K2 Listing

A la Une - الأربعاء, 10 حزيران/يونيو 2020 00:00

Mort de Pierre Nkurunziza: quelles conséquences pour le Burundi?



 

Le chef de l'État burundais est décédé, lundi 8 juin, à l’hôpital du Cinquantenaire de Karusi, officiellement d’un arrêt cardiaque. Il sort de la scène avant d’avoir remis, en bonne et due forme, le pouvoir à son successeur, le général Évariste Ndayishimiye, élu le 24 mai dernier. La disparition de celui qui régentait le Burundi depuis quinze ans ne devrait donc pas laisser de vide institutionnel, mais plusieurs interrogations demeurent.

Officiellement, Pierre Nkurunziza devait remettre le fauteuil présidentiel à son successeur lors d’une grande cérémonie populaire le 20 août prochain, à la fin de son troisième mandat. Le président Nkurunziza devait devenir le « guide suprême du patriotisme ». Sa disparition soudaine bouscule cette donne et génère de nombreuses questions, à commencer par celle que tout le monde se pose : quelle est la cause de son décès ?

Le Covid-19 a-t-il fauché Nkurunziza?

Selon le communiqué du gouvernement, Pierre Nkurunziza était en mesure de parler dimanche avec ceux qui l’entouraient. D’où la « grande surprise » de voir son état de santé se détériorer brutalement le lundi matin.

Il faut dire que Pierre Nkurunziza avait assuré, lors d’un des derniers meetings de campagne, que c’était Dieu lui-même qui avait purifié l’air du Burundi, le protégeant de la pandémie. Depuis des semaines, le pays est suspecté de cacher l’ampleur de l’épidémie et accusé de ne pas prendre les mesures qui s’imposent pour réduire la contamination. Conséquence : chaque jour, de véritables marées humaines ont participé pendant trois semaines à la campagne électorale et l’équipe de riposte de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), accusée d’« ingérence », a carrément été expulsée du pays.

Pierre Nkurunziza est officiellement mort d’un arrêt cardiaque, sans plus de précision. Mais dans le pays, cette version peine à convaincre. D'abord parce que des médecins ont évoqué le Covid-19 dès le lendemain de son hospitalisation. Autre élément en faveur de cette thèse : l’un des rares respirateurs de Bujumbura a été acheminé par hélicoptère lundi à Karusi, mais c’était trop tard.

Enfin, de nombreux Burundais n'ont pas oublié qu’il y a quelques jours, son épouse avait été évacuée vers le Kenya pour une suspicion du coronavirus. Elle était « en voie de guérison et est revenue précipitamment au Burundi dès hier », selon une source administrative.

Pacifique Nininahazwe, le président du Forum pour la conscience et le développement (Focode), est l'un des nombreux leaders de la société civile à avoir été contraint à l'exil pour s'être opposé en 2015 au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Il doute de la version officielle sur les circonstances de la mort du chef de l'État et appelle à la fin du « déni » sur la pandémie de Covid-19.

Aujourd’hui, le gouvernement admet l'existence de 83 cas testés positifs au coronavirus dont un décès, alors que des médecins dénoncent l’existence de centaines de « cas cachés » dont plusieurs dizaines de décès. « Nous espérons que cette fois-ci le gouvernement a compris que la situation est explosive, qu’il doit sortir du déni et combattre de front cette pandémie », expliquent ces médecins.

Les autorités peu bavardes

La deuxième interrogation est tout aussi prégnante : la disparition physique de l'ancien président ne devrait pas être sans effet sur le plan institutionnel. Même non réélu, il était supposé conserver un rôle majeur dans les affaires de l'État.

Mais il y a d'abord « un choc » à encaisser, estime l'opposant Pierre Buyoya, ex-président du Burundi. Il adresse ses condoléances à la famille du défunt, dont il rappelle qu'il fut « le symbole d'un Burundi » réconcilié au sortir de la guerre civile, avant le tournant de 2015.

Pour lui, cette disparition inopinée intervient à l'aube d'une transition importante pour le Burundi. Il ne dissimule pas ses espoirs.

