Le Burundi et le Rwanda sont engagés, depuis l’arrivée au pouvoir du général Evariste Ndayishimiye, dans un processus de normalisation de leurs relations, au plus mal du temps du président burundais défunt, Pierre Nkurunziza. Mais la situation reste fragile, comme est venu le rappeler les affrontements qui ont opposé, sur le sol burundais, les armées des deux pays ce week-end, alors que les soldats des Forces de défense du Rwanda s’étaient lancés à la poursuite de rebelles repliés au Burundi.
Les choses ont commencé à bouger, les contacts au niveau des deux armées se sont, par exemple, multipliés en vue de mettre fin à l’insécurité qui prévaut à la frontière commune. Mais la méfiance semble encore de mise côté rwandais, malgré ces avancées. Une source sécuritaire pointe ce qu’elle qualifie de « double jeu » du Burundi. Une information confirmée par de nombreuses sources burundaises, qui parlent d’une conséquence de la rivalité entre le nouveau président, Evariste Ndayishimiye, qui veut faire bouger les lignes, et les durs du régime, opposés jusqu’ici à toute normalisation avec le Rwanda.
Complicités…
D’un côté, l’armée burundaise traque depuis des mois les groupes rebelles rwandais qui ont élu domicile dans la forêt de la Kibira, essentiellement du côté de la province de Cibitoke, dans le nord-ouest du Burundi. De l’autre, ces mêmes groupes continuent de bénéficier de la complicité de certaines unités de l’armée burundaise, du Service national de renseignements, de responsables administratifs à la base, mais aussi des Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir qui servent de forces supplétives à l’armée dans ce secteur.
Ravitaillement en armes, munitions, vivres et médicaments, mais aussi protection contre monnaie sonnante et trébuchante, notamment de l’or qu’ils ramènent de la République démocratique du Congo voisine.
Attaques depuis la RDC
Mais officiellement, Gitega a toujours démenti toute présence de groupes rebelles rwandais sur le sol burundais. Un haut gradé jurait encore jeudi que « ces rebelles attaquent le Rwanda depuis la RDC où ils sont basés », en profitant du couvert qu’offre la forêt primaire qui couvre la frontière burundo-rwandaise dans cette zone.
RFI