Les autorités congolaises démentent les rumeurs selon lesquelles il y aurait des policiers rwandais à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu frontalière du Rwanda. Ces rumeurs ont été à la base de la journée sanglante d’hier dans cette ville situé à l’Est de la RDC. Le Porte-parole du Gouverneur Militaire de la Province du Nord-Kivu, le Général de brigade Sylvain Ekenge Efomi Bomusa, a tenu à préciser au cours d’un point de presse tenu le lundi 20 décembre qu’il n’y a aucune présence des policiers rwandais sur le sol congolais et dans la ville de Goma. Il réagissait aux messages distillés dans l’opinion par des agitateurs de mauvais gout qui ont tenté de paralyser la situation sous prétexte de s’opposer contre une prétendue présence d’une police en prévenance d’un pays voisin.
Avec à ses côtés le Commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise, le Commissaire divisionnaire Aba Van Ang, le Général Ekenge a qualifié de folle rumeur teintée « de fausseté, de de l’intoxication, de la manipulation de l’opinion au tour de l’accord qui aurait été signé avec la Police Rwandaise que d’aucun aurait aperçu à Goma ».
Selon l’Agence Congolaise de Presse(ACP), cet Officier supérieur des FARDC (Forces Armées de la RDC) s’est ainsi interrogé si par quelle magie il y aurait un seul élément de la Police rwandaise dans la ville de Goma si ce n’est « par imagination des esprits mal intentionnés destinés à instrumentaliser la jeunesse ». Il a, à cette occasion appelé la population à se désolidariser des agitateurs membres des mouvements dits citoyens qui ne sont que des vendeurs d’illusions.
Pour sa part, le Commandant de la Police nationale congolaise au Nord-Kivu, le Commissaire divisionnaire adjoint Aba Van Ang a dressé un bilan provisoire faisant étant d’un agent de l’ordre tué, le corps d’un civil découvert, six policiers blessés grièvement en plus des trois armes emportées par des manifestants. Il a annoncé l’arrestation des certains meneurs de ce mouvement qui seront déféré devant l’Auditeur militaire afin qu’ils répondent de leurs actes.
A la suite de ce mouvement préalablement annoncé comme une opération ville morte, des jeunes ont barricadé les rues et avenues dans divers endroits de la ville de Goma. Il a fallu le déploiement des éléments de la Police pour rétablir l’ordre et la circulation.
Par crainte des effets collatéraux notamment les éventuels pillages, plusieurs maisons de commerce, les écoles et mêmes les pharmacies n’ont pas ouvert et la circulation est redevenue normale en début d‘après-midi.
Cette manifestation survient après la signature d’un accord de sécurisation entre Kinshasa et Kigali. Le fameux accord qui fait autant de vagues a été signé il y a une semaine à Kigali, entre les polices rwandaise et congolaise. Le but affiché est de sécuriser la frontière entre les deux pays.
La police rwandaise s’est ainsi montrée disposée à travailler avec la police de la RDC et d’autres institutions policières régionales pour établir une unité opérationnelle conjointe à Goma, dans l’est de la RDC, afin de collecter des informations sur les activités terroristes dans la région.
Ce qui inquiète en fait, c’est que la population ne connaît pas le vrai contenu de l’accord de Kigali et commençait déjà à soupçonner qu’il y aura l’entrée des policiers rwandais qui viendront sécuriser Goma.
Certains opposants dont Martin Fayulu, coordonnateur de la coalition Lamuka, parlent de concrétisation du plan de balkanisation de la RDC et appellent les Congolais à refuser la présence des policiers Rwandais à Goma.
Voici la réponse du Général Dieudonné Hamuli Bahigwa, le chef de la police nationale congolaise : “La police nationale congolaise est capable d’exécuter ses missions régaliennes correctement et la police est capable de sécuriser sa population. Il n’y a aucun policier, aucune unité qui se prépare quelque part, que ça soit au Rwanda, que ça soit n’importe quel pays pour venir chez nous à Goma.”
Le porte-parole du gouvernement, le Ministre Patrick Muyaya, a pour sa part qualifié de manipulation tout ce qui est distillé dans l’opinion au sujet de la présence des policiers rwandais sur le sol congolais.
Pour l’homme d’Etat congolais, cette mauvaise campagne a juste pour objectif de nuire aux efforts collectifs qu’il faut mettre en place pour lutter contre le terrorisme et les crimes transfrontaliers.
Le Ministre Patrick Muyaya a tenu à rappeler qu’avant la période de COVID-19 la frontière RDC et Rwanda était la plus fréquentée au monde après la frontière États-Unis et Mexique.
« Et donc il est tout à fait normal que les polices de deux pays puissent être en mesure de communiquer de manière régulière. II n’a jamais été question que les éléments de la police du Rwanda ou les policiers rwandais viennent assurer l’ordre public en RDC. Il n’a jamais été question pour la police, notre police, de faire venir des éléments de la police rwandaise pour venir mettre de l’ordre public chez nous. Il n’y a aucun élément de la police rwandaise qui est arrivé ici», a expliqué Patrick Muyaya lundi 20 décembre lors d’un briefing conjoint avec le porte-parole de l’armée et de la police à la RTNC(Radiotélévision nationale congolaise).
« Je crois que nous avons tous, vous les médias particulièrement, le devoir de nous accompagner pour lutter contre les fakenews parce que vous pouvez voir ce que ça peut produire. Nous avons vu la journée sanglante d’aujourd’hui à Goma et personne ne peut demain matin brandir une seule photo d’un seul policier rwandais qui est dans la ville de Goma », a-t-il ajouté.