(Agence Ecofin) - En 2019, l’ancien leader du M23 est condamné à 30 ans de prison par la CPI pour des actes de viols, d’esclavage sexuel, d’enrôlement de mineurs, de massacres et de pillages commis dans l’est de la RDC entre 2002 et 2003. Après la condamnation pénale, l’heure est aux réparations pour les victimes.
Lors d’une audience qui s’est déroulée le lundi 8 mars 2021, la Cour pénale internationale (CPI) a fixé le montant des réparations imposées à l’ancien chef de guerre Bosco Ntaganda (photo). Au total, 30 millions de dollars ont été réclamés par la Cour pour indemniser les victimes de l’ancien rebelle.
Selon la CPI, ce montant est dû au grand nombre potentiel de victimes qui sont éligibles à des réparations. « A la lumière des circonstances de cette affaire, en gardant à l'esprit les droits de la personne condamnée et en adoptant une approche conservatrice, la Chambre a fixé à 30 000 000 USD, le montant total des réparations dont M. Ntaganda est responsable », ont indiqué les juges.
Né au Rwanda puis intégré à l’armée congolaise, Bosco Ntaganda est considéré comme l’un des hommes forts du M23, un groupe rebelle coupable de nombreuses exactions en République démocratique du Congo (RDC). A la tête des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), il est accusé d’être l’initiateur de viols, meurtres, persécutions fondées sur des motifs ethniques, ciblages délibérés de civils et de recrutements d’enfants soldats. En 2019, il a écopé de 30 ans de prison pour des crimes de guerres et crimes contre l’humanité commis entre 2002 et 2003 dans l’est de la RDC.
Il faut néanmoins souligner que selon les juges de la CPI, Bosco Ntaganda est « indigent aux fins des réparations » et ne pourra pas payer la somme exigée. Les réparations seront donc prises en charge par le Fonds au profit des victimes, qui devra « compléter le montant des réparations accordées dans la mesure du possible, dans les limites de ses ressources disponibles, et s'engager dans des efforts de collecte de fonds supplémentaires si nécessaire pour compléter la totalité de ce montant ».
Notons qu’environ 2129 personnes, dont des enfants, ont été reconnues victimes des atrocités commises par celui qui était surnommé « le Terminator ».