ACAT-Burundi, lauréate du Prix des droits humains Engel-du Tertre 2020

ACAT-Burundi, lauréate du Prix des droits humains Engel-du Tertre 2020

ACAT-Burundi, lauréate du Prix des droits humains Engel-du Tertre 2020

By / CULTURE ET SOCIETE / الأربعاء, 17 تشرين2/نوفمبر 2021 21:18


La Fondation ACAT pour la dignité humaine va remettre, ce jeudi 18 novembre 2021, le Prix des droits humains Engel-du Tertre à l’ACAT-Burundi en reconnaissance de son travail. De plus, ACAT-France demande la fin du harcèlement judiciaire en l’encontre de 12 défenseurs des droits humains et journalistes en exil.

Maître Armel Niyongere, président en exil de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture au Burundi (ACAT-Burundi) se réjouit de ce prix d’une grande importance. « Il constitue une reconnaissance et un encouragement pour le travail que mènent les défenseurs des droits humains en général et de l’ACAT-Burundi en particulier. Et cela dans un contexte où les défenseurs des droits humains sont poursuivis, intimidés, condamnés », souligne Armel Niyongere.

Suspendue en 2015 puis interdite en octobre 2016, l'ACAT-Burundi a subi, comme certaines organisations de la société civile, la répression du régime de Gitega. Son président, Me Armel Niyongere, a été condamné par contumace à la prison à perpétuité. Ses membres sont contraints à l'exil pour fuir les persécutions : condamnations à de très lourdes peines, saisie de leurs biens, … Ces mesures les privent de tout espoir d’un proche retour.

Face aux violations des droits humains, restées impunies, l'Union européenne avait suspendu ses appuis financiers. Une sanction qui est sur le point d'être levée. Quant à la France, elle a déjà repris sa coopération bilatérale avec le Burundi. « Plus que jamais, la remise du Prix à l'ACAT-Burundi souligne la nécessité pour la France de ne pas céder la diplomatie des droits humains à la realpolitik dans la région des Grands-Lacs. La protection des défenseurs des droits humains exige une position intransigeante », souligne l’ACAT-France.

Annulation des poursuites des défenseurs et des droits humains et journalistes en exil

Dans la foulée, l’ACAT-France a lancé une campagne intitulée « Je soutiens les défenseurs des droits humains du Burundi ! » Dans une lettre envoyée au président de la République du Burundi, Evariste Ndayishimiye, cette organisation de défense des droits humains exprime ses préoccupations concernant la condamnation, en juin 2020, de 12 défenseurs des droits humains et journalistes en exil à des peines de prison à perpétuité pour ‘’insurrection’’ et ‘’organisation d’un coup d’État’’.

« Pour avoir dénoncé et documenté des violations des droits humains au Burundi, 12 défenseurs et journalistes en exil ont été injustement condamnés à des peines de prison à perpétuité. Leurs peines doivent être annulées, leurs ONG et médias réhabilités ! », s’exclame ACAT-France.

Ces défenseurs et journalistes en exil sont Armel Niyongere, Vital Nshimirimana, Pacifique Nininahazwe, Marguerite Barankitse, Innocent Muhozi, Dieudonné Bashirahishize, Patrick Nduwimana, Bob Rugurika, Patrick Mitabaro, Anne Niyuhire, Arcade Havyarimana et Gilbert Niyonkuru.

« Aucun avocat burundais n’a accepté d’assurer leur défense par peur de représailles éventuelles. L’avocat congolais qui devait les représenter n’a pas été reconnu par la Cour suprême. Les droits de la défense et le droit à un procès équitable n’ont pas été garantis. »

L’organisation demande au président Ndayishimiye de prendre des mesures pour mettre fin à leur harcèlement judiciaire et leur permettre d’exercer à nouveau leurs activités professionnelles.

« Les autorités burundaises cherchent la normalisation des relations avec l’Union européenne. Si elles veulent atteindre cet objectif, elles doivent impérativement mettre un terme au harcèlement judiciaire dont sont victimes des défenseurs des droits humains et des journalistes burundais qui critiquent le régime. Les libertés d’expression et d’association doivent être respectées et protégées en toutes circonstances, de même que l’indépendance de la justice. »

Steve Baragafise/Phare Africa Bujumbura

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