L’Association pour la lutte contre le génocide AC Génocide-CIRIMOSO va commémorer, ce 21 octobre 2021, le 28ème anniversaire du massacre des élevés tutsi du Lycée Kibimba en province Gitega.
Comme cette association le fait chaque année, elle a demandé l’autorisation au ministère de l’Intérieur, du Développement communal et de Sécurité publique.
La réponse du ministre dudit ministère ne s’est pas faite attendre. « Nous sommes d'avis tout comme vous autres, qu'il est de votre droit le plus légitime de commémorer la mémoire des vôtres, mais vous en conviendriez que la situation actuelle de propagation du COVID-19 s'avère très inquiétante, raison d'ailleurs pour laquelle le gouvernement vient de prendre des mesures pour limiter les jours des fêtes et des cérémonies à caractère social et l'application stricte des mesures-barrières. »
Et d’ajouter : « Comme nous sommes tous concernés par cette menace, nous vous invitons donc à comprendre aussi cette préoccupation qui vise la protection de la population contre cette pandémie. Compte tenu de tout ce qui précède et considérant que le Burundi est en processus de réconciliation nationale, nous vous suggérons de désigner une équipe ne dépassant pas dix personnes pour représenter votre association dans ces cérémonies. »
Térence Mushano, porte- parole d’AC Génocide-CIRIMOSO, parle d’un point positif dans la correspondance du ministre.
« Quand le ministre déclare que la commémoration des victimes par les leurs est un aspect positif. » Parler de 10 représentants à cause de la Covid-19, AC Génocide-CIRIMOSO se dit indignée. Pour rappel, les autorités avaient interdit cette commémoration.
Pour un observateur de la politique burundaise, c’est une mesure de deux poids deux mesures.
« Le 13 octobre dernier, nous avons vu une foule immense lors du 60ème anniversaire de l’assassinat du Prince Louis Rwagasore. Lors des rassemblements du parti Cndd-Fdd, nous voyons une foule compacte. Le traitement devait être équitable. »
Signalons que le 21 octobre 1993, 150 élèves Tutsis du Lycée de Kibimba ont été brûlés vifs à la suite de l’assassinat du premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye.
Gaudence Uwineza|Phare Africa Bujumbura