Depuis l’annonce d’une probable fermeture du Camp de Mtendeli en Tanzanie, les réfugiés burundais ne savent plus à quel saint se vouer. Ils demandent à la communauté internationale et aux organisations de défense des droits de l’Homme de leur venir en aide.
« Nous sommes consternés par la mesure du gouvernement tanzanien de fermer en premier lieu le Camp de Mtendeli alors que ce camp était pris comme le camp le plus paisible des camps de réfugiés burundais se trouvant sur le sol tanzanien. Nous voudrions encore une fois crier haut et fort pour que la communauté internationale, les ONGs de défense des droits de l'Homme nous viennent en aide, en faisant avorter ce projet de démolir le camp de Mtendeli pour nous conduire au camp de Nduta », demandent les représentants des réfugiés.
Selon ces réfugiés, le camp de Nduta est réputé pour son instabilité et les kidnappings des réfugiés innocents. D’après eux, le gouvernement tanzanien, à travers le Vice-commissaire chargé des camps burundais dans la province de Kigoma, a entamé une autre manœuvre de contraindre les réfugiés burundais du camp de Mtendeli à partir en leur menaçant de les conduire au camp de Nduta.
« Et cela après beaucoup d'autres exactions faites aux réfugiés du camp de Mtendeli comme la démolition des différents marchés, l'interdiction aux réfugiés d'exercer les activités commerciales, agricoles et l'élevage à l'intérieur du camp, l'enlèvement des réfugiés à l'intérieur du camp pour aller les emprisonner au Burundi, etc. »
« Le gouvernement tanzanien fait tout pour nous chasser »
D’après ces réfugiés, le gouvernement tanzanien recourt à ce stratagème après l'échec de la sensibilisation au rapatriement volontaire afin de rompre la solidarité qui caractérisait les réfugiés de ce camp de Mtendeli. Ces réfugiés dénoncent les exactions commises par certains policiers tanzaniens.
« Nous pouvons citer par exemple DOTO et LASI qui œuvrent au poste de police de Makele près du camp de Nyarugusu. Un certain Makala qui travaille au poste de police de Kibondo ainsi que d’autres. »
Les réfugiés burundais assurent que ce sont ces mêmes policiers qui sont envoyés pour faire des enquêtes qui n’aboutissent à rien.
De plus, les réfugiés burundais du camp de Mtendeli fustigent le comportement des autorités tanzaniennes qui empêchent les Burundais à rentrer au pays avec les biens acquis sous prétexte que ces biens sont la richesse de la Tanzanie.
« Les réfugiés qui ont été rapatriés le 26 janvier 2021 ont été fouillés et dépouillés de leurs biens par la police tanzanienne et le représentant du chef du camp. »
Selon ces réfugiés burundais, aucune autorité n'a jamais levé un petit doigt pour dénoncer ces violations qu’ils subissent.
« Les autres réfugiés burundais se trouvant dans d'autres pays ne sont jamais inquiétés et rentrent au pays natal de leur propre gré. Autre fait inquiétant est que le même gouvernement tanzanien a pris la mesure de démolir toute maison d'un réfugié qui se rapatrie. Même le service chargé de l'entretien et de la reconstruction des logements au camp a été suspendu».
Les réfugiés burundais du camp de Mtendeli lancent cet appel à l'endroit de toute personne ou de toute association qui peut contribuer pour que ce projet de les conduire au camp de Nduta cesse.
Steve Baragafise | Phare Africa Bujumbura