Burundi : les pluies diluviennes menacent le pont de Gikoma

Burundi : les pluies diluviennes menacent le pont de Gikoma

Burundi : les pluies diluviennes menacent le pont de Gikoma

By / Tuesday, 17 March 2020 00:00


Les habitants de la localité de Carama-Tenga sont inquiets. La cause de cette inquiétude est que l’un des ponts les plus importants dénommé pont Gikoma situé au niveau de la RN1 est sérieusement menacé par les pluies diluviennes qui s’abattent ces derniers jours sur la ville de Bujumbura. « Nous assistons impuissamment à cette situation. Elle est très inquiétante. Les rives de la rivière Gikoma sont continuellement emportées par la pluie de telle sorte que le pont lui-même est ébranlé au niveau de la fondation qui le tient debout. Les autorités locale sont aussi très inquiètes » se confie à la rédaction l’un des habitants de la localité de Carama-Tenga trouvé sur place. 

Comment se présente la situation ? Nos reporters se sont rendus sur place. En effet, les pluies qui s’abattent sur Bujumbura sont canalisées de l’aval par différentes rivières dont celle de Gikoma. Cette rivière draine les eaux qui viennent des montagnes qui surplombent la partie nord de la capitale. Alors, à cause des pluies, les rives de la rivière Gikoma sont de plus en plus emportées par les pluies. Ce phénomène est très visible. Elles ne résistent pas donc du fait que le sol est essentiellement sableux. L’eau des pluies emporte sur son passage des grosses pierres, des arbres, ce qui rend encore vulnérables les rives qui finissent par s’écrouler. 

Au niveau de pont, la partie centrale (que la population locale appelle le dos d’âne du pont) qui avait été rénové il y a trois ans a été complètement déterrée par les eaux des pluies. Ainsi, les eaux passent en dessous du dos d’âne du pont et continuent leur chemin vers l’aval de la rivière. Cette partie centrale avait pour rôle de ralentir la puissance des eaux qui passent par cette rivière. Un autre rôle qu’il jouait était de tenir les piliers d’un canal qui filtrait et stockait l’eau des rivières que les riziculteurs utilisent dans leurs champs. Jusqu’à présent, ce canal est sec, l’eau des pluies n’y arrive plus car elles passent en dessous du dos d’âne du pont. Cette situation fait que le dalot du pont soit fortement déstabilisé et cause déjà la destruction des murs de soutènement de la partie sud de la rivière. 

A l’instant, on essaie de protéger de manière fortune le pont en rassemblant des grosses pierres dans une sorte de filet en fer pour le placer des deux côtés du dos d’âne du pont en vue de ralentir la quantité d’eau de pluies. Mais ce qui s’impose, c’est le curage de la rivière pour permettre un bon écoulement d’eau, reconstruire le plus vite possible les murs de soutènement déjà cassés et le reboisement pour protéger les berges.  Les rivières Gikoma, Murago (lui aussi très menacé) et Muzazi remarquables en amont de la RN1 et RN9 convergent en aval de la RN9 et  forment la rivière MUTIMBUZI qui traverse la RN4 et RN5 avant de se jeter dans le Lac Tanganyika. Les quartiers non dotés d’assez des canalisations ont été les plus affectés par les récentes inondations dues aux pluies torrentielles. Il s’agit de Gatunguru, Carama, Gahahe et la zone de Buterere.   

En Mairie de Bujumbura, l’obstruction et parfois même l’absence de certains caniveaux collecteurs d’eau pluviale dans les quartiers ainsi que le sous dimensionnement de certains collecteurs et dalots, l’absence des services de collecte des déchets solides, constituent des facteurs favorisant les débordements d’eau même à moindres pluies dans certains quartiers. 

Signalons que pour la catastrophe de Février 2014 où les pluies diluviennes ont emporté des vies humaines au quartier Gatunguru, le coût des dommages ciblés a été de  6,9 milliards FBu1 pour les infrastructures (soit 0,18% du PIB).

 

Steve Baragafise 

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