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Le ministère congolais des Affaires étrangères a annoncé mardi l’ »arrêt temporaire » de la production de passeports biométriques en vue d’assurer le transfert du projet à la suite de l’expiration du contrat – controversé – de cinq ans conclu entre la République démocratique du Congo (RDC) et la société belge Semlex. Le contrat qui liait la diplomatie congolaise au consortium des sociétés du groupe Semlex « pour l’implémentation d’un système d’identification biométrique national intégrant la production des passeports électroniques biométriques en mode Build, Operate and Transfert (BOT) a pris fin le 11 juin 2020 », a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Marie Ntumba Nzeza, dans un communiqué reçu à Bruxelles.

Elle a toutefois souligné « que les modalités du transfert des infrastructures, du savoir-faire et des données techniques à la fin du contrat n’avaient pas été précisées dans le même contrat ».

« C’est pourquoi, et dans le strict respect des clauses du contrat qui liaient les parties, le ministère des Affaires étrangères avait proposé au consortium un arrangement spécifique transitoire, mais nous ne nous sommes pas entendus sur les termes dudit arrangement », a précisé Mme Ntumba.

« De ce fait, nous avons convenu ensemble de procéder immédiatement au transfert du patrimoine à la partie congolaise tel que prévu dans le contrat. Cette étape durera 10 jours ouvrables c’est-à-dire du 18 au 29 juin 2020. Ce qui entraine momentanément, un arrêt de la production du passeport durant cette période de transfert », a-t-elle ajouté.

Selon la ministre, un nouveau chef de projet a déjà été désigné en remplacement de celui du consortium des sociétés du groupe SEMLEX, pour superviser le transfert, faire l’état des lieux et réorganiser la gestion depuis la chaine d’approvisionnement des consommables, jusqu’à la chaine de distribution des documents officiels et imprimés de valeur ».

« A la fin du transfert, un nouveau cahier de charge sera confectionné et un appel d’offre restreint sera lancé pour l’approvisionnement des consommables (livrets de passeports, formulaires et autres intrants) ainsi que la maintenance des infrastructures et la mise à niveau des techniciens locaux », assure le communiqué.

« Ce qui aura certainement un impact positif sur le prix du passeport en faveur de tous nos compatriotes », conclut Mme Ntumba.

La présidence congolaise avait annoncé début mai que la RDC ne renouvellerait pas le contrat controversé conclu en 2015 avec Semlex pour la fourniture de passeports biométriques délivrés au prix unitaire de 185 dollars – ce qui en faisait les passeports « parmi les plus chers au monde », selon la campagne « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV).

Selon une enquête de l’agence de presse britannique Reuters, seuls 65 dollars reviennent au gouvernement congolais, soit 35% du prix.

Le magazine belge Médor et Reuters avaient mis en évidence en 2017 le versement d’une partie importante des recettes générées par la vente de ces passeports à une société détenue par une proche de l’ex-président congolais Joseph Kabila, Makie Makolo Wangoi.

# Belga context

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La Libre Afrique



La commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi espère une nette amélioration des droits de l’homme dans le pays. Toutefois, elle demande aux nouvelles institutions de veiller à ce que les auteurs des violations des droits humains soient punis. Par ailleurs, un collectif d’avocats travaillant sur plus de 2000 dossiers devant la CPI se dit déterminé plus que jamais. (SOS Médias Burundi)

La commission de l’ONU a été mise en place durant le mandat de Pierre Nkurunziza, c’était en 2016. Elle enquête sur des actes commis sous son régime et assure qu’elle va continuer son travail.

La disparition de Pierre Nkurunziza n’aura pas un impact direct sur le travail d’enquête de la Commission, qui reste le seul mécanisme indépendant d’enquête et de suivi des Nations Unies sur la situation des droits humains sur le Burundi”, a réagi M.Doudou Diene, président de cette commission.

En septembre dernier, la commission Diene avait alerté la communauté internationale et identifié plusieurs facteurs de risques sur les violations graves des droits de l’homme.

“Ces facteurs sont toujours présents, il est nécessaire de rester vigilant quant à l’évolution de la situation des droits de l’homme au Burundi dans les prochains mois. Il faudra voir si ces violations continuent, s’aggravent ou s’arrêtent. Les mesures que prendront les nouvelles autorités par rapport à l’impunité générale pour des violations grave, la fermeture de l’espace démocratique et les violations des droits économiques et sociaux, notamment la pauvreté et le droit à la santé dans le contexte de la pandémie actuelle de Covid-19, seront particulièrement déterminantes et significatives”, insistent les commissaires de l’ONU.

