Plusieurs agents de l’organisme de tutelle du parc des Virunga, dans l’Est de la République démocratique du Congo, sont visés par une enquête de la justice militaire pour trafic de munitions, a affirmé jeudi cette institution. Dans un communiqué, la direction provinciale de l’Institut congolais pour la conservation de la nature au Nord-Kivu (ICCN) « confirme l’arrestation de plusieurs agents de l’institution » par le procureur militaire de Beni, dont plusieurs médias ont fait état.
L’enquête porte sur « une affaire d’approvisionnement en munitions auprès des FARDC » (armée congolaise), a indiqué l’ICCN, organisme de tutelle des Virunga.
Mais il dément que ce trafic présumé se soit déroulé dans le parc des Virunga ou qu’il ait profité aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF), présents dans la région, comme l’affirment des « informations incorrectes » sur les réseaux sociaux.
Selon la radio onusienne Okapi, ces arrestations ont eu lieu le 15 mars à Beni: ce jour-là, « 82 caisses de munitions ont été saisies » dans une maison louée par un responsable local de l’ICCN.
Outre des agents de l’ICCN, trois officiers de l’armée congolaise, des soldats et des civils font partie des personnes arrêtées dans le cadre de cette enquête, selon la radio.
L’ICCN a demandé que « toute la lumière soit faite sur les tenants et aboutissants de cette affaire », assurant collaborer « activement avec les autorités judiciaires ».
Joyau naturel et touristique protégé, le parc national des Virunga est inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Cette réserve créée en 1925 s’étend sur 7.769 km2, parmi les paysages à l’histoire tourmentée de la province du Nord-Kivu, de Goma jusqu’au territoire de Beni, entre montagnes et forêts.
En 2020, 21 écogardes ont été tués dans cette réserve, selon la direction du parc. L’ambassadeur d’Italie à Kinshasa, Luca Attanasio, y a été tué dans une attaque le 22 février.
Sur le tronçon de la route nationale numéro 2 qui longe le parc des Virunga, infesté de groupes armés, les écogardes assurent la sécurité des véhicules qui y passent avec une fréquence de « 120 convois par mois », d’après les responsables.
Depuis décembre, plusieurs attaques attribuées aux combattants des ADF y sont régulièrement rapportées.
AFP