Au centre du Nigeria, les législateurs de l’Etat de Kaduna ont approuvé la stérilisation chirurgicale comme sanction pour les personnes reconnues coupables de viol. Une mesure radicale défendue par le gouverneur local, en réponse au mouvement contre le viol et les violences sexuelles qui avait émergé au mois de juin au Nigeria.
C’est un amendement qui durcit considérablement la législation sur le viol dans l’Etat de Kaduna. Désormais, toute personne reconnue coupable de viol dans cette région encoure la stérilisation et ce quel que soit l’âge de la victime ou le genre de l'agresseur. Cette loi prévoit aussi l’application de la peine capitale dans les affaires de pédophilie.
Cette décision fait suite à la vague d’indignation qui avait saisi le Nigeria au sortir de confinement, après une série de viol de femmes et de très jeunes enfants à travers le pays.
Face à ces protestations, le gouverneur de l’Etat de Kaduna avait estimé début juillet que la castration chirurgicale était le meilleur moyen d’éviter la récidive dans les affaires de viol. Ce point de vue est pourtant largement controversé sur le plan medico-légal.
Mais pour qu’une telle sanction soit appliquée un jour, il faudrait d’abord que les victimes portent plainte et que leurs agresseurs soient arrêtés et condamnés, ce qui n’arrive presque jamais. Depuis 2015, seule une quarantaine de personnes ont été inculpées pour viol au Nigeria. C’est peu pour un pays qui compte 200 millions d’habitants.
RFI