La Commission espère qu’au final cette transition politique se révèle être une opportunité pour l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans le pays.

“L’ouverture d’un véritable dialogue et la reprise de la coopération entre les nouvelles autorités burundaises et la Commission, et la communauté internationale de manière plus générale en sera un indicateur important”, souhaite la commission.

Les avocats des victimes plus que déterminés

Plus de 2000 dossiers ou communications dans le jargon de la CPI ont été déposés au greffe à ce jour de cette juridiction internationale.

Maître Armel Niyongere, Coordinateur du Collectif des avocats des parties civiles des crimes commis au Burundi, « Justice for Burundi » rassure que la mort de Pierre Nkurunziza n’arrête pas le processus d’enquête.

“Le président Pierre Nkurunziza était bien évidemment un élément clé dans la recherche de la vérité et de la justice de ce qui s’est passé depuis 2015, c’est dommage qu’il est mort sans apporter plus de lumière ou sans avoir répondu devant la justice pour des crimes de violations de droits de l’homme qui lui sont reprochés directement. Mais, les enquêtes continuent”, a-t-il précisé

Ce collectif des avocats met en garde tous ceux qui sont impliqués dans des crimes qui font objet d’ enquête de la CPI.

“Cette disparition ne met pas fin à la procédure. Toutes les autres personnes impliquées peuvent être poursuivies et le Collectif des avocats ne lâchera pas. Nous continuons à soutenir les efforts des familles qui réclament justice pour les victimes de ces dossiers innommables. Même si Pierre Nkurunziza serait vivant, il répondrait de ses actes. Nous continuions d’ailleurs de rassembler toutes les preuves qui permettront à la CPI de faire son travail correctement”, a-t-il conclu.

SOS Media



 

(Agence Ecofin) - L’Union internationale des télécommunications (UIT) et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) ont choisi en Afrique le Rwanda pour tester le projet pilote de l’initiative Giga, qui vise à fournir l'Internet aux écoles du monde. Un choix dû à une solide politique locale d'accès aux TIC.

Le 5 juin 2020, Doreen Bogdan-Martin, la directrice du Bureau de développement des télécommunications de l'UIT, a annoncé le choix du Rwanda comme poisson pilote de l'initiative Giga en Afrique. Lancé en 2019 en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour l’enfance, le projet a comme objectif la fourniture d’une connectivité Internet de qualité à toutes les écoles du monde.

Doreen Bogdan-Martin a expliqué que le choix du Rwanda pour tester l’initiative Giga sur le continent se justifie au regard de ses antécédents dans la mise en œuvre de politiques basées sur les TIC qui ont amélioré l’accès à Internet et au numérique ainsi que le développement humain.

Au plan national, le Rwanda a réussi à déployer 7 000 km de fibre optique à travers le pays, à étendre la couverture de l’Internet 4G à 96 %. Les prix ont également été revus à la baisse pour permettre à la majorité de la population d’accéder aux services numériques. Dans le secteur de l’éducation, des ordinateurs ont été distribués aux élèves. Via le Rwanda Education Board (REB), 250 000 ordinateurs ont déjà été distribués dans 1 624 écoles sur les 2 909 ciblées.

« J'ai hâte de travailler en étroite collaboration avec Paul Kagame et Paula Musoni [photo, ministre rwandaise des TIC et de l'Innovation, Ndlr] pour fournir à tous les jeunes de la région les informations et les compétences dont ils ont besoin pour façonner l'avenir qu'ils souhaitent à l'ère numérique », a déclaré Doreen Bogdan-Martin.

A sa suite, Paula Musoni Ingabire a souligné que l'initiative Giga s'aligne sur la vision du Rwanda de devenir une économie fondée sur la connaissance. Cette vision s’adosse à la capacité de fournir un accès facile à l'éducation à travers la connexion de toutes les écoles à Internet, tout en les dotant des outils et des compétences nécessaires pour faire d’Internet un moteur de croissance.

