
Kigali a répondu ce mardi en affirmant que « cette déclaration reflète le mépris dont fait preuve le gouvernement du Royaume de Belgique envers le système judiciaire rwandais depuis le début de ce procès. Les victimes du groupe FLN ont autant le droit à la justice que Paul Rusesabagina et ses co-accusés ». Et d'ajouter que pour cette raison, la rencontre entre les deux ministres prévue cette semaine n'aurait pas lieu.
Le ministère rwandais des Affaires étrangères déclare rester prêt toutefois à accueillir la ministre belge à l'avenir pour poursuivre le dialogue.
Le cabinet de Sophie Wilmès, quant à lui, indiquait mardi que « la position de la Belgique (dans ce dossier, ndlr) ne peut être une surprise », pointant que son analyse était partagée par les États-Unis. Washington a fait part lundi de sa préoccupation après la condamnation à 25 ans de prison de Paul Rusesabagina qui détient aussi un permis de résidence permanente aux États-Unis.
RFI