Pour l'instant, le pouvoir burundais se contente de passer en boucle un communiqué du porte-parole du gouvernement qui annonce le décès « inopiné » du président sortant, sans un mot de plus sur la suite du programme.

Des réunions se sont succédé en ce début de semaine, notamment au palais présidentiel Ntare Rushatsi de Bujumbura. Leur objectif : préparer les obsèques du président Nkurunziza mais aussi sa succession, selon un cadre du parti au pouvoir.

Selon la nouvelle Constitution de 2018, c’est le président de l’Assemblée nationale Pascal Nyabenda qui doit assurer l’intérim du président en cas de vacance de poste définitive. « Mais les circonstances sont exceptionnelles », explique ce cadre en rappelant que Pierre Nkurunziza était à moins de trois mois de la fin de son mandat et que la victoire de son successeur à la présidentielle du 20 mai venait d’être validée définitivement par la Cour constitutionnelle.

Une émancipation plus rapide que prévue pour le nouveau dirigeant

« On envisage d’accélérer la prestation de serment du général Évariste Ndayishimiye », ajoute la même source, histoire d’éviter « une trop longue période d’incertitude ».

Un spécialiste rappelle que le président élu allait être pris en étau entre un président sortant qui devait rester très influent, et une « junte » constituée de généraux issus de l’ex-rébellion du CNDD-FDD considérés comme des radicaux.

Pierre Nkurunziza allait devenir guide suprême du patriotisme, et ce titre ne s'annonçait pas seulement honorifique. Au sein de son parti comme des milieux diplomatiques, on pensait que son successeur, le général Évariste Ndayishimiye, peinerait pendant de longs mois encore à imposer une nouvelle ligne à son parti, comme au pays. « Le brusque décès de Pierre Nkurunziza va lui donner une plus grande marge de manoeuvre », assure notre source.

L'amertume pour les victimes de la répression

Car on ne comble pas d'un revers de main l'absence d'un personnage qui a tenu, de plus en plus férocement, les rênes du régime pendant quinze ans.

Pierre Nkurunziza est pourtant parti de loin. Simple professeur d’éducation physique, quand il prend la tête d’un CNDD-FDD déjà en crise en 2001, il est considéré comme le plus petit dénominateur commun entre des généraux beaucoup plus puissants que lui et qui forment une junte, aujourd’hui encore. Élu président de la République en 2005, Pierre Nkurunziza va peu à peu s’imposer. Il dit volontiers avoir été choisi par Dieu pour gouverner le Burundi et entraînera tous les responsables des institutions et parties dans d’interminables grand-messes religieuses, appelées « croisades ».

Le Burundi, sorti de la guerre civile, connaît quelques progrès sur le plan politique et économique sous son premier mandat. Mais dès 2010, la répression s’intensifie avec le retour du rival de toujours, Agathon Rwasa, chef de l’autre rébellion hutue. Cette répression atteint son paroxysme en 2015 alors que Pierre Nkurunziza s’impose une fois de plus à la présidence.

Adressant ses pensées aux proches de Pierre Nkurunziza – « On ne devrait pas souhaiter la mort, même à son pire ennemi », dit-il –, Pacifique Nininahazwe dresse un bilan très critique de ses quinze années à la tête du pays. Il regrette que Pierre Nkurunziza n'ait pas vécu assez longtemps pour être entendu par la justice dans le cadre des enquêtes menées actuellement par la Cour pénale internationale  (CPI). Ce sera une autre, et pas la moindre, conséquence de la mort prématurée de l'ancien homme fort de Bujumbura.

RFI

A la Une - الثلاثاء, 09 حزيران/يونيو 2020 00:00

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza est mort



Le communiqué du gouvernement burundais ne précise pas les causes de la mort de Pierre Nkurunziza, qui devait céder le pouvoir dans quelques semaines. Beaucoup soupçonnent néanmoins qu’il soit décédé du Covid-19, alors même qu’il refusait de reconnaître la gravité de la pandémie.

