Dans leur réunion tenue vendredi, 21 Février, le syndicat libre des travailleurs de la Brarudi ont décidé de lancer un préavis de grève. En cause, « le harcèlement des syndicalistes» révèle notre source.
Selon la même source « les travailleurs de la Brarudi sont ces jours-ci très harcelés. Certains leaders de ce syndicat ont été mutés dans des postes qui faciliteraient leurs licenciement alors que d’autres, en l’occurrence, ceux du service de Marketing l’ont été déjà » ajoute la source. Cette situation, que les syndicalistes trouvent injuste est à la base de ce préavis de grève.
Les relations entre le syndicat libre et la direction de cette société ne sont pas au fixe depuis un certain temps. Cela est d’autant plus réel vu les décisions prises par les structures hiérarchiques de cette société. Déjà, en octobre 2019, la filière mère Heineken a décidé de dégrader 35% des grades du personnel de la société de production Brarudi au Burundi. Cela dit que les salaires vont être rabaissés. Cette décision que la hiérarchie a appelée réorganisation de la société n’a pas manqué à secouer les travailleurs. Cela s’ajoute à des difficultés financières qu’éprouve la société dans son fonctionnement quotidien.
En effet, Il s’observe depuis quelques temps de la pénurie de certains produits Brarudi, que ce soit en mairie de Bujumbura ou à l’intérieur du pays. Cette pénurie concerne surtout les limonades. Cela est dû au manque de matières premières importées, notamment le sucre blanc et les concentrés utilisés dans la fabrication des limonades, l’approvisionnement de ces dernières n’étant plus possible faute de devises. Cette situation est loin d’être résolue au moment où le gouvernement vient de décider la fermeture des maisons de change où de grands acteurs économiques pouvaient même s’approvisionner.
Après deux années consécutives de récession en 2015 (-3.9 %) et 2016 (-0.6 %), l’économie du Burundi se redresse lentement. La reprise économique s'est accélérée en 2018, avec une croissance de 1,6 % contre 0,5 % en 2017. Toutefois, cette reprise reste fragile, compte tenu des nombreux défis du Burundi, notamment un manque de ressources budgétaires pour financer les investissements publics, une pénurie persistante de devises avec la baisse des réserves internationales et la vulnérabilité du secteur financier.
Toutefois, certains risques macroéconomiques persistent et leurs retombées adverses continuent à impacter le secteur financier. Il s’agit notamment du déficit budgétaire, la dépréciation de la monnaie nationale, la baisse des cours du café ainsi que la croissance économique modérée dans les principaux pays partenaires commerciaux extérieur du Burundi.
Steve Baragafise