Alors que les Rwandais continuent de commémorer pour la 27e fois le génocide perpétré contre les Tutsi, la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) a préparé une conférence pour les étudiants des établissements d’enseignement supérieur qui vise à les aider à comprendre en profondeur certains des faits clés qui ont marqué la préparation et l’exécution du génocide contre les Tutsi entre 1990 et 1994.
Dans cette conférence qui est donnée dans les établissements d’enseignement supérieur publics et privés, ils sont aidés à comprendre que tout génocide est planifié et ne peut pas se produire accidentellement. Le génocide a une ligne directrice, qui rassemble ceux qui ont en commun l’intention de commettre un génocide. Cette ligne directrice s’appelle l’idéologie du génocide.
Les étudiants comprennent également la particularité du génocide perpétré contre les Tutsi, à savoir le fait que ceux qui l’ont planifié et exécuté étaient des Rwandais qui l’ont commis contre d’autres Rwandais ; et a également été arrêté par des Rwandais. Il était prévu d’exterminer les Rwandais qui avaient été étiquetés comme Tutsi. C’est pourquoi on l’appelle Génocide contre les Tutsi.
En préparation du génocide contre les Tutsi, le régime du président Habyarimana a mis en place différents moyens pour assurer une participation massive de la population. Des campagnes incitant les Hutus à haïr les Tutsis ont été menées au cours des réunions menées par des dirigeants des organes civils et militaires ainsi que des dirigeants des partis politiques MRND, CDR et autres du groupe Hutu power, dont la seule intention était l’extermination des Tutsi. L’incitation de la population à haïr et à tuer les Tutsis a également été menée par le biais de médias tels que RTLM, Radio Rwanda et d’autres. Il y avait aussi l’utilisation d’artistes abhorrés, dont Bikindi Simon et d’autres.
En préparation du génocide contre les Tutsi, des civils ont reçu une formation militaire et étaient armés de fusils dans ce qui a été sappelé la «défense civile». Des milices ont également été créées, notamment des Interahamwe, Impuzamugambi, Amahindure, Turi Hose, Virunga Forces et d’autres afin qu’elles puissent être utilisées dans la perpétration du génocide contre les Tutsi. Des factions d’extrémistes hutus réunissant de hauts responsables politiques et de hauts responsables civils et militaires ont également été créées.
Le génocide contre les Tutsi n’a pas eu lieu parce que l’avion transportant l’ancien président Juvénal Habyarimana a été abattu. Les meurtres visant les Tutsi et le plan de les exterminer ont commencé quand Habyarimana était encore en vie. Depuis 1990, des Tutsi ont été tués par le régime de Habyarimana dans différentes régions du pays. Entre 1990 et 1993, des Tutsi ont été tués dans l’ancienne préfecture de Byumba (Umutara), à Gisenyi (Kibirira, Ramba, Gaseke, Mutura, Rwerere), Ruhengeri (Mukingo, Nkuli, Kinigi), à Bugesera et Mbogo entre autres. Les meurtres sont considérés comme l’essai du génocide commis contre les Tutsi en 1994. Le rapport de la commission nationale d’enquête sur le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsi indique que le nombre connu de personnes tuées par le gouvernement à partir d’octobre 1990 jusqu’à la fin de 1993 est 12.277.
Après que l’avion transportant le président Habyarimana a été abattu dans la nuit du 06/04/1994, le génocide qui avait été planifié a été immédiatement exécuté.
Les autorités, des membres du gouvernement qui se faisait appeler des sauveteurs dirigés par SINDIKUBWABO Théodore qui était président intronisé après la mort de Habyarimana, le premier ministre Jean KAMBANDA, les ministres, les autorités au niveau de la préfecture, de la commune, du secteur et de la cellule, ont incité la population à exterminer les Tutsi. Les enfants, les filles, les femmes, les vieux et vieilles personnes, n’ont pas été épargnés. Et même les malades mentaux de l’hôpital neuropsychiatrique de Ndera ont été tués simplement pour avoir été identifiés comme Tutsi. Les militaires à partir de la garde Présidentiel, les gendarmes, les Interahamwe et les Impuzamugambi ont joué un rôle majeur dans l’extermination des Tutsi.
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