“Urgent : le président Nkurunziza est mort”, titre sobrement en une l’un des rares sites d’information burundais à pouvoir encore exercer librement son métier, Iwacu, ce mardi 9 juin après-midi. “Le gouvernement burundais annonce qu’un deuil national est ouvert pour sept jours à partir d’aujourd’hui” et “demande aux Burundais de rester calmes”, précise le média.Depuis plusieurs heures, l’information circulait. Elle a finalement été officialisée par un communiqué du gouvernement peu après 16 h 30 (heure de Paris). Le texte évoque “le décès inopiné”, à la suite d’“un arrêt cardiaque”, de Pierre Nkurunziza, lundi 8 juin, à l’hôpital de Karuzi.
Aucune précision supplémentaire n’a été pour l’heure apportée sur les causes de cet arrêt cardiaque, mais tous les observateurs soupçonnent le Covid-19, alors que la première dame, Denise Bucumi, a été hospitalisée au Kenya dans un état grave, fin mai, atteinte de la maladie. À 55 ans, Pierre Nkurunziza serait alors le premier chef d’État à succomber à la pandémie.

L’hypothèse du Covid-19

Si cette hypothèse se confirmait, cela sonnerait comme une étrange ironie, puisque “le couple Nkurunziza s’obstinait à nier [la gravité de la pandémie]”, rappelle La Libre Belgique, et “pratiquement aucune mesure n’avait été prise” pour en éviter la propagation dans le pays. Le dauphin et successeur annoncé de Pierre Nkurunziza, Évariste Ndayishimiye, avait ainsi soutenu que le pays bénéficiait d’une “protection divine”. Le journal belge poursuit : “Cela va semer la panique dans les rangs des dirigeants burundais, ces derniers ayant, comme le chef, fait fi des précautions indispensables. Il leur faudra organiser des funérailles nationales qui risquent de contribuer à la propagation de la maladie.”La mort du président burundais survient dans un contexte très particulier. Chef de la rébellion FDD pendant la guerre civile, il a échappé à plusieurs tentatives d’assassinats, guet-apens et condamnations à mort. Après les accords de Pretoria, en 2003, il devient ministre puis, en 2005, remporte les premières élections de l’après-guerre civile et prend la tête du pays. Une place que ce fervent évangéliste et fin tacticien refuse de céder après deux mandats. Il fait modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir en 2015. Alors que la rue se révolte, il réprime sans retenue et cadenasse son pays.

Ndayishimiye, successeur désigné

Pierre Nkurunziza avait néanmoins décidé de céder la main cette année. Malgré l’épidémie de Covid-19, il a propulsé son dauphin, le général major Évariste Ndayishimiye, lors de la présidentielle du 20 mai dernier. Un scrutin qui s’est tenu dans le calme, bien que les résultats soient contestés par le principal opposant, Agathon Rwasa.Qui succédera à “Peter” (tel qu’est surnommé Pierre Nkurunziza) ? s’interroge La Libre Belgique“L’article 121 de la Constitution prévoit qu’en cas de décès du chef de l’État, lui succède à titre intérimaire le président de l’Assemblée nationale. Il s’agit actuellement de Pascal Nyabenda, très proche du président sortant, qui l’avait proposé comme candidat du CNDD-FDD à la présidentielle lors des élections générales du 20 mai dernier. Le groupe des généraux qui dirigent le pays avec le chef de l’État lui avait toutefois préféré le général major Évariste Ndayishimiye. Et ainsi fut-il fait. […] Le plus vraisemblable serait qu’on accélère la prestation de serment du général major Ndayishimiye, normalement prévue par le calendrier électoral pour le 20 août.” La mort de l’homme qui s’était érigé au prix du sang en “guide” de son pays ouvre une nouvelle ère d’incertitude pour le Burundi.
Courrier International 
A la Une - الإثنين, 08 حزيران/يونيو 2020 00:00

L'Oms recommande désormais le port du masque en public



 L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a modifié ses conseils sur les masques faciaux.

Il affirme qu'ils devraient désormais être portés en public lorsque la distanciation sociale n'est pas possible pour aider à stopper la propagation du coronavirus.

