Un Casque bleu burundais a été tué vendredi en Centrafrique, le 5e soldat de la mission de l'ONU (Minusca) depuis le début, il y a un mois, d'une offensive de rebelles contre le régime du président Faustin Archange Touadéra, a annoncé l'ONU.
Il a péri dans une embuscade d'"éléments armés des groupes coalisés" près de Grimari, à 300 km au nord-est de Bangui, au cours d'une "opération de sécurisation" des environs de cette ville par des Casques bleus burundais et bangladais, a annoncé la Minusca dans un communiqué. Deux soldats bangladais ont été légèrement blessés.
Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné "fermement les attaques perpétrées aujourd'hui par des éléments présumés de la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) ayant visé un convoi" des Casques bleus. Il "réitère sa profonde préoccupation face aux efforts continus de déstabilisation faits par les groupes armés à travers le pays" et "appelle toutes les parties à immédiatement cesser la violence et à résoudre leurs différends par des moyens pacifiques", précise-t-il dans son communiqué.
Dans une déclaration séparée, le Conseil de sécurité de l'ONU a "condamné dans les termes les plus forts les attaques contre la Minusca". Cette condamnation est exprimée aussi à l'égard de "toutes les attaques, provocations et incitations à la violence contre la Minusca par des groupes armés et d'autres auteurs", précise leur déclaration adoptée à l'unanimité des 15 membres du Conseil.
Le 17 décembre, les six plus puissants des groupes armés qui occupaient les deux-tiers de la Centrafrique en guerre civile depuis huit ans se sont coalisés, puis on annoncé le 19, huit jours avant les élections présidentielle et législatives, une offensive dans le but d'empêcher la réélection du président Touadéra.
Ils se sont jusqu'alors heurtés à des forces bien supérieures en nombre et lourdement équipées -outre l'armée centrafricaine, la Minusca, déployée depuis 2014 et forte de près de 12.000 soldats et des centaines de militaires rwandais et de paramilitaires russes dépêchés par leurs pays, au début de l'offensive rebelle, à la rescousse du pouvoir de M. Touadéra.
Ce dernier a été déclaré réélu mais à l'issu d'un scrutin pour lequel moins d'un électeur inscrit sur deux a eu l'occasion de pouvoir se rendre dans les bureaux de vote en raison de l'insécurité dans tout le pays en dehors de Bangui. Ce que l'opposition invoque pour réclamer l'annulation de la présidentielle, en plus de "fraudes massives", selon elle.
La Cour constitutionnelle doit valider ou rejeter le résultat de l'élection avant le 19 janvier.
Les rebelles se livrent, depuis près d'un mois, à des attaques sporadiques mais parfois violentes, généralement loin de la capitale mais, mercredi, environ 200 d'entre eux ont tenté deux incursions simultanées aux portes de Bangui. Ces assauts ont été repoussés à l'issue d'intenses combats qui ont fait une trentaine de morts parmi les rebelles, selon le gouvernement et des sources onusiennes, et un Casque bleu rwandais a été tué.
Le 25 décembre déjà, trois soldats rwandais de la Minusca avaient péri dans une attaque des rebelles à Dékoa, à 250 km au nord de Bangui.