K2 Listing



L'ancien ministre rwandais Augustin Ngirabatware, condamné à 30 ans de prison pour son rôle dans le génocide au Rwanda en 1994, purgera le restant de sa peine au Sénégal, a indiqué mercredi la justice internationale. Dans un document daté du 28 mai, rendu public mercredi, le juge Carmel Agius a ordonné le transfert de M. Ngirabatware au Sénégal "pour l'exécution de sa peine dès que possible après le prononcé du jugement" dans une autre affaire.Dans ce dossier distinct, M. Ngirabatware et trois de ses proches ont été reconnus coupables le 25 juin d'avoir cherché à soudoyer et intimider des témoins dans le but d'annuler la condamnation pour génocide à l'encontre de l'ancien ministre.Né en 1957 à Nyamyumba, M. Ngirabatware est le gendre de l'homme d'affaires Félicien Kabuga, accusé d'être le financier du génocide et arrêté en mai 2020 près de Paris. Ministre du Plan au moment du génocide, qui a fait 800.000 morts selon l'ONU, essentiellement des membres de la minorité tutsi, Augustin Ngirabatware a été condamné en appel en 2014 par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), pour génocide et incitation à commettre le génocide dans sa commune de Nyamyumba (nord-ouest).La condamnation avait été confirmée en 2019 au terme d'une procédure de révision de son procès devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), qui a pris le relais du TPIR.Docteur en économie formé en Suisse, M. Ngirabatware avait fui le Rwanda en juillet 1994. Il avait travaillé dans des instituts de recherche au Gabon et en France, avant d'être arrêté en Allemagne en 2007 puis transféré au TPIR un an plus tard.

Africa Radio



Le logiciel Pegasus de la société israélienne NSO Group a été utilisé par les autorités rwandaises pour espionner la fille de l'opposant Paul Rusesabagina, selon l'enquête menée par un consortium de 17 médias internationaux du réseau Forbidden Stories et l'ONG Amnesty International. Introduit dans un smartphone, ce logiciel permet d'en récupérer les messages, photos, contacts et même d'écouter les appels de son propriétaire. Les autorités rwandaises auraient également espionné des dizaines d'autres opposants ou des personnalités politiques.

Les données « suggèrent fortement que le gouvernement rwandais a été client de NSO group », selon les enquêteurs. Parmi les personnes espionnées figure ainsi la fille de l'opposant Paul Rusesabagina, Carine Kanimba. L'examen de son téléphone révèle « de premières traces d’infection fin janvier 2021 ». Mais il est possible que des attaques aient eu lieu avant, « certains logiciels ayant la capacité d’effacer leurs traces », selon les journalistes qui ont mené les investigations.

Interrogée par le quotidien belge Le Soir, Carine Kanimba, qui réside dans la banlieue de Bruxelles, affirme ne pas être surprise. Des officiels rwandais ont commencé à agir comme s’ils avaient connaissance de tous ses faits et gestes, dit-elle. Des députés belges ont, par exemple, été contactés par les autorités rwandaises peu après lui avoir apporté leur soutien, même en privé.

Des Congolais et des Angolais dans la liste

D'autres opposants rwandais et même des personnalités à l'étranger auraient été également ciblés par le Rwanda. Parmi eux, on retrouve le demandeur d'asile Cassien Ntamuhanga notamment. Il a été arrêté au Mozambique en mai dernier.

Des personnalités politiques dans la région des Grands Lacs figurent également dans la liste des personnes visées par le logiciel espion. Comme Ruhakana Rugunda, qui était encore Premier ministre en Ouganda il y a un mois, ou encore Alain-Guillaume Bunyoni, Premier ministre burundais. Sont aussi sur la liste : les Congolais Lambert Mende et Albert Yuma, proches de l'ex-président Joseph Kabila ou encore le gouverneur de la province de l'Ituri, Jean Bamanisa Saïdi.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères affirme, pour sa part, que le Rwanda n'utilise pas le logiciel Pegasus. Il dément l'espionnage du téléphone de Carine Kanimba ou d'éventuels militants, journalistes, avocats, personnalités politiques ou autres. « De fausses accusations », selon lui.

RFI

A la Une - الإثنين, 19 تموز/يوليو 2021 12:24

JO 2020 : Les athlètes burundais, partent pour le Japon



A quelques jours du début des Jeux Olympiques de Tokyo, les pays participants, commencent par rejoindre le Japon. C’est dans cet ordre d’idée que les six athlètes burundais, ont aussi pris le vol ce samedi 17 juillet 2021 de Bujumbura, pour Tokyo.

