La frontière entre les deux pays avait été fermée en mars à cause de la crise du coronavirus. Mais ces derniers jours, les autorités locales congolaises et rwandaises se sont mises d’accord pour autoriser le passage à certaines catégories de population à quatre postes frontaliers. Objectif : faciliter les échanges et atténuer les difficultés économiques des communautés locales. Reportage à la Petite Barrière, entre Rubavu et Goma, lieu connu pour être d’ordinaire l’un des postes frontières les plus empruntés d’Afrique et qui a rouvert partiellement le 5 novembre.
Ramedi Bizimana arrête son taxi-moto surchargé de légumes devant les agents de l’immigration rwandaise. La RDC n’est plus qu’à quelques mètres. Membre d’une coopérative de transporteurs de Rubavu, il gagne sa vie grace au commerce transfrontalier.
« Je suis si content de pouvoir traverser la frontière à nouveau. Se retrouver là, comme d’un coup de baguette magique, après sept mois d’inactivité, apprendre que l’on peut de nouveau gagner nos vies et ramener du pain à la maison, c’est vraiment extraordinaire. »
Au poste frontière, prise de température, lavage de mains obligatoire et tests PCR. Alphonse Munyentwali, gouverneur de la province de l’ouest, salue une coopération efficace avec les autorités congolaises.
« On s’est dit, comme on voit que les cas de Covid-19 sont en train de baisser, en parlant en même temps de comment lutter contre le Covid, comment pouvons nous en même temps faciliter davantage les petits commerçants et les personnes qui cherchent des services essentiels de part et d’autre. »
Avant la crise du coronavirus, les communautés locales pouvaient traverser la frontière plusieurs fois par jour sur simple présentation de leur carte d’identité. Aujourd’hui, seuls les petits commerçants représentant une coopérative, les étudiants, les enseignants et les médecins peuvent demander un laisser-passer à environ dix euros et se faire tester gratuitement. Les heureux élus sont donc encore peu nombreux. Au marché de Rubavu, Baudouine Bahati, vendeuse de pagnes, n’a pas encore réussi à obtenir les précieuses autorisations….
« Pour retourner au Congo, on nous demande beaucoup d’argent et on n'en gagne pas assez ici au marché. Donc pour nous rien n’a changé, c’est comme si la frontière était toujours fermée », regrette-elle.
Avant sa fermeture en mars, le poste frontière de la Petite Barrière enregistrait environ 50 000 passages journaliers, aujourd’hui, entre 300 et 500 seulement.
RFI