C'est à une véritable exode que l'on a assisté à Goma. Les informations qui parviennent de la plus grande ville de l'est de la RDC ont montré les habitants fuyant la région alors que le volcan Nyiragongo menace depuis plusieurs jours d'entrer en éruption. Un calme relatif règne dans Goma, désormais en partie désertée par ses habitants.
Les habitants de Goma continuent d’arriver à Bukavu, écrit notre envoyé spécial à Bukavu, William Basimike. Comme par exemple ces enfants à bord d'un bateau qui vient d’accoster, tôt ce 28 mai. Et il y a les habitants de Goma qui sont en train de venir avec des bagages à main. Il y a des personnes âgées également qui arrivent. Donc, ces habitants sont les premiers arrivés et d’autres bateaux qui vont quitter Goma ce matin pour accoster à Bukavu.
Identifier des zones d'accueil
Dans la province du Sud-Kivu, il y a cette réunion des autorités locales qui a eu lieu hier, jeudi 27 mai, pour essayer d’aménager et d'accueillir au mieux ces déplacés. Plusieurs terrains ont déjà été identifiés pour recevoir ces déplacés.
Six jours après l’éruption du volcan Nyiragongo, Goma et ses environs sont toujours sous la menace. C’est une expérience inédite, souligne le gouvernement. Plusieurs questions sont encore sans réponses et les scientifiques congolais cherchent toujours à savoir pourquoi aucun signe avant-coureur n’a été enregistré et pourquoi les séismes ont continué.
« Tableau inédit »
Pour Patrick Muyaya, ministre congolais de la Communication et des médias, qui a tenu une conférence de presse jeudi à Kinshasa, cet événement est inédit: « Ce qu’on a observé le 22 mai, c’est qu’il n’y a pas eu, comme par le passé, des tremblements qui précèdent. Vous comprenez que nous sommes devant un tableau inédit et les scientifiques n’ont pas encore de réponse claire sur ce qui se passe réellement. C’est ce qui justifie justement la décision du gouvernement de procéder à une évacuation des personnes qui sont le plus menacées, parce que les hypothèses renseignent qu’on peut aller dans un cas ou dans un autre, les risques d’accentuation de tremblements de terre ressentis de manière continue depuis le 22 mai dernier qui peuvent causer des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants. »
« Le risque d’une éruption volcanique secondaire, explique encore le ministre, partant des fissures créées par le mouvement sismique n'est pas négligeable. Ceux qui habitent Goma savent que depuis de précédentes éruptions il y a eu des fissures souterraines. Les tremblements de terre ressentis depuis le 22 mai - plus de 400 - ont encore ouvert d’autres fissures. Alors la crainte, parce qu’on ne sait pas, c'est si toute la lave s’est déjà vidée ou si la lave cherche, justement du fait de ces tremblements, à ressortir ».
RFI