Condamné l’an dernier à vingt ans de prison pour détournements d'argent public, Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo (RDC) s'est vu confirmer sa condamnation. Les lieutenants de l'ancien chef de l'administration Tshisekedi sont remontés et dénoncent un jugement politique.
Le jugement est tombé comme un couperet après 19 heures au palais de justice et c'était la fin du suspense pour les détracteurs de Vital Kamerhe - qui s’attendaient à la reconduction de sa peine de vingt ans de prison - ainsi que pour ses partisans qui exigent depuis un an son acquittement. La cour a tranché : treize ans de prison.
Le jugement a vite été contesté par Jean-Marie Kabengele, l’avocat de vital Kamerhe. « Nous ne sommes pas d’accord avec cette décision, notre client ne mérite aucune peine. Nous allons après concertations avec lui, savoir quelle voie emprunter. »
Les juges sont restés fermes sur les dizaines de millions de dollars de dommages et intérêts aux parties civiles, la restitution de plus de 50 millions de dollars détournés, ainsi que la saisie des biens et fonds logés en banque que ce soit pour Kamerhe, son épouse et ses deux belles-filles.
Un jugement « bidon », peste Billy Kambale, le secrétaire général du parti de Vital Kamerhe, l’UNC. « Ce jugement ne nous est absolument pas opposable. C’est une machination politique qui ne passera jamais. Ceci confirme ce que nous disions dès le départ, c’était un complot politique. Et des individus au lieu de gérer la République passent leur temps à régler des comptes au leader le plus représentatif de la République. La direction politique nationale de mon parti va se réunir et va lever les options parce qu’ils doivent savoir que l’UNC va leur barrer la route. »
Quant à Samih Jammal, l’homme d’affaires libanais, patron des entreprises Samibo Congo et Husmal qui avait obtenu les marchés de gré à gré des maisons préfabriquées, il a vu sa peine sensiblement réduite de vingt ans à six ans de travaux forcés. Jeannot Muhima, le chargé d’import et export à la présidence, voit également sa peine réduite, de trois ans à un an de prison.
La police a dispersé dans la nuit des militants qui étaient rassemblés près du quartier général de l’UNC à Kinshasa pour protester contre ce jugement. L’UNC est restée en coalition avec le président Félix Tshisekedi en dépit de la condamnation de son leader depuis un an. Le parti dispose de cinq membres dans l’actuel gouvernement.
RFI