A la Une - الأحد, 14 حزيران/يونيو 2020 00:00

Rwanda: le domicile de l'opposante Victoire Ingabire perquisitionné



 

Des enquêteurs ont fouillé la maison de l’opposante rwandaise Victoire Ingabire ce samedi 13 juin dans le cadre d’une enquête sur des liens avec des groupes considérés comme terroristes par Kigali et basés hors du pays. L’opposante dénonce régulièrement des attaques et harcèlements à l’encontre des membres de son parti, le Dalfa Umurinzi, non reconnu par le gouvernement.

Selon le Bureau des enquêtes rwandais, cette perquisition fait suite à l’arrestation d’un homme, Gaston Munyabugingo, qui tentait de rejoindre un groupe considéré comme terroriste par Kigali et qui aurait été en lien avec Victoire Ingabire.

D’autres suspects seraient dans le viseur des autorités dans cette affaire, selon le Bureau des enquêtes, qui n’a pas encore communiqué les conclusions de la perquisition. Mais samedi soir, les proches de Victoire Ingabire ne parvenaient pas à la joindre.

La présidente de Dalfa Umurinzi est l’une des rares opposantes au président Paul Kagame à vivre au Rwanda. Elle y a passé 8 ans en prison pour « minimisation du génocide et conspiration contre le gouvernement », avant d’être libérée en 2018. Mais ces derniers mois, elle a été interrogée à plusieurs reprises par les autorités au sujet de lien présumés avec des groupes armés.

 

Victoire Ingabire dénonce régulièrement une guerre d’usure à l’encontre de son parti, non reconnu par le gouvernement. La semaine dernière, elle signalait ainsi la disparition d’un de ses membres Venant Abayisenga.

RFI

A la Une - السبت, 13 حزيران/يونيو 2020 00:00

Ouverture des archives de François Mitterrand sur le Rwanda



 

La justice française a autorisé vendredi un chercheur à consulter les archives du défunt président François Mitterrand sur le Rwanda, au cœur de la controverse sur le rôle de la France pendant le génocide.

Cette décision clôt cinq années de procédure et constitue une « très très bonne nouvelle », s’est félicité le chercheur François Graner, auteur de plusieurs livres sur la France au Rwanda et proche de l’association Survie engagée contre la « Françafrique ».

Le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative en France, a estimé que François Graner avait « un intérêt légitime à consulter ces archives pour nourrir ses recherches historiques et éclairer ainsi le débat sur une question d’intérêt public ».

Les archives concernées comprennent notamment des notes rédigées par les conseillers du Président et des comptes-rendus de réunions du gouvernement. Elles sont couvertes par un protocole qui ne prévoit leur ouverture générale au public que 60 ans après sa signature, en 2055.

Mais « la protection des secrets de l’État doit être mise en balance avec l’intérêt d’informer le public sur ces évènements historiques », a souligné le Conseil d’État.

« Victoire pour l’Histoire »

En conséquence, la justice administrative a enjoint au ministère français de la Culture, qui s’était opposé à la demande du chercheur, de lui ouvrir dans les trois mois l’accès aux archives réclamées.

« On n’attend pas de scoop de ces archives, dont certaines sont déjà connues », a souligné François Graner. « Mais on veut pouvoir faire un travail de fond, sérieux, serein, pour comprendre ce que chacun savait à ce moment » de l’Histoire.

Les zones d’ombres sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsis au Rwanda – qui fit selon l’ONU au moins 800 000 morts d’avril à juillet 1994 – restent une source récurrente de polémiques en France, accusée d’avoir été complice ou d’avoir soutenu, avant et pendant le génocide, le pouvoir extrémiste hutu.

L’ancien président socialiste François Hollande avait annoncé en 2015 la déclassification des archives du fonds François Mitterrand, mais leur accès est resté très limité, et la mandataire du fonds, Dominique Bertinotti, a souvent été accusée de verrouiller ces archives.

L’actuel chef de l’État, Emmanuel Macron, a annoncé en 2019 l’ouverture des archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994, mais à une commission d’historiens ad hoc.

La décision du Conseil d’État « est une victoire pour le droit mais aussi pour l’Histoire », s’est félicité l’avocat de François Graner, Me Patrice Spinosi. « Elle vaut pour le Rwanda mais plus généralement pour toutes les archives présidentielles », a-t-il souligné, estimant que « le droit à l’information l’avait emporté ».

