Journées portes ouvertes au Centre Culturel Francophone du Rwanda

Journées portes ouvertes au Centre Culturel Francophone du Rwanda

By / A la Une / Monday, 18 October 2021 10:12


La Belgique porte une ‘responsabilité accablante » dans l’assassinat, voici 60 ans jour pour jour, du héros de l’indépendance burundaise et membre de la famille royale le prince Louis Rwagasore, quelques mois avant l’accession de ce pays d’Afrique centrale à l’indépendance, a affirmé mercredi le sociologue et historien Ludo De Witte. Ludo De Witte, déjà célèbre un livre paru voici une vingtaine d’années et mettant en cause des responsables de l’assassinat, en janvier de la même année 1961, du dirigeant congolais Patrice Emery Lumumba, vient de publier un nouvel ouvrage. Il y affirme notamment que le résident belge – le gouverneur de l’Urundi, à l’époque -, Roberto Regnier, est au cœur du complot qui a conduit à la mort de celui qui était Premier ministre du Burundi, devenu indépendant le 1er juillet 1962.

« Il y a des indications extrêmement claires, fortes, percutantes, de l’implication de la Belgique (qui exerçait la tutelle sur ce territoire au nom de l’Organisation des Nations unies et y assurait l’autorité administrative) dans cet assassinat » de Rwagasore, survenu le 13 octobre 1961 en soirée sur la terrasse de l’hôtel Tanganyika à Bujumbura, a-t-il affirmé lors d’une conférence organisée à Louvain-la-Neuve par l’asbl Centre Placet.

Ludo De Witte, qui a travaillé une dizaine d’années sur cette affaire en fouillant dans des archives belges – parfois étrangement détruites, selon lui – et britanniques, a ajouté que l’enquête menée par la tutelle belge n’a jamais examiné sérieusement la piste d’une responsabilité belge dans la mort du leader nationaliste burundais et héraut de l’indépendance.

La thèse qu’il développe dans ce livre intitulé « Meurtre au Burundi » est que pendant toute cette enquête, le rôle de la Belgique a été escamoté. « J’ai pu étudier le dossier répressif de la tutelle, pour la première fois, et il y a des indications extrêmement concrètes et graves sur le rôle de la Belgique », avait-il déclaré voici quelques jours à Radio France International (RFI).

Royaume multiséculaire de la région des Grands lacs, le Burundi a été une ancienne colonie allemande avant d’être placé sous tutelle belge après la Première Guerre mondiale. Le pays obtient son indépendance sous l’impulsion du prince Louis Rwagasore, fils aîné du roi Mwambutsa V, qui devient Premier ministre fin septembre 1961 avant d’être assassiné par un commerçant grec de Bujumbura, Jean Kageorgis, quelques mois avant l’indépendance, le 1er juillet 1962.  Celui-ci agissait pour le compte du PDC, le parti démocrate-chrétien burundais qui était soutenu par Bruxelles.

Kageorgis avait été condamné à mort par des juges belges et quelques mois plus tard, après l’indépendance, un tribunal burundais avait prononcé cinq condamnations à mort contre des complices.

Selon Ludo De Witte,  le procureur du roi de Bruxelles de l’époque, Raymond Charles, avait en juin 1962 – quelques jours avant l’indépendance du Burundi – admis lui-même une responsabilité concrète de la Belgique dans cet assassinat en concluant qu’il y avait une responsabilité partagée entre les comploteurs et la Belgique.

La Libre Afrique

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GILBERT

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