C’est en partie l’une des conséquences du COVID19 sur l’économie du pays. Pour cause, les contingents burundais qui sont en Somalie ne recevraient plus leurs soldes mensuels suite aux difficultés économiques des bailleurs de l’AMISOM.
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« L’Union Européenne aurait décidé que les prestations de l’AMISOM continuent en bonne et due forme même si les paiements vont accuser des retards suite aux problèmes du COVID19. Pour le cas du Burundi, la relève qui allait se faire au cours de ce mois ne sera plus organisée suite à l’impossibilité de voyager » fait savoir notre source.
Cette situation crée déjà des conséquences sur l’économie burundaise. En pleine crise du COVDI 19, le prix des devises ont vertigineusement grimpé alors que le circuit économique du pays est déjà fragilisé par la fermeture des frontières. A titre d’exemple, 1 dollar qui s’achetait à 2700 fr sur le marché noir s’obtient à 3200frbu.
Selon notre source, « cette situation serait conséquente au non versement des soldes de l’AMISOM au sein de la Banque Mondiale. Ainsi, la reprise sera conditionnée par la relance économique de l’UE qui finance l’AMISOM à 100%. La BRB possèderait plus de billets en monnaie locale. C’est un véritable défis pour l’économie du pays toute entière dont l’issue est très compliquée » ajoute notre source.
Cette situation risque de compliquer l’affaire puisque le Burundi est déjà sous sanctions économiques de l’UE depuis 2015. Depuis lors, les devises sont devenues une denrée rare sur le marché du pays. Pire, en 2019, la Banque Mondiale décide de suspendre 4 projets sur les 5 qu’il finançait au Burundi. La part des financements avait même sensiblement diminué cette la même année. En 2018, la Banque Mondiale avait financé le Burundi à hauteur de 120 millions de dollars, en 2019, ces financements sont revus à 8 millions.
Il était prévisible que l’économie du pays devait subir des contrecoups suite aux conséquences du COVID 19. En mars dernier, l’analyste et consultant indépendant, M.NDIKUMANA avait souligné une probable réorientation de certaines ressources des organisations internationales (l’OMS, l’UNICEF, Fonds mondiale de lutte contre la malaria, la Banque Mondiale,…) en vue de lutter contre la pandémie: « Aujourd’hui on est en train d’assécher les capitaux en les orientant dans la lutte contre cette pandémie. Ceci pourrait occasionner des perturbations dans ces organisations. Les ressources qui étaient destinées aux pays africains pourraient être revues à la baisse ou gelées » A cela, Faustin NDIKUMANA ajoute les répercussions qui devraient frapper aussi le secteur touristique dans certaines économies africaines suite à l’arrêt du trafic.
Un double choc d'offre (lié à la baisse de la production) et de demande (notamment sur les services) se produit et de nombreuses entreprises se retrouvent à l'arrêt total ou partiel, faisant craindre des phénomènes de pénurie sur les biens essentiels, en même temps que des mesures de confinement sanitaire sont prises, concernant la moitié de l'humanité.
La dernière relève de deux bataillons militaires du contingent burundais de l’AMISOM date du 2 Juin 2019. Ils étaient des 47eme et 48eme bataillons. Ils avaient été remplacés par ceux des 52eme et 53eme bataillons. Ces militaires du 47e eme et 48eme bataillons avaient terminé leur mission en Somali en date du 30 avril dernier. Ce processus de relève se fait dans un contexte sécuritaire de plus en plus inquiétant. Les forces d’El-Shabab lancent des offensives de grande envergure dans plusieurs localités du sol somalien, ce qui complique la situation pour les forces burundaises de l’AMISOM qui sont connues comme les plus fragiles à cause du manque de minutions suffisantes sur terrain.
Après deux années consécutives de récession en 2015 (-3.9 %) et 2016 (-0.6 %), l’économie du Burundi se redressait lentement. La reprise économique s'était accélérée en 2018, avec une croissance de 1,6 % contre 0,5 % en 2017. Toutefois, cette reprise restait fragile, compte tenu des nombreux défis du Burundi, notamment un manque de ressources budgétaires pour financer les investissements publics, une pénurie persistante de devises avec la baisse des réserves internationales et la vulnérabilité du secteur financier.
Gaudence UWINEZA.