« Désormais, les chercheurs, comme François Graner, vont pouvoir avoir accès aux archives présidentielles du président Mitterrand pour faire toute la lumière sur le rôle de la France au Rwanda en 1994 et 1995 », a-t-il ajouté.

Parmi les points les plus disputés figurent l’ampleur de l’assistance militaire apportée par la France au régime du président hutu rwandais Juvénal Habyarimana de 1990 à 1994 et les circonstances de l’attentat qui lui coûta la vie le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide.

Jeune Afrique



Le nouveau président burundais, Évariste Ndayishimiye, doit être investi le plus rapidement possible, après la mort soudaine de son prédécesseur Pierre Nkurunziza, a décidé vendredi la Cour constitutionnelle, pour éviter au pays toute instabilité.

La Cour a conclu dans son arrêt rendu immédiatement public que l'intérim prévu par la Constitution n'était "pas nécessaire" et qu'il fallait "procéder, le plus tôt possible, à la prestation de serment" du général Ndayishimiye.

Elu à la présidentielle du 20 mai, M. Ndayishimiye devait initialement prendre ses fonctions le 20 août, à la fin du mandat de M. Nkurunziza, décédé lundi à l'âge de 55 ans, officiellement d'un "arrêt cardiaque".

Selon la Constitution de 2018, en cas de vacance de poste définitive de la présidence, l'intérim est censé être assuré par le président de l'Assemblée nationale, poste actuellement occupé par Pascal Nyabenda.

Mais la Cour a considéré que "l'objet de l'intérim disparaît par le fait juridique de l'existence d'un nouveau président élu".

La mort inopinée de M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 15 ans, a ouvert une période d'incertitude pour son pays, dont l'histoire est marquée par des crises politiques meurtrières et une longue guerre civile.

Le régime souhaitait donc accélérer la prise de fonctions de M. Ndayishimiye pour éviter toute turbulence. Acquise à sa cause, la Cour constitutionnelle l'a suivi sur ce point.

Le général Ndayishimiye, dauphin désigné de M. Nkurunziza par le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, avait remporté la présidentielle avec 68,70% des voix.

- 'Éviter les tensions'

La Cour constitutionnelle avait rejeté le recours du principal parti d'opposition, le Conseil national pour la liberté (CNL) d'Agathon Rwasa, qui avait dénoncé une "mascarade électorale" marquée par de nombreuses irrégularités.

Dans les faits, la décision de renoncer à un intérim a été prise par les quelques généraux issus de l'ancienne rébellion hutu lors de la guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006) qui partageaient la réalité du pouvoir avec M. Nkurunziza.

"Les généraux ont finalement opté pour une intronisation immédiate du président élu pour éviter une longue période de transition et les tensions qui pourraient naître de ce fait" entre eux, a indiqué à l'AFP un haut responsable burundais.

Il voulaient "faire rapidement pour que les cérémonies d'inhumation de Nkurunziza soient dirigées par un président de plein exercice", a ajouté cette source, qui a requis l'anonymat.

 

M. Nyabenda aurait été le premier choix de M. Nkurunziza pour lui succéder. Mais ces généraux avaient eu gain de cause en imposant l'homme de leur choix, Évariste Ndayishimiye.

La mort de Pierre Nkurunziza, un chrétien évangélique "born again" qui considérait son pouvoir d'essence divine, a provoqué un immense choc au Burundi, même si son héritage est extrêmement controversé.

Sa candidature contestée par l'opposition à un troisième mandat en avril 2015 avait débouché sur une crise politique qui a fait plus de 1.200 morts et conduit 400.000 Burundais à l'exil.

- 'La main tendue'

D'autre part, plus de 75% des Burundais vivent sous le seuil de pauvreté, contre 65% à son arrivée au pouvoir en 2005.

Réputé plus ouvert que son prédécesseur, M. Ndayishimiye aura fort à faire pour réconcilier son pays et relancer son économie. Mais la communauté internationale semble prête à lui donner sa chance.

"On va jouer avec nos partenaires belges et de l'UE la carte de la main tendue au nouveau président burundais pour essayer de l'impliquer dans un jeu collectif", a indiqué une source à la présidence française.

"Pour la première fois on va avoir en responsabilité un interlocuteur qui n'est pas dans la fuite en avant, dans la foi divine", a-t-elle ajouté.

