Ouganda : les manifestations qui ont suivi la deuxième arrestation de Bobi Wine ont fait au moins 45 morts (Police)

Ouganda : les manifestations qui ont suivi la deuxième arrestation de Bobi Wine ont fait au moins 45 morts (Police)

Ouganda : les manifestations qui ont suivi la deuxième arrestation de Bobi Wine ont fait au moins 45 morts (Police)

By / A la Une / الخميس, 26 تشرين2/نوفمبر 2020 00:00


 

(Agence Ecofin) - Le bilan des manifestations la semaine dernière à Kampala et dans d’autres villes ougandaises contre l’arrestation de Bobi Wine s’est alourdi à 45 morts. Une répression que ne cesse de dénoncer l’opposant, et candidat à la présidentielle dans le pays, face à Yoweri Museveni.

Au moins 45 personnes ont été tuées lors de manifestations qui ont secoué la capitale, Kampala, et d'autres régions de l'Ouganda, après l’arrestation de l’opposant et candidat à la présidentielle, Bobi Wine, a déclaré le lundi 23 novembre le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga. Sur les 836 personnes arrêtées pendant les manifestations, 362 ont été inculpées, a-t-il ajouté.

« Nous comprenons le droit de manifester, mais […] des gens profitent pour enfreindre la loi », a indiqué M. Enanga, faisant référence à des actes de pillage présumés et aux dommages qui auraient été causés par les manifestants.

La pop star et député de l’opposition, Kyagulanyi Ssentamu, plus connu sous le nom de Bobi Wine, avait été arrêté le 18 novembre, lors d’un rassemblement dans le cadre de sa campagne à Jinja, une ville située au nord du lac Victoria, dans l'est de l'Ouganda. Une interpellation qui intervient une quinzaine de jours après une première arrestation qui avait fait grand bruit dans le pays.

La police ougandaise avait alors prétexté que l’opposant avait violé les mesures restrictives contre la propagation de la covid-19 interdisant aux candidats à la présidentielle d’organiser des rassemblements de masse.

L’annonce de cette arrestation a déclenché de violentes manifestations de ses partisans à Kampala et dans plusieurs autres villes du pays. Bobi Wine a été finalement libéré sous caution après deux jours de garde à vue.

Plusieurs témoins ont rapporté aux médias que des policiers, des militaires et des hommes armés en civil avaient tiré sur les manifestants dans certaines zones urbaines densément peuplées afin d’étouffer la contestation. Des témoignages appuyés par des vidéos abondamment partagées sur les réseaux sociaux.

Selon le porte-parole de la police ougandaise, des enquêtes sont ouvertes sur « un certain nombre d'incidents » de policiers « qui se seraient conduits de manière non professionnelle » pendant les manifestations. Affirmant que certains officiers avaient tiré « en légitime défense » pour tenter de disperser les foules.

« Les vidéos montrant des hommes armés sans uniforme tirant dans les ghettos la semaine dernière sont un spectacle pathétique! Il devrait y avoir justice pour les victimes de ces crimes - maintenant officiellement plus de 50! #StopPoliceBrutalityinuganda », a tweeté Bobi Wine.

Très populaire dans le pays, l’opposant qui fait face, dans le cadre de l’élection présidentielle, à Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 34 ans, ne cesse de décrier les entraves à sa campagne et les brutalités auxquelles sont soumis ses partisans.

« L'armée et la police nous ont empêchés de nous adresser aux habitants du district de Kibaale comme prévu! Ils nous empêchent maintenant de nous rendre dans le district de Hoima! Il est difficile de croire qu'un régime, jadis glorieux, ait aujourd’hui peur du peuple. #WeAreRemovingADictator », s’est-il indigné dans un tweet ce mercredi.

La veille, il avait dénoncé « une violence incroyable » déclenchée par l’armée et la police lors d’un rassemblement de ses partisans à Kasese, ville du sud-ouest de l'Ouganda, causant « plusieurs blessés graves ».

 

Tags

Author

Super User

Super User

Please publish modules in offcanvas position.