L'Oms souligne que de nouvelles informations montrent que les masques peuvent constituer "une barrière pour les gouttelettes potentiellement infectieuses".

Certains pays recommandent ou imposent déjà le port du masque en public

L'OMS avait précédemment fait valoir qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour affirmer que les personnes en bonne santé devraient porter des masques.

Toutefois, le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré vendredi que "compte tenu de l'évolution des preuves, l'OMS conseille aux gouvernements d'encourager le grand public à porter des masques là où la transmission est répandue et où la distanciation physique est difficile, comme dans les transports publics, dans les magasins ou dans d'autres environnements confinés ou surpeuplés".

L'organisation a toujours conseillé que les masques médicaux soient portés par les personnes malades et par celles qui les soignent.

Dans le monde, il y a eu 6,7 millions de cas confirmés de coronavirus et près de 400 000 décès depuis le début de l'épidémie à la fin de l'année dernière, selon les données compilées par l'université Johns Hopkins.

BBC Afrique



 

Près de 1.300 civils ont été tués et plus d’un demi-million déplacés dans divers conflits entre groupes armés et forces de sécurité en République démocratique du Congo (RDC) en quelques mois, a alerté l’ONU vendredi, en pointant de possibles « crimes contre l’humanité ou crimes de guerre ».

La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a affirmé dans un communiqué que « le caractère généralisé et systématique de certaines des attaques contre des civils en Ituri et au Nord-Kivu peut constituer des crimes contre l’humanité ou des crimes de guerre ».

Elle s’est généralement dite « consternée » par l’augmentation dans le pays d' »attaques brutales contre des civils innocents par des groupes armés, et par la réaction des forces militaires et de la police qui ont également commis de graves violations, y compris des meurtres et des violences sexuelles ».

Selon le communiqué, le nombre de victimes a fortement augmenté ces dernières semaines alors que les conflits dans trois provinces de l’est du pays – Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu – se sont propagés.

Ces violences ont jeté des centaines de milliers de personnes sur les routes.

Plus de 400.000 personnes ont été déplacées dans le Nord-Kivu depuis septembre, tandis que 110.000 autres, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été déplacées par la violence dans le Sud-Kivu entre janvier et fin mai, selon l’ONU.

En Ituri, la violence s’est propagée dans de nouvelles zones alors que le nombre de groupes armés s’est multiplié. Le principal groupe armé reste selon l’ONU la Codeco (Coopérative pour le développement du Congo), composé principalement de combattants issus de la communauté Lendu, et dont le principal dirigeant, Justin Ngudjolo, a été tué le 25 mars.

Le Haut-Commissariat accuse la Codeco et d’autres combattants Lendu de poursuivre « une stratégie de massacres de résidents locaux, principalement Hema, mais aussi Alur, depuis 2017 », afin de contrôler les ressources naturelles dans la région.

– « Plus atroces » –

Les attaques commises par des groupes armés en Ituri sont devenues de plus en plus « atroces », se caractérisant notamment par des décapitations et des mutilations de cadavres selon l’ONU. Mais « jusqu’à présent, les communautés ciblées se sont abstenues de riposter », a souligné Mme Bachelet.

Selon l’ONU, entre octobre et fin mai, au moins 531 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri, dont 375 depuis mars. Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la Police nationale congolaise (PNC) auraient également tué 17 civils au cours de la même période.

Au Nord-Kivu, le lancement d’opérations militaires par les forces de sécurité et de défense en novembre 2019 a donné lieu à des représailles contre les populations civiles de la part du principal groupe armé, les ADF, qui ont tué d’octobre à fin mai au moins 514 civils. Les forces de sécurité ont fait près de 85 victimes.

Au Sud-Kivu, au moins 74 personnes ont été tuées depuis octobre et au moins 36 femmes et enfants violés dans une recrudescence de la violence ethnique, alimentée par des discours haineux.

