La police affirme avoir démantelé, ce 19 janvier 2021, un « groupe de malfaiteurs armés » qui sévissait dans les provinces de Rumonge, Bururi et Bujumbura depuis 2016. Des voix s’élèvent pour demander des enquêtes sur la mort de deux hommes parmi ces « criminels ».
« Ce groupe opérait depuis 2016. Il a déjà tué 26 personnes, fait 13 blessés et tué 3 vaches. Il opérait dans les communes Burambi, Rumonge et Bugarama de la province Rumonge, dans la commune Mugongomanga de la province Bujumbura et Mugamba de la province Bururi », a annoncé Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur du Développement communautaire et de la Sécurité publique.
Ce mardi 19 janvier dernier, la police a présenté à la presse et à la population, dans la zone Maramvya de la commune Burambi en province Rumonge, 4 hommes dont un homme de plus de 60 ans. « Ce sont des complices. Après une fouille-perquisition, la police a trouvé 5 fusils de type Kalachnikov, 7 chargeurs et plusieurs bottes militaires. »
Des morts suspectes ?
Pierre Nkurikiye a également annoncé la mort de deux présumés chefs de ce groupe. Déogratias Niyongabo dit Côme, le chef du groupe selon la police, a été tué le 16 janvier 2021. « Il a été tué sur la colline Gishiha de la zone Maramvya. Lors de son arrestation, il a essayé de tirer sur les policiers avec un pistolet et ces derniers ont répliqué. »
Selon des témoignages recueillis à Burambi, sa tête avait été mise à prix. « La police avait promis 3.500.000 francs burundais pour toute information qui conduirait à sa capture », confie un habitant de la zone Maramvya. Quant à Protais Niyungeko, son présumé adjoint, il a été tué par la police ce 18 janvier 2021. « Il a voulu fuir lorsqu’il est allé montrer leur cache d’armes aux policiers. Ils ont tiré sur lui et il est mort sur le champ. »
Pour Pacifique Nininahazwe, président du Forum pour la Conscience et le Développement (Focode), les autorités burundaises devraient enquêter et expliquer les circonstances de la mort de ces deux anciens militaires (EX-Fab) à la retraite. Depuis quelques mois, la police opère des arrestations dans les communes de Burambi et Buyengero de la province Rumonge. Les personnes arrêtées sont accusées de collaborer avec les groupes armés. Toutefois, leurs familles dénoncent des arrestations à caractère politique.
Rappelons que le 29 décembre 2020, Antoine Ruceke, chef de colline adjoint de la colline Gishiha en zone de Maramvya de la commune Burambi en province de Rumonge et militant du parti CNL, a été tué à son domicile. Marie Sylvane Gakima, responsable de la sous-colline Nubwe de cette même colline de Gishiha a été assassinée chez lui dans la nuit du 9 janvier 2021.
Gaudence Uwineza IPM Bujumbura