Sa foi avait conduit M. Nkurunziza à maintenir les élections, expliquant que Dieu protégeait le Burundi du nouveau coronavirus. Mais une partie du pays s'interroge maintenant sur la possibilité qu'il ait succombé au Covid-19.

Une source médicale à l'hôpital de Karusi, où il est décédé, a affirmé à l'AFP qu'il était en "détresse respiratoire" quand il est mort. Et son épouse, Denise Bucumi, avait été testée positive au coronavirus lors de son hospitalisation fin mai à Nairobi, selon un document médical consulté par l'AFP.

Depuis trois jours, les responsables politiques, religieux ou de la société civile se succèdent pour signer un livre des condoléances. Agathon Rwasa est le seul qui soit arrivé avec un masque sur le visage pour, selon un de ses proches, "dire au peuple qu'il est important de se protéger" contre le coronavirus.

En solidarité avec le Burundi, où un deuil national a été décrété, le Kenya et l'Ouganda ont décidé d'abaisser à mi-mât leur drapeau sur les bâtiments publics à partir de samedi jusqu'aux funérailles de M. Nkurunziza, dont la date n'est pas encore connue.

AFP

A la Une - السبت, 13 حزيران/يونيو 2020 00:00

Burundi-CPI: la mort de Nkurunziza ne met pas fin à la procédure



On ne s’y attendait pas du tout mais Nkurunziza est mort. Bien qu’il eût accepté de passer le pouvoir « démocratiquement » à son dauphin Evariste Ndayishimiye, cela ne le dédouanait pas pourtant de nombreux crimes dont son régime est accusé.  

Et certains se posent quand même des questions sur la poursuite des plaintes à la Cour Pénale Internationale (CPI). Alors, la mort de Nkurunziza va-t-elle changer le cours des choses à la CPI ?

Imburi Phare a posé la question à Maitre Armel Niyongere. Il est Coordinateur du Collectif des avocats des parties civiles des crimes commis au Burundi, « Justice for Burundi » 

« D'abord, nous sommes tous égaux devant la mort, et à ce titre, le Président Nkurunziza mérite un deuil et un enterrement dans la dignité quelles qu'aient été ses fautes.  

Mais notre Collectif des avocats des parties civiles "Justice for Burundi" qui représente plus de 2 000 mandats des familles des victimes des crimes commis au Burundi depuis 2015 défend de nombreuses familles qui, à ce jour, n'ont même pas bénéficié de ces droits essentiels au deuil et aux cérémonies de l'enterrement des leurs. 

Pour nous, la mort génère le regret à savoir que la justice ne peut avancer concernant l'éventuelle responsabilité pénale de Pierre Nkurunziza. Mais en plus cette mort ne met pas fin à la procédure. Toutes les autres personnes impliquées peuvent être poursuivies et le Collectif des avocats ne lâchera rien. Car c'est une question de justice collective. Nous continuons à soutenir les efforts des familles qui réclament justice pour les victimes de ces dossiers innommables ». 

Propos recueillis par Benny Arakaza



Sans surprise générale, la cour constitutionnelle vient d’autoriser au Général Evariste Ndayishime de prêter le serment.

« Pas d’intérim nécessaire, le Président élu doit prêter serment le plus rapidement possible »,  lit-on dans un tweet du conseiller à la communication de la présidence Willy Nyamitwe.

Cette décision de la cour suprême tombe à un moment où des informations très tôt relayées sur les réseaux sociaux depuis ce matin disent que le nouveau candidat élu serait hospitalisé dans l’un des hôpitaux prisés  de la capitale, Kira Hospital. Ces informations ont été amplifiées par le fait que la nouvelle Première Dame s’est présentée en solo hier au Palais NTARE RUSHATSI pour signer dans le livre de condoléances suite au décès inopiné du Chef de l’Etat sortant Pierre Nkurunziza. Du côté  du gouvernement, aucune réaction officielle n’est jusqu’ici faite sur l’état de santé d’Evariste Ndayishimiye.

Chose certaine, c’est que le gouvernement se fait la peine de communiquer sur différentes personnalités dont l’état de santé est mis en doute. Après  celle relative au décès de Pierre Nkurunziza, le gouvernement a sorti un communiqué qui dément sur l’état de santé de la mère du président défunt. Mais selon des informations dont dispose la rédaction, Evariste Ndayishimiye serait déjà prêt pour le serment. Les cérémonies se dérouleraient en commune Bugendana, Province de Gitega pas au-delà de la semaine qui commence alors que d’autres mentionnent que le serment pourrait se dérouler demain, samedi le 12 juin 2020 dans la même commune. 