Le communiqué note aussi que des dizaines de civils ont été tués au Kongo Central et à Kinshasa fin mars et avril lors d’opérations menées par les forces de sécurité contre des militants du groupe politico-religieux Bundu Dia Kongo (BDK).​

La Libre Afrique



 

le rappeur a décidé de venir en aide à la famille de George Floyd, mais aussi à celle de deux autres Afro-américains tués récemment par la police américaine.

Comme de nombreuses autres célébrités, Kanye West s’est indigné du décès de George Floyd. Le rappeur a également décidé de mettre la main au portefeuille en faisant un don de 2 millions $ (1,76 million €) pour soutenir les familles de George Floyd, Ahmaud Arbery et Breonna Taylor. Ahmaud Arbery avait été tué en février par un policier pendant qu’il faisait son jogging alors que Breonna Taylor a également été abattue par des tirs de représentants des forces de l’ordre en mars.

Des porte-parole de Kanye West ont également annoncé qu’il allait prendre en charge les frais scolaires de Gianna Floyd, la fille de George Floyd âgée de six ans, durant toute sa scolarité, comme le rapporte CNN. Le rappeur prendra également en charge les frais d’avocat des familles de George Floyd, d’Ahmaud Arbery et de Breonna Taylor.

Tout un temps proche de Donald Trump, Kanye West a depuis pris ses distances avec le président américain. Il a aussi été aperçu lors d’une manifestation à Chicago ce jeudi.

Metro

A la Une - الجمعة, 05 حزيران/يونيو 2020 00:00

Burundi : La Cour constitutionnelle rejette le recours du CNL



 

La Cour constitutionnelle du Burundi a rejeté jeudi le recours du principal parti d’opposition contre le résultat de l’élection présidentielle du 20 mai, et proclamé président élu le candidat du pouvoir, le général-major Évariste Ndayishimiye.

Les recours du chef du Conseil national pour la liberté (CNL), Agathon Rwasa, contre les résultats des élections présidentielle, législatives et communales, sont « nuls et de nul effet », a annoncé la Cour, qui a ensuite validé les résultats définitifs donnant le général Ndayishimiye vainqueur de la présidentielle avec 68% des voix.

AFP



A quelques heures de la confirmation, par la Cour constitutionnelle du Burundi, de l’élection du nouveau Président Evariste Ndayishimiye, candidait du parti au pouvoir, le monde libre trouve le scrutin invalide et s’indigne du climat d’horreur et de terreur qui prévaut dans ce pays emborubé depuis déjà cinq ans dans une dictature innommable.

A travers leur lettre ouverte publiée mercredi, cinq députés francais viennent en effet de dénoncer ouvertement la récente organisation, au Burundi, «des élections à huis clos» pendant que le pays est notoirement soumis à « l’une des dictatures les plus féroces du 21e siècle»

«c’est dans un climat d’assassinats ciblés, d’exécutions extrajudiciaires, de torture et d’emprisonnements abusifs et de véritable chasse à toutes les voix dissonantes ou supposées que s’est organisé le triple scrutin présidentiel, législatif et communal du 20 mai 2020», ont-ils déclaré, indignés.

Les Députés signataires de cette déclaration sont : Sonia KRIMI, Députée de la Manche, Mansour Kamadine, Député de Mayotte, Frédérique Dumas, Députée des Hauts-de-Seine, Delphine Bagarry, Députée des Alpes de Haute-Provence et Michèle Victory, Députée de l’Ardèche.

Au vu de l’athmosphère d’asphyxie et de privation des libertés qui prévalait dans les quatre coins du pays lors du triple scritin du 20 mai, tout semble indiquer que le triple scrutin du 20 mai était tout sauf «juste, équitable et transparent».

«Les déroulements de la campagne électorale, du vote, du décompte et de la proclamation des résultats provisoires montrent que les conditions minimales pour une élection libre, juste, équitable et transparente sont loin d’avoir été remplies», ont-ils fait remarquer.

Comme pour tout corser, ces élections se sont déroulées à l’abri des journalistes réellement indépendants. «Ces élections se sont déroulées à huis clos. Les médias nationaux et internationaux ont été soumis à la censure du régime. Tous ont été sommés à observer un code de conduite qui ne reflète que la violation de la liberté d’informer».

