Joe KodjoganTelli
source photo: redaction oeil d'humanité
Depuis quelques décennies, des milliers de personnes immigrées vivent en Belgique sans titre de séjour. Soumises aux conditions de travail pénibles, ces sans-papiers sont également confrontées aux violences physiques et psychologiques.
Ils sont des centaines d'immigrés à s’être réunis le lundi 16 novembre 2020 devant le bureau du secrétaire d'État belge à l'Asile et à la Migration, dans l'enceinte de la tour des finances de Bruxelles. L'objectif était d'interpeller le nouveau gouvernement Vivaldi d’Alexander de Croo et les responsables d'instance d'Asile dans le but d’obtenir une régularisation pour les sans-papiers et à modifier l’article 9bis en donnant des critères clairs de régularisation.
Pour ces personnes, la seule solution pour faire face à cette pandémie de coronavirus est la régularisation des papiers.Dans un communiqué, le collectif des victimes de la régularisation 2009(CVR2009) et le collectif des sans-papiers de la Belgique (CSPB) ont estimé avoir le droit à une rencontre avec le nouveau secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration : « Nous avons passé la première vague dans des conditions très difficiles, et nous vivons cette deuxième vague dans les mêmes conditions, sans aucun droit, sans aucune protection sociale. Donnez-nous des papiers, on en a marre de crier.Faut-il mourir avant d'avoir des papiers ? » en témoigne l’immigré tunisien Ahmed Mohamed.
Interrogé sur le sujet de régularisation le 6 novembre 2020, au plateau de la chaîne TV LN24, le nouveau secrétaire d'État à l'asile et à la migration, Sammy Mahdy, n'a pas donné de réponse claire à ce sujet. Il a simplement affirmé que le nouveau gouvernement Vivaldi travaille davantage sur le dossier à cet effet.
Sans nouvelles et réactions de ce dernier, les immigrés continuent de manifester, cette fois à l’occasion la journée internationale contre des violences faites aux femmes le vendredi 27 novembre. Organisé par le comité des travailleurs et travailleuses avec et sans papiers de la Confédération des Syndicats Chrétiens (CSC) de Bruxelles, les sans-papiers insistent pour revendiquer leurs droits : « On est présent pour se battre contre le dumping social. Notre objectif c'est de se battre pour les droits, les droits des travailleurs et travailleuses. Notre revendication de ce jour c'est pour que les travailleurs puissent être régularisés et entrer dans le circuit normal de l'emploi et payer leurs cotisations sociales et les impôts. On se bat aussi pour que ces travailleurs puissent se défendre vis à vis d'employeurs qui bien souvent profitent de leur situation » déclare le secrétaire du CSC Philippe Vasnick.
Face à ces nouvelles indignations, les autorités belges vont-elles enfin venir en aide à ces immigrés ?