Sans surprise générale, la cour constitutionnelle vient d’autoriser au Général Evariste Ndayishime de prêter le serment.
« Pas d’intérim nécessaire, le Président élu doit prêter serment le plus rapidement possible », lit-on dans un tweet du conseiller à la communication de la présidence Willy Nyamitwe.
Cette décision de la cour suprême tombe à un moment où des informations très tôt relayées sur les réseaux sociaux depuis ce matin disent que le nouveau candidat élu serait hospitalisé dans l’un des hôpitaux prisés de la capitale, Kira Hospital. Ces informations ont été amplifiées par le fait que la nouvelle Première Dame s’est présentée en solo hier au Palais NTARE RUSHATSI pour signer dans le livre de condoléances suite au décès inopiné du Chef de l’Etat sortant Pierre Nkurunziza. Du côté du gouvernement, aucune réaction officielle n’est jusqu’ici faite sur l’état de santé d’Evariste Ndayishimiye.
Chose certaine, c’est que le gouvernement se fait la peine de communiquer sur différentes personnalités dont l’état de santé est mis en doute. Après celle relative au décès de Pierre Nkurunziza, le gouvernement a sorti un communiqué qui dément sur l’état de santé de la mère du président défunt. Mais selon des informations dont dispose la rédaction, Evariste Ndayishimiye serait déjà prêt pour le serment. Les cérémonies se dérouleraient en commune Bugendana, Province de Gitega pas au-delà de la semaine qui commence alors que d’autres mentionnent que le serment pourrait se dérouler demain, samedi le 12 juin 2020 dans la même commune.
Selon Thierry Virculon, "l’élection du 20 mai a conduit à un changement de président, mais elle n’a pas conduit à un changement de régime puisque c’est toujours le même parti qui reste au pouvoir. Et par conséquent, on peut dire que cette élection a abouti à un nouveau président pour un ancien régime. Pour ce chercheur, c’est la continuité qui a probablement le plus de chance de se passer dans le pays dans les mois et peut-être les années qui viennent. La mort du Président Pierre Nkurunziza va consolider le pouvoir du nouveau président", conclut-il.
Successivement ancien ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, chef de cabinet du président, chef de cabinet civil et chef de cabinet militaire à la Présidence de la République, Evariste Ndayishimiye devient en 2016 secrétaire général et numéro 2 du CNDD-FDD. Mais c'est les élections du 20 mai qui le portent à la Présidence, dès elections présidentielles, législatives et communales dont le parti remporte à plus de 60% selon la CENI.
« Il faut aussi souligner que c’est un autre homme qui va désormais être sur le devant de la scène et il y a peut-être une lueur d’espoir pour les burundais. C’est d’ailleurs mis en lumière par les opposants et les membres de la société civile en exil, qui rappellent que le général Ndayishimiye n’a jamais été cité dans les affaires de crimes et de malversations » , commente Esdras Ndikumana, journaliste à la RFI.
Gaudence Uwineza