Et pour preuve : « la liste des électeurs n’a jamais été portée au public électeur et les cartes d’électeurs ont été distribuées dans une ambiance de tricherie faisant que des morts, des prisonniers et des exilés soient présents pour voter ; la complicité entre les démembrements de la CENI, l’administration locale et la milice du parti au pouvoir a rendu possible cette opération ».

Par ailleurs, la CENI s’est arrogé le droit de nommer des membres de bureaux de vote en violation flagrante de la loi.

«Ce fut une première fois au Burundi depuis 1993 (année de la première élection multipartiste) qu’une Commission électorale indépendante nomme des membres des bureaux de vote émanant quasi exclusivement du seul parti au pouvoir ».

«Nous sommes très inquiets de constater que tous ces signaux alarmants ne semblent inquiéter la communauté internationale pour prendre des mesures qui s’imposent afin de protéger le peuple Burundais».

Les déclarations ne peuvent pas empêcher le Burundi de sombrer dans les violences postélectorales généralisées ; ce qui s’impose, ce sont des actions concrètes au nom de la Responsabilité de Protéger. La neutralité est une forme de lâcheté », tonnent les députés, dépités.

Burundi Daily


 

Le Conseil des Ministres de ce Mardi 02 Juin a autorisé la circulation des motos et les déplacements sur le territoire national, sauf pour les districts de Rusizi et Rubavu, frontaliers avec la RDC, où sévit le COVID-19, qui demeurent en quarantaine, selon un communiqué du Gouvernement.

Cette Réunion présidée par le Président Kagame  a examiné les mesures prises pour prévenir la propagation de la pandémie de COVID-19, et les participants ont discuté de nouvelles stratégies à mettre en œuvre dans les prochains jours.

Le Conseil a approuvé les résolutions de la réunion du Cabinet tenue le 18/05/2020.

Le Conseil a également remercié les Rwandais pour leur coopération continue et leur a rappelé de rester vigilants dans leurs efforts pour stopper le COVID-19.

Le Conseil des Ministres a procédé à un échange de vues sur les stratégies et programmes de développement économique et d’autosuffisance à moyen et long terme.

Le Conseil a examiné les mesures prises pour empêcher la propagation de l’épidémie de COVID-19 et a confirmé que les mesures suivantes seront mises en œuvre immédiatement.

Stratégies Générales pour la Prévention du COVID-19

Le programme de dépistage du COVID-19 se poursuivra à travers le pays.

Les masques continueront d’être portés tant que l’on va en public.

Les services autorisés continueront de se conformer aux directives en matière de soins de santé (lavage des mains, port de masques, espacement entre les individus).

Tous les commerçants sont tenus d’accepter le paiement par le biais de la technologie et Mobile Monney (MoMo) comme l’une des formes légales de paiement. Les déplacements sont interdits de 21h à 5h du matin.

Les services autorisés à fonctionner

Les activités des secteurs public et privé se poursuivront, mais chaque niveau emploiera le personnel essentiel, tandis que d’autres services continueront de fonctionner à domicile.

Les sports individuels ou autres sports sans contact sont autorisés. Des instructions détaillées à ce sujet seront fournies par le Ministère des Sports. Cependant, la gymnastique et les sports de groupe sont interdits.

Les motos sont autorisées à transporter des passagers, sauf dans les districts de Rusizi et Rubavu. Ceci est basé sur les résultats d’une récente enquête sur la santé menée dans la région. Les motocyclistes sont tenus de se conformer aux règles d’hygiène et de porter un masque  tout temps.

Les déplacements entre différentes Provinces et la Ville de Kigali sont autorisés, mais les déplacements à destination et en provenance des districts de Rusizi et Rubavu sont interdits. Cependant, les camions transportant des marchandises sont autorisés à voyager dans toutes les régions, mais ils ne transportent pas plus de deux personnes.

Les services funéraires ne comporteront pas plus de 30 personnes.

Les mariages célébrés devant les autorités se poursuivront, mais ils ne doivent pas dépasser 15 personnes.

