Burundi : Des organisations demandent la libération de l’avocat Tony Germain Nkina

Burundi : Des organisations demandent la libération de l’avocat Tony Germain Nkina

Burundi : Des organisations demandent la libération de l’avocat Tony Germain Nkina

By / A la Une / Wednesday, 11 August 2021 23:28


« Les autorités burundaises devraient libérer immédiatement et sans conditions l’avocat Tony Germain Nkina, condamné à cinq ans d’emprisonnement en juin 2021, très probablement à cause de ses activités passées en faveur des droits humains », indiquent 6 organisations internationales de défense des droits humains à savoir Amnesty International, DefendDefenders (Projet des défenseurs des droits humains de l'Est et de la Corne de l'Afrique), Human Rights Watch, l’Initiative pour les droits humains au Burundi, Protection International Africa et TRIAL International.  

Ces organisations sont convaincues que le motif probable de l’arrestation de Tony Germain Nkina est son ancienne affiliation à l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH), l’une des principales organisations de défense des droits humains au Burundi jusqu’en 2015.

Tony Germain Nkina, avocat dans la province de Kayanza, a été arrêté le 13 octobre 2020 dans la commune de Kabarore, où il rendait visite à un client dans le cadre de ses activités professionnelles.

« Il a été brièvement détenu par le service de renseignement à Kayanza, puis transféré à la police, et enfin à la prison de Ngozi, où il est actuellement détenu. »

Il est accusé de collaborer avec le groupe d’opposition armé RED-Tabara (Mouvement de la résistance pour un état de droit au Burundi) et il a été inculpé pour atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat.

Dans une audience du 15 juin dernier, le Tribunal de Grande Instance de Kayanza a déclaré Tony Germain Nkina coupable de « collaboration avec les rebelles qui ont attaqué le Burundi » et l’a condamné à cinq ans d’emprisonnement et une amende d’un million de francs burundais (environ 500 dollars US). Son client, Apollinaire Hitimana, qu’il conseillait dans le cadre d’un conflit foncier et qui a été arrêté avec lui, a été déclaré coupable de complicité à la même infraction et condamné à deux ans et demi d’emprisonnement et une amende de 500 000 francs burundais. Une audience en appel est prévue le 12 août à la Cour d’appel de Ngozi. Le procureur l’a accusé, entre autres, d’être allé au Rwanda pour livrer des informations au président de l’APRODH, Pierre Claver Mbonimpa, qui vit en Europe, ainsi qu’à RED-Tabara.

« Le procureur n’a présenté aucune preuve pour justifier ces allégations. »

D’après ces organisations des droits de l’Homme, les poursuites contre Tony Germain Nkina et son emprisonnement servent de rappel inquiétant des risques qui pèsent toujours sur ceux qui faisaient partie du mouvement des droits humains au Burundi.

« Les autorités burundaises devraient démontrer leur engagement à la protection des droits humains en libérant immédiatement Tony Germain Nkina et en abandonnant les charges contre lui. Les partenaires internationaux du Burundi devraient soutenir les appels à sa libération. »

Rappelons qu’un autre défenseur des droits humains, Germain Rukuki, a été arrêté en 2017 et condamné à 32 ans d’emprisonnement en 2018 sur la base d’accusations fabriquées, liées à son travail en faveur des droits humains. Sa peine a été confirmée par la Cour d’appel en 2019, mais par la suite, la décision de la Cour d’appel a été annulée par la Cour suprême. La Cour d’appel a réduit sa peine à un an en juin 2021. Il a été libéré le même mois.

Steve Baragafise/Phare Africa Bujumbura

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