Analyse de Didier AMANI SANGARA

S’il est vrai que le FCC handicape le programme de Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO, il peut se retirer de la coalition en présentant sa démission. S’il arrive à prendre une telle décision au profit de la communauté Congolaise, il y aura matière à contestation de la légitimité des députés nationaux et cette problématique induirait logiquement l’organisation des élections générales anticipées (présidentielles, législatives nationales, et provinciales).

Dans son discours adressé à la nation en date du 06 décembre 2020, le président Félix Tshisekedi a livré le bilan des consultations nationales du mois de novembre et a annoncé les décisions qui en découlent. Mais il n’a pas montré au peuple congolais les stratégies de mise en œuvre de son projet d’un gouvernement d’Union sacrée. Je dirai que son discours rencontre les attentes des gens de la rue ou les sans emploi.

Un tournant décisif démocratique

S’il veut montrer à la nation congolaise qu’il est engagé dans un tournant décisif démocratique, il devrait donner sa part de vérité afin d’éclairer l’opinion publique sur le contenu du Deal signé entre lui et le président sortant Joseph KABILA KABANGE. Et après, le peuple congolais pourrait examiner si les conventions signées entre les deux parties ne lui permettent pas de mettre en œuvre son programme et répondre aux attentes des Congolais au lieu de servir des prétextes pour liquider les institutions établies aux termes des dernières élections du 30 décembre 2018.

Avec la majorité parlementaire du FCC, la primature, le sénat et l’armée qui obéissent au président sortant Joseph KABILA, nous pouvons conclure que le président TSHISEKEDI est entre le marteau et l’enclume. Et le peuple ne peut s’attendre à aucun changement. Au lieu de mettre en place un gouvernement d’Union sacrée issu des consultations nationales allant à l’encontre de la constitution, Félix devrait démissionner pour remettre le compteur à zéro.

La désignation d’un informateur là où existe un pouvoir d’un arrangement politique entre deux regroupements politiques est sans fondement. Elle est contraire à la constitution de la RDC. Etant lui-même fruit de ce deal non constitutionnel, user des prérogatives constitutionnelles qui lui sont reconnues pour la dissolution de l’Assemblée nationale et la démission du gouvernement ILUNGA n’est pas cohérent du fait que les conditions de cette dissolution ne sont pas réunies.

Remettre le compteur à zéro pour dissoudre le parlement

En démissionnant à la présidence de la RDC, le pays sera dans un état d’urgence et là, le FCC se retrouvera dans la rue comme le deal ne tient plus. Il y aurait une transition d’une année ou de deux ans et organiser les élections en 2023 se basant sur les 7 conditions à défaut pour que les élections ne soient NULLES. Et une fois dans l’histoire de la République démocratique du Congo, on aura un leader politique honnête envers la nation et envers lui-même dans la lutte démocratique de la RDC.