Les services suivants continueront de fermer :

La frontière restera fermée, sauf pour les camions de marchandises. Les Rwandais et autres personnes ordinaires résidant au Rwanda sont autorisés à rentrer, mais ils sont immédiatement placés en quarantaine conformément aux réglementations sanitaires. Ils paieront  tous les services qu’ils reçoivent.

Les transports publics dans le district de Rusizi à Rubavu sont interdits.

Les écoles resteront fermées jusqu’en Septembre 2020.

Les Eglises continueront de fermer.

Les réunions publiques ou rassemblements publics sont interdits.

Les bars continueront de fermer.

Le Conseil des Ministres  a approuvé les Politiques et Projets de Lois :

Politique et Plan de mise en œuvre des Sciences, de la Technologie et de l’Innovation ;

Projet de Loi sur la Commission Nationale de Lutte  contre le Génocide (CNLG) ;

Arrêté présidentiel destituant les officiers et arrêté ministériel destituant les sous-officiers et officiers subalternes de la Police Nationale du Rwanda. (Fin)

Le Communiqué a été signé par le Premier Ministre Edouard Ngirente.

Agence Rwandaise d'Information



 

La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris doit décider ce mercredi 3 juin du transfèrement ou non de Félicien Kabuga vers le Mécanisme chargé de juger les derniers rwandais mis en accusation par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Poursuivi pour sept chefs d’accusation de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre, Félicien Kabuga a été arrêté le 16 mai en banlieue parisienne.  

Ce n’est qu’une étape dans l’affaire Kabuga. La chambre de l’instruction devrait donner son feu-vert à la remise de l’accusé au Mécanisme. Ses avocats pourraient ensuite se pourvoir en cassation. Les juges auront deux mois pour confirmer la décision de remise. Après quoi, Félicien Kabuga devra être transféré dans les trente jours à Arusha, en Tanzanie, ou même à La Haye, au Pays-Bas si la pandémie devait l’empêcher de voyager hors d’Europe. 

Mais ses avocats affirment que « l’argentier du génocide » serait trop vieux et trop malade pour pouvoir circuler dans un autre pays. Et dans un courrier daté du 2 juin, maître Laurent Bayon demande au procureur du Mécanisme de se dessaisir en faveur de la France, rapporte notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas.   

Or, le Mécanisme doit juger « les plus hauts dirigeants soupçonnés de porter la responsabilité la plus lourde » dans le génocide. C’est le cas de Félicien Kabuga. Impossible donc... A moins que le Conseil de sécurité de l’ONU n’amende le statut du Mécanisme, avait expliqué le procureur Serge Brammertz dans un entretien par téléphone peu après l’arrestation.

Le procureur ne peut donc se dessaisir ni en faveur de la France ni même en faveur du Rwanda comme l’avait réclamé de son côté la principale association de rescapés, Ibuka. Par le passé, Kigali avait bataillé pour obtenir les dossiers du TPIR. 

Décision très attendue au Rwanda

Au Rwanda justement, cette décision va être suivie de près et en premier lieu par les victimes du génocide. Beaucoup ont vécu l’annonce de l’arrestation de Félicien Kabuga comme une délivrance, un pas vers une justice longtemps attendue, 26 ans après les faits, souligne notre correspondante à Kigali, Laure Broulard

Si la justice française décide de transférer Félicien Kabuga, il devrait normalement être jugé à Arusha. Lui veut être jugé en France. Les victimes, elles, souhaiteraient qu’il soit jugé au Rwanda. Ibuka a récemment envoyé une lettre dans ce sens à la justice internationale en mettant en avant plusieurs arguments, comme les réformes de la justice rwandaise pour juger ce type de crimes en conformité avec les lois internationales ou encore le fait que plusieurs génocidaires poursuivis par le Mécanisme ont déjà été jugés au Rwanda.

Ibuka semble en tout cas s’opposer à un procès en France, puisque l’association dénonce des résultats insatisfaisants lors d’autres d’affaires de ce type, comme dans le cas de Wenceslas Munyeshyaka, un religieux rwandais soupçonné de crime de génocide et qui a bénéficié d’un non lieu.

