Un homme est mort après avoir été battu par la police qui faisait appliquer le couvre-feu lié au coronavirus au Rwanda.
Les membres de la famille de Flavien Ngaboyamahina disent qu'il est mort après avoir été violemment battu par un policier qui faisait respecter le couvre-feu dans une banlieue de la capitale rwandaise, Kigali.
M. Ngaboyamahina, qui allait avoir 30 ans ce mercredi, avait rendu visite à un ami à Karenge, à l'Est de Kigali, lorsque les deux hommes ont été arrêté.s Ils rentraient chez eux peu après 21 heures, heure du couvre-feu, selon un membre de la famille.
Lundi, le porte-parole de la police rwandaise a déclaré à la BBC qu'il commenterait l'affaire.
"Ils étaient sur la route près de la maison de son ami, qui a soudain entendu Flavien gémir en disant qu'il est gravement touché au ventre. Ce sont des policiers qui ont ensuite arrêté les deux", raconte le membre de la famille à la BBC.
M. Ngaboyamahina a été battu samedi et est mort à l'hôpital mardi dernier.
Les détails sur la façon dont il a été battu ne sont pas encore connus, des sources à Karenge ont confirmé à la BBC être au courant de l'incident, mais beaucoup ont peur de dire ouvertement ce qu'ils savent.
Lorsque M. Ngaboyamahina a été enterré jeudi, la police a envoyé un émissaire qui a dit à la famille que justice serait faite, a confirmé un autre membre de la famille.
Le Rwanda a récemment été placé par Tedros Ghebreyesus, de l'OMS, parmi les pays qui "gèrent bien la pandémie" [de coronavirus].
Ce pays d'Afrique de l'Est fait également partie des trois pays africains - le seul de la région sub-saharienne - dont les citoyens sont actuellement autorisés malgré la pandémie à voyager dans la zone Schengen de l'Europe de l'Est.
L'opposition dans le pays a condamné les violations des droits de l'homme et l'utilisation excessive de la force par les agents de sécurité pour faire appliquer les mesures de lutte contre la Covid-19.
Au cours des deux dernières semaines de juillet, plus de 60 000 personnes ont été punies pour ne pas avoir porté de masque, avoir enfreint le couvre-feu ou ne pas avoir respecté une distance sociale d'un mètre, a déclaré le ministère de l'Intérieur.
Plus de 27 000 personnes ont été punies pour ne pas avoir porté de masque, 23 000 pour avoir enfreint le couvre-feu et 12 000 pour ne pas avoir respecté la distance sociale, a tweeté le ministère.
La plupart d'entre eux sont arrêtés et emmenés dans des stades ou des écoles où ils sont obligés de rester assis toute la nuit ou toute la journée.
BBC Afrique