Selon Thierry Virculon, "l’élection du 20 mai a conduit à un changement de président, mais elle n’a pas conduit à un changement de régime puisque c’est toujours le même parti qui reste au pouvoir. Et par conséquent, on peut dire que cette élection a abouti à un nouveau président pour un ancien régime. Pour ce chercheur, c’est la continuité  qui a probablement le plus de chance de se passer dans le pays dans les mois et peut-être les années qui viennent. La mort du Président Pierre Nkurunziza va consolider le pouvoir du nouveau président", conclut-il.

Successivement ancien ministre de l’intérieur, de la sécurité publique, chef de cabinet du président, chef de cabinet civil et chef de cabinet militaire à la Présidence de la République, Evariste Ndayishimiye devient en 2016 secrétaire général et numéro 2 du CNDD-FDD. Mais c'est les élections du 20 mai qui le portent à la Présidence, dès elections présidentielles, législatives et communales  dont le parti remporte à plus de 60% selon la CENI. 

« Il faut aussi souligner que c’est un autre homme qui va désormais être sur le devant de la scène et il y a peut-être une lueur d’espoir pour les burundais. C’est d’ailleurs mis en lumière par les opposants et les membres de la société civile en exil, qui rappellent que le général Ndayishimiye n’a jamais été cité dans les affaires de crimes et de malversations » , commente Esdras Ndikumana, journaliste à la RFI.

Gaudence Uwineza



 

La France et le Rwanda ont souhaité renforcer leur coopération dans le domaine de la santé afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19. Le chargé d’affaires de France a été reçu ce jeudi 11 juin par le Directeur-Général du Centre biomédical du Rwanda (RBC), le Dr Sabin Nsanzimana, afin de signer un projet numérique de santé pilote, fruit d’une collaboration entre l’Unité de recherche médicale du RBC et le Centre d’investigation clinique de Nancy.

Cette rencontre entre le Centre Biomédical du Rwanda et l’Ambassade de France au Rwanda visait à finaliser ce projet, d’un montant total de 223 077 789 frw, est cofinancé par l’Agence française de Recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS) à hauteur de 126 783 000 frw et par l’Ambassade de France pour 94 010 152 frw. Il sera mis en œuvre de manière pilote à Kigali, à Gicumbi (Province du Nord) et à Nyamasheke (Province de l’Ouest).

Le projet s’appuie sur le réseau d’agents de santé communautaire (ASC) dont le rôle est essentiel dans les soins de santé primaires, et dont l’expérience d’Ebola a montré qu’il jouait un rôle primordial dans le contrôle et la prévention de l’épidémie. L’utilisation d’outils numériques dont l’usage est en plein essor au Rwanda, comme outil de communication au sein du système de santé, apporte une valeur ajoutée pour la mise en œuvre de la stratégie nationale contre l’épidémie de Covid-19.

Dans les quatre districts identifiés, le projet va ainsi équiper 400 agents de santé communautaires (ASC) d’une application smartphone développée par l’Institut Pasteur et l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) afin de favoriser une détection plus large et rapide des cas, notamment dans les zones rurales. L’application permettra de renforcer la surveillance de l’épidémie ainsi qu’une prise en charge adaptée des patients et renforcera le lien entre la population et le système de soins.

Ce projet pilote se déroulera sur 3 mois et donnera suite à une recherche conduite par l’Unité de recherche médicale du RBC en partenariat avec l’Institut Pasteur et le Centre d’investigation clinique de Nancy. Il pourra être généralisé à l’ensemble du territoire si le RBC et le ministère rwandais de la santé en jugent les résultats probants.

Ce nouveau projet s’inscrit dans le renforcement de la coopération entre la France et le Rwanda dans le secteur de la santé, qui fait partie des priorités bilatérales de l’ambassade de France au Rwanda, avec comme perspectives cette année la conclusion d’un protocole d’accord entre l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et le Ministère rwandais de la Santé, des actions collaboratives de recherche clinique menées avec l’Unité de recherche médicale du RBC, mais aussi l’octroi de plusieurs bourses du gouvernement français dans le domaine de la santé (en épidémiologie notamment).

