Ladislas Ntaganzwa (58 ans), un ancien bourgmestre, a été condamné à la prison à vie pour son rôle dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Un verdict susceptible d’appel rendu ce jeudi 28 mai par la chambre spécialisée sur les crimes internationaux de la Haute Cour du district de Nyanza au Sud du Rwanda.
Ntaganzwa a été reconnu coupable de cinq crimes, dont le crime de génocide, l’incitation à commettre le génocide, l’extermination en tant que crime contre l’humanité, le viol en tant que crime contre l’humanité et le meurtre en tant que crime contre l’humanité.
L’ancien bourgmestre de Nyakizu au sud du Rwanda figurait parmi les suspects du génocide les plus recherchés dans le monde. Une prime de 5 millions de dollars avait été offerte pour sa capture par les Etats-Unis.
Il est tombé dans une opération de l’armée congolaise contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), rébellion agissant dans l’Est du Congo, réputée pour compter d’anciens responsables du génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994. Ntaganzwa, mis en accusation par le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, a été remis par la RDC aux autorités rwandaises le 20 mars 2016.
Ntaganzwa, assistant médical de formation, était devenu bourgmestre de la commune de Nyakizu jusqu’en 1994. Comme cette région est frontalière du Burundi, lui et ses milices en ont profité pour arrêter et tuer les Tutsi qui tentaient de rejoindre la rivière Akanyaru et trouver refuge au Burundi.
Mais surtout Ntaganzwa s’est rendu un des bourreaux les plus sanguinaires quand il est allé chercher soldats et munitions faites d’armes lourdes pour réduire en cendres les trente mille Tutsi qui avaient trouvé refuge à la Paroisse de Cyahinda.
Il a été indiqué qu’il avait distribué des armes à des civils le 15 avril 1994 et les avait accompagnés, avec des membres de la police nationale, à la paroisse de Cyahinda (commune de Nyakizu) où plus de 30 mille Tutsi étaient réfugiés.
Le poste de bourgmestre qu’il occupait lui conférait une autorité sur ses subordonnés qui comprenaient des employés de la commune, des membres de la police communale et des conseillers de divers secteurs. Dans sa commune, Ntaganzwa était également à la tête du MRND – le parti au pouvoir connu pour avoir fomenté.
Selon l’acte d’accusation, Ladislas Ntaganzwa a participé à un plan visant à exterminer la population tutsi de sa commune dès la fin de 1990 jusqu’en juillet 1994. Entre autres choses, ce plan prévoyait d’attiser la haine et la violence ethnique, la formation et l’armement des unités paramilitaires et la compilation de listes de Tutsi à éliminer. En exécutant ce plan, Ntaganzwa a organisé et ordonné des massacres et y a participé personnellement.
RNA