Pour ces organisations, l’Union européenne ne devrait pas se fier aux promesses de réformes liées aux droits humains formulées par les autorités burundaises et « devrait plutôt insister pour que celles-ci remplissent des critères concrets attestant de leur engagement à garantir la responsabilisation et à se lancer dans une voie respectueuse des droits humains. »
D’après une dizaine d’ONG, le Conseil européen devrait maintenir sa position selon laquelle la progression durable et visible de l’ouverture de l’espace politique et civique et la lutte contre l’impunité sont indispensables pour résoudre les problèmes fondamentaux en matière de droits humains au Burundi.
Suspension des médias indépendants, maintien en prison des prisonniers politiques, deux poids deux mesures dans le traitement des dossiers surtout en rapport avec la politique, torture et meurtres extrajudiciaires, refus de dialogue avec ses opposants, … sont entre autres les allégations contre Gitega.
« L’UE ne devrait en aucun cas laisser entrevoir qu’elle est disposée à passer outre ses propres critères et principes fondamentaux dans une volonté d’améliorer les relations diplomatiques. »
Pour ces organisations, l’UE et ses États membres devraient signifier au gouvernement burundais que des progrès durables et démontrables de la lutte contre l’impunité et de la restauration des libertés publiques ainsi que mettre fin à la torture sont primordiaux pour reprendre la coopération avec l’UE en vertu de l’accord de Cotonou. De plus, poursuivent ces organisations, il faut demander aux autorités burundaises de prendre des mesures immédiates pour restaurer l’espace pour la documentation et le plaidoyer indépendants en matière de défense des droits humains au Burundi.
« Ces mesures devraient inclure, au minimum, la libération immédiate et sans condition de Germain Rukuki et Fabien Banciryanino, la levée de la suspension des organismes de défense des droits humains et des médias opérant en exil, et l’amendement des lois régissant les médias et les organisations nationales et internationales, pour les aligner sur les obligations régionales et internationales. » D’après ces organisations, l’UE doit demander aux autorités burundaises de fournir des informations détaillées sur des cas concrets d’atteintes graves aux droits humains et sur les mesures prises pour traduire les responsables en justice et prévenir des violations similaires à l’avenir. Encore plus, selon ces ONG, il faut maintenir les sanctions ciblées contre les personnes les plus responsables de violations graves des droits humains.
« Cela ne remplace pas la nécessité d’un processus judiciaire crédible pour les juger pour leur responsabilité dans ces crimes. » Pour ces organisations, l’UE doit soutenir une nouvelle prolongation de la Commission d’enquête sur le Burundi missionnée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU lorsque son mandat actuel expirera en septembre 2021.
Steve Baragafise|Phare Africa Bujumbura