Burundi : CBDH/VICAR s’insurge contre les propos du ministre tanzanien de l’Intérieur

Burundi : CBDH/VICAR s’insurge contre les propos du ministre tanzanien de l’Intérieur

Burundi : CBDH/VICAR s’insurge contre les propos du ministre tanzanien de l’Intérieur

/ A la Une / الإثنين, 24 أيار 2021 13:42


La Coalition Burundaise des Défenseurs des droits de l’Homme vivant dans les camps de Réfugiés (CBDH/VICAR) se dit indignée par des propos jugés mensongers du ministre de l’Intérieur de la République unie de Tanzanie.

« Au cours de cette réunion tripartite, le ministre tanzanien de l’Intérieur, George Boniface Simbachawene, a tenu des propos mensongers selon lesquels, tous les réfugiés burundais rentrent volontairement dans leur pays natal, et qu’il n’est pas au courant des tueries, disparitions forcées, tortures en leur encontre alors que tous ces actes de violation des droits des réfugiés burundais se ramifient sur le rapatriement forcé », s’indigne la CBDH/VICAR. Cette réunion s’est clôturée, le 19 mai 2021, à Bujumbura, la capitale économique du Burundi. Elle regroupait la Tanzanie, le Burundi et le Haut-Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (HCR).

Pendant que la réunion tripartite se tenait à Bujumbura, poursuit la Coalition, la police tanzanienne circulait dans tous les trois camps à bord d’une voiture policière en battant toute personne qui tente de vendre quelque chose que ce soient les légumes, les arachides, etc. « A Nyarugusu, la police, en collaboration avec les Sungusungu (les agents de sécurité tanzaniens), a brulé toutes les petites tables qui servaient les réfugiés à vendre ces légumes. Parmi ces réfugiés, il y a les femmes veuves dont leurs maris ont été tués et disparus. Ils ont aussi jeté des gaz lacrymogènes pour éparpiller les réfugiés qui continuaient à vendre ces légumes. » Selon cette organisation, 4 policiers du Camp de Mtendeli dont le chef de poste ont volé l’argent d’un réfugié et ont emprisonné d’autres qui vendaient des savons et de la farine. Au Camp de Nduta, la police a fait de même.

D’après la CBDH/VICAR, elle a dressé une correspondance, le 1er avril 2021, au président de la République unie de Tanzanie pour solliciter son intervention et la copie de cette correspondance a été aussi envoyée au ministre George Simbachawene. La CBDH/VICAR rappelle qu’en date du 30 novembre 2020, Human Right Watch a sorti un rapport confirmant les abus graves faits par les autorités tanzaniennes à l’encontre d‘au moins 18 réfugiés et demandeurs d’asile burundais en Tanzanie dont 8 réfugiés ont été remis illégalement aux autorités burundaises.

« En date du 15 décembre 2020, le Rapporteur spécial sur les réfugiés, les demandeurs d’asile, les déplacés internes et les migrants en Afrique de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples, l’Honorable Commissaire Maya Sahli-Fadel a sorti un communiqué de presse qui dénonçait les manœuvres d’intimidation à l’endroit des réfugiés Burundais afin de les pousser à quitter le pays. Les manœuvres parmi lesquels figurent les menaces d’expulsion par le gouvernement Tanzanien, la fermeture et la destruction des marchés dans les camps, … » Et de souligner que les experts des Nations Unis pour les des droits de l’homme ont appelé les gouvernements tanzanien et burundais à respecter les droits des réfugiés et demandeurs d’asile qui ont fui le Burundi. « Toutes ces preuves montrent que toutes les autorités tanzaniennes sont au courant de ce qui arrive aux réfugiés Burundais mais plutôt qu’elles ont choisi l’amitié que la vie humaine. »

 La CBDH/VICAR demande au gouvernement de la Tanzanie de respecter les conventions signées et ratifiées et de prendre au même pied d’égalité tous les réfugiés qui sont sur son sol. Mais aussi de ne pas sacrifier les réfugiés burundais en contre partie des relations diplomatiques. La Tanzanie doit aussi mener des enquêtes indépendantes et impartiales pour que les responsables des forfaits soient traduits devant la justice au lieu de les soutenir.

Quant au HCR, il lui est demandé de travailler en faveur des réfugiés en rapatriant seulement les réfugiés volontaires. « De conseiller le gouvernement tanzanien pour qu’il cesse ces graves violations en l’encontre des réfugiés burundais et de suivre de près ses agents locaux car il y a parmi eux ceux qui soutiennent ces violations envers les réfugiés burundais. » Cette organisation exhorte les mécanismes des Nations Unies de continuer à suivre de près ce qui se passe dans les camps de réfugiés en Tanzanie et prendre des décisions nécessaires pour que ces réfugiés burundais vivent en paix.

Steve Baragafise|Phare Africa Bujumbura

Please publish modules in offcanvas position.