(Agence Ecofin) - Depuis le 30 novembre, les expulsions de personnes en situation irrégulière, dont des milliers de demandeurs d’asile déboutés ont repris au Canada. En raison de la situation sur place, sept pays africains ne sont toutefois pas concernés par cette mesure.
Au Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a repris le 30 novembre 2020 les expulsions des personnes n'ayant aucun droit légal de demeurer sur son territoire. Parmi ceux-ci figurent des milliers de personnes qui ont vu leur demande d'asile être refusée et qui n'ont plus aucun recours.
Le 17 mars dernier, ces expulsions avaient été interrompues. Seules des « personnes interdites de territoire pour motifs graves » ou celles qui voulaient volontairement partir étaient renvoyées. Pour justifier la reprise des expulsions, l'ASFC évoque une « obligation légale », la reprise des transports aériens ou encore celle des processus d'immigration.
La décision d’arrêter les expulsions pendant la pandémie de covid-19 « était une mesure exceptionnelle qui n’était pas partagée par la communauté internationale », précise l’Agence canadienne. Toutefois, aucune n’aura pour le lieu vers 14 pays dont 7 du continent africain qui en raison de la situation sur place sont placés par l'ASFC sous le régime du « sursis administratif aux renvois » ou d’une « suspension temporaire des renvois ».
Les pays africains concernés sont : la Somalie (seulement les régions de Moyen-Chébéli, d’Afgoye et de Mogadiscio), le Mali, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Libye, le Burundi, et la République démocratique du Congo.
Face aux vives protestations de certaines organisations de défense des réfugiés et immigrants, le ministère canadien de l’Immigration a précisé le mardi 1er décembre qu’aucune personne admissible au programme de régularisation des demandeurs d'asile, encore appelée « ange gardien » ne sera expulsée.
La reprise des expulsions inquiète également de nombreux opérateurs économiques et des organisations canadiennes, en raison d’une possible pénurie de main-d’œuvre dans certaines activités.
À la fin du mois de juin 2020, plus de 16 000 demandes ont été déposées devant les autorités compétentes du Canada.