De leur côté, les autorités sont restées assez silencieuses depuis l’arrestation de Félicien Kabuga. Pas de réaction de la présidence ni du ministère de la Justice… Seul le bureau du procureur général a salué son arrestation, et jusqu’ici il n’a pas émis de demande de transfèrement au Rwanda. Du côté de l’unité de traque des fugitifs accusés de génocide, qui a travaillé en collaboration avec la justice internationale, on s’en remet aux procureurs du Mécanisme, à qui il reviendra de tenter de prouver la culpabilité du financier présumé du génocide. 

RFI



 

Le président américain Donald Trump a promis lundi de restaurer l'ordre dans une Amérique en proie à un déferlement de colère historique.

Il a menacé de déployer l'armée pour faire cesser les violences.

Donald Trump est confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat alors que des centaines de milliers d'Américains protestent contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbées par la crise du Covid-19.

Couvre-feu

Une semaine après l'homicide à Minneapolis de George Floyd, un homme noir de 46 ans asphyxié par un policier blanc, New York, Los Angeles et des dizaines d'autres villes américaines ont renforcé leurs mesures sécuritaires, décrétant ou rallongeant un couvre-feu nocturne pour vider les rues.

A Washington, plusieurs dizaines de manifestants ont été arrêtés sans violence dans la soirée pour violation du couvre-feu instauré à partir de 19H00.

Face aux troubles se surajoutant à la pandémie de coronavirus, Donald Trump avait annoncé plus tôt d'un ton martial le déploiement dans la capitale de "milliers de soldats lourdement armés" et policiers pour mettre un terme "aux émeutes" et "aux pillages".

Il a jugé que les troubles de la veille à Washington étaient "une honte".

Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour "dominer les rues" et briser la spirale des violences, il leur a lancé une mise en garde.

"Si une ville ou un Etat refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l'armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place", a-t-il lancé, dénonçant des actes de "terrorisme intérieur".

"Il utilise l'armée américaine contre les Américains", a dénoncé sur Twitter Joe Biden, son adversaire à la présidentielle de novembre.

Tandis que Donald Trump s'exprimait dans les jardins de la Maison Blanche aux airs de camp retranché, la police dispersait avec du gaz lacrymogène des centaines de manifestants rassemblés à l'extérieur de l'enceinte.

L'objectif était de libérer le champ vers l'église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui a été dégradé dimanche soir. Le président s'y est rendu à pied, entouré de membres de son cabinet, pour s'y faire photographier, une bible en main.

Pression prolongée

De Boston à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, le mouvement de protestation s'est exprimé jusqu'ici de façon majoritairement pacifique le jour, mais a aussi donné lieu à des embrasements nocturnes et des destructions.

Au cœur des slogans, "Black Lives Matter" ("La vie des Noirs compte") et "I can't breathe" ("Je ne peux pas respirer"), les derniers mots de M. Floyd gisant par terre, menotté et cou sous le genou d'un policier, dont les collègues restaient passifs.

M. Floyd est mort asphyxié en raison d'une "pression forte et prolongée" exercée sur son cou et sa cage thoracique, a affirmé lundi Ben Crump, l'avocat de la famille de la victime, en révélant les résultats d'une autopsie indépendante.

L'autopsie officielle, rendue publique dans la foulée, a également conclu à une pression létale au niveau du cou de l'Afro-Américain, ayant causé un arrêt du cœur.

Ni le renvoi de l'agent coupable de la bavure, Derek Chauvin, ni son arrestation postérieure n'ont calmé les esprits et les protestations ont touché au moins 140 villes américaines.

Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces anti-émeute, les soldats de la Garde nationale ont été déployés dans plus d'une vingtaine de métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960.

Pour disperser les protestataires, les forces de l'ordre ont utilisé gaz lacrymogènes et balles en caoutchouc.

L'agent Derek Chauvin, qui a été inculpé d'homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal.

BBC Afrique

Please publish modules in offcanvas position.