RNA

A la Une - الجمعة, 12 حزيران/يونيو 2020 00:00

RDCongo: 20 ans de prison requis contre Vital Kamerhe



 Une peine de 20 ans de prison a été requise par la justice congolaise contre Vital Kamerhe, allié politique et directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo. 

M. Kamerhe, 61 ans, est le principal des trois accusés d’un procès sans précédent pour détournement et blanchiment présumés de quelque 50 millions de dollars d’argent public. Le jugement sera rendu le 20 juin, a indiqué jeudi en  soirée le président du tribunal de grande instance, au terme d’une cinquième audience retransmise en direct, très suivie par les Congolais. 

Le procès se tient dans l’enceinte de la prison centrale de Kinshasa, où M. Kamerhe est en détention préventive depuis le 8 avril. Comme ses deux co-accusés, il a clamé son innoncence, dénonçant un « procès politique » et la « brutalité et l’acharnement » du tribunal contre lui. 

Saisie des fonds

Le procureur a demandé 20 ans de « travaux forcés » à son encontre, ainsi que dix ans de privation du droit de vote et d’éligibilité. La même peine de 20 ans a été requise contre le premier de ses deux coaccusés, l’entrepreneur libanais Jammal Samih, 78 ans, dont plus de 50 au Congo. 

Le Parquet a également demandé la « confiscation des fonds » bancaires de l’épouse de M. Kamerhe, de la fille de celle-ci et d’un cousin de l’accusé, ainsi que « la confiscation des propriétés immobilières acquises avec les fonds détournés pendant la période allant de janvier 2019 à ce jour ». 

Hôtel particulier près de Paris 

Dans la plaidoirie de la partie civile, un avocat de la République démocratique du Congo a affirmé que le couple qui s’est marié en février 2019 avait acquis et rénové un hôtel particulier en France pour plus d’un million d’euros. « C’est comme si vraiment on voulait abattre toute la famille », s’est défendu M. Kamerhe, en parlant d’une maison « à 45 minutes de Paris ». 

« La vraie justice viendra de Dieu, quand les juges humains s’écartent de la vraie justice », a-t-il ajouté, affirmant avoir prévenu sa femme avant l’audience que « la messe est dite » concernant son sort judiciaire. 

L’argent public que M. Kamerhe est accusé d’avoir détourné devait financer un volet des travaux d’urgence du programme des « 100 jours » lancé par le chef de l’Etat début mars 2019. Ce volet portait sur la construction de logements sociaux pour militaires, sous la forme de 1.500 maisons préfabriquées et importées de Turquie. 

Le marché avait été passé avec Jammal Samih, qui a également demandé son acquittement: « Je suis innocent », a-t-il dit. 

MM. Kamerhe et Samih sont jugés avec un troisième accusé, Jeannot Muhima, en charge du service import-export à la Présidence, et du dédouanement des marchandises importées. 

Depuis Paris, un collectif d’avocats de M. Kamerhe a affirmé avoir saisi un « groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire », en « sollicitant une intervention urgente pour garantir le respect des droits fondamentaux de Vital Kamerhe ». « Il n’y a aucune preuve de flux financiers coupables », écrivent dans un communiqué Me Jean-Marie Kabengela et Me Pierre-Olivier Sur. 

La mort du juge Yanyi 

Les deux avocats reviennent également sur la mort soudaine du magistrat Raphaël Yanyi dans la nuit du 26 au 27 mai, soit deux jours à peine après avoir présidé la deuxième audience du procès. Dans l’attente d’un compte-rendu d’autopsie, « plusieurs sources » avancent que le magistrat a été « empoisonné et désignent monsieur Vital Kamerhe comme responsable ». « Dans ce contexte tendu, les autorités pénitentiaires congolaises ne sont pas en mesure de garantir la sécurité » de Vital Kamerhe, estiment les avocats. 

M. Kamerhe n’a pas officiellement démissionné de son poste de directeur de cabinet, mais un intérimaire – son adjoint – a été nommé.M. Kamerhe est le président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC), parti qui compte plusieurs ministres au sein du gouvernement de coalition de M. Tshisekedi. Aucun n’a démissionné à ce jour. 

La Libre Afrique

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