Dans l’objectif de préparer le 10eme sommet de haut niveau du mécanisme régional de suivi de l’accord-cadre prévu à Kinshasa le 24 février prochain, les responsables de renseignements et sécurité de la République démocratique du Congo, du Rwanda, Ouganda, Burundi et Tanzanie se sont réunis au cours de cette semaine à Nairobi, la capitale Kenyane.
« Ces responsables des sécurités des pays concernés ont étudié les mesures sécuritaires nécessaires à prendre pendant le déroulement de ce sommet. C’est la République Démocratique du Congo qui va abriter le sommet de mécanisme de l’accord signé à Addis-Abeba entre les pays de la sous-région, pour mettre fin à l’insécurité dans la partie Est. » selon le journal Rwanda podium. L’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération restant un mécanisme viable et efficace pour parvenir à une paix durable et à la stabilité en République Démocratique du Congo (RDC) et dans la région.
La RDC, à la tête du mécanisme de suivi de l’Accord-cadre
En Juillet 2019, Claude IBANKALY a pris la tête du mécanisme de suivi des accords de paix d’Addis-Abeba. Nommé par le président de la RDC, Félix Tshisekedi, Claude IBANKALY a officiellement pris fonction le samedi 30 mars 2019 à la suite d’une passation de services avec son prédécesseur, John KASUKU MIHALI, au siège de cette institution sise à Kinshasa. Ce dernier a pris l’engagement de redynamiser le mécanisme national de suivi afin de réaliser les objectifs qui lui ont été assignés par le Chef de l’État de la RDC.
« Nous comptons consolider les rapports cordiaux entre le MNS et les autres parties prenantes de l’accord au niveau régional avec comme leitmotiv, le renforcement de l’intégration régionale et la définition d’une politique sécuritaire inter-frontalière commune en vue de garantir la paix et la stabilité durable dans la région des grands lacs. Ces objectifs parmi tant d’autres vont nous permettre dans un temps record de rétablir la stabilité et de restaurer la paix durable dans la région des grands lacs » avait indiqué Claude IBANKALY lors de la prise de ses fonctions.
Un sommet marqué par un contexte particulier
Le prochain sommet du mécanisme de suivi de l’Accord-Cadre va se dérouler dans un contexte particulier pour la Région des Grands Lacs. En cause, la solution de conflit entre le Rwanda et l’Ouganda. En effet, les relations entre ces deux pays viennent de traverser des moments très difficiles. Le Rwanda accusait l'Ouganda de vouloir déstabiliser le pays en créant une force rebelle basée en République démocratique du Congo, ce que réfutait Kampala. « Il est faux de dire que l’Ouganda abrite des éléments combattant le régime au Rwanda», a assuré le ministre des Affaires étrangères Sam KUTESA dans un communiqué. Grace à l’Angola, Le président ougandais Yoweri Museveni et son homologue rwandais Paul Kagame se sont rencontrés dimanche, le 2 Février, à Luanda, la capitale angolaise. Ils ont
convenu d'améliorer leurs relations après que des tensions ont conduit à la fermeture de la principale frontière entre les deux nations.
Le président ougandais et son homologue rwandais ont également convenu de prendre des mesures ultérieures en faveur de la paix, de la stabilité, du bon voisinage et du rétablissement de la confiance mutuelle. Jusqu’à présent, le Ministre congolais d’Etat et de la communication, Jolino MAKELELE circonscrit cette rencontre des Chefs d’Etat comme le plus grand événement diplomatique de cette année en République Démocratique du Congo. Ce sera le premier événement diplomatique de la région des Grands-Lacs à se tenir en République Démocratique du Congo sous l’ère Tshisekedi.
Signalons que pour le 9eme sommet, les participants ont examiné l’évolution de la situation politique et des conditions de sécurité dans la région ainsi que les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Accord‑cadre depuis leur dernière réunion, tenue à Brazzaville (République du Congo) le 19 octobre 2017. Ils ont aussi entériné le rapport d’activité annuel tel qu’il a été approuvé par les Ministres des affaires étrangères et des relations extérieures à l’occasion de la réunion tenue le 6 octobre 2018 ainsi que les recommandations y figurant, en particulier les demandes formulées à l’adresse de S. E. M. Yoweri Kaguta Museveni, Président de l’Ouganda, tendant à ce qu’il dirige les efforts visant à traiter de la question des déplacements dans la région, et de S. E. M. Uhuru Kenyatta, Président du Kenya, tendant à ce qu’il dirige les efforts visant à promouvoir la bonne gouvernance et à lutter contre la corruption.
Pour le Burundi, les participants avaient salué l’annonce faite par le Président Pierre NKURUNZIZA de ne pas se porter candidat aux prochaines élections ; ont encouragé le Gouvernement et toutes les parties prenantes à travailler ensemble dans un esprit de coopération, notamment en participant à un dialogue inclusif mené sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, pour garantir la tenue d’élections inclusives, crédibles et pacifiques prévues en 2020, dans le plein respect de l’Accord d’Arusha.
Gaudence UWINEZA