La délégation burundaise est composée de six athlètes notamment Ornella Havyarimana (boxe), Eric Nzikwinkunda (800 m), Francine Niyonsaba (5000 et 10.000 m), Olivier Irabaruta (marathon), Belly Cresus Ganira et Ordrina Kaze (natation).

Les six athlètes ont pour objectifs de faire mieux que lors des Jeux de Rio de 2016. Diane Nukuri et Antoine Gakeme, tous deux respectivement spécialiste du marathon et du 100 m, demeurent les plus grands absents.

En rappel, les Jeux Olympiques Tokyo 2020, débutent ce 23 juillet et prennent fin, le 8 août 2021.

Africa Top Sports



La dépouille du cardinal Laurent Monsengwo, influent archevêque émérite de Kinshasa, a été rapatriée dimanche dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC) où prélats, officiels et une foule en larmes étaient venus l’accueillir. Le corbillard est entré dans l’enceinte de la cathédrale Notre-Dame du Congo, dans le nord de Kinshasa, vers 16H25 (15H25 GMT), amenant le corps du prélat décédé le 11 juillet près de Paris à 81 ans, après avoir longtemps joué un rôle politique de premier plan dans son pays.

Escorté par la police congolaise, le cercueil en bois était accompagné par le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, des religieux et officiels, dont le Premier ministre et les présidents des deux chambres du parlement, mais également de nombreux fidèles. Trois mille policiers ont été mobilisés, selon les autorités.

Une grande foule a pris d’assaut les abords de la cathédrale où le corps a été exposé pour les cérémonies religieuses. Habillés des tissus frappés à l’effigie du prélat défunt, hommes et femmes de tous âges pleuraient au passage du cercueil.

Dans son mot de condoléances prononcé à la fin de la messe, le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a évoqué « un moment douloureux », alors que « le corps de Mgr Laurent Monsengwo vient de rejoindre la terre de ses ancêtres ».

« La mort vient de nous ravir un monument dont Kinshasa et la RDC avaient encore besoin (…), une figure paternelle, gardien vigilant et intrépide de la vérité », a-t-il ajouté.

Porté par huit prêtres, le cercueil du cardinal Monsengwo a été réintroduit dans le corbillard sous le coup de la fanfare, au rythme d’un cantique marial repris en choeur par la foule. Escorté par la police, le cortège s’est ébranlé vers  la morgue de l’hôpital Saint Joseph à Limete (centre de Kinshasa).

Né le 7 octobre 1939 dans la province de Mai-Ndombe (ouest), Mgr Monsengwo fut l’une des voix critiques à l’égard des différents régimes qui se sont succédé en RDC (ex-Zaïre), celui du dictateur Mobutu Sese Seko, Laurent-Désiré Kabila (1997-2001), Joseph Kabila (2001-2019), puis Félix Tshisekedi.

Ordonné prêtre en 1963, évêque en 1980 par le pape Jean-Paul II à Kinshasa, fait cardinal par Benoît XVI en 2010, cette grande figure de l’Église catholique africaine avait cédé son fauteuil à la tête de l’archidiocèse de Kinshasa à Mgr Ambongo en novembre 2018.

Mgr Monsengwo avait été évacué dans la capitale française pour suivre des « soins appropriés », selon son diocèse.

La Libre Afrique



Au terme de 3 jours  de visite d'Etat en République démocratique du Congo, le Président  de la République du Burundi Evariste Ndayishimiye a regagné  son pays ce mercredi  en début d'après-midi.
Cette  visite a été marquée  notamment  par la rencontre au sommet avec son homologue congolais Felix Antoine Tshisekedi et la signature  de 4 mémoranda  d'entente entre les gouvernements des deux pays.
Après le tête-à-tête  du Palais de la Nation ce mardi  12 juillet, les deux chefs d'Etat se sont retrouvés à nouveau en fin de journée au tours d'un dîner.
Les deux chefs d'Etat ont réitéré leurs engagements  de redynamiser  les relations  bilatérales entre leurs pays.
D.M


Le Rwanda a annoncé le reconfinement de la capitale Kigali, ainsi que de huit autres districts dans le pays, à partir de samedi et jusqu'au 26 juillet, pour endiguer l'explosion de cas de Covid-19 enregistrée ces dernières semaines.

"Les citoyens sont invités à réduire considérablement les interactions sociales et à limiter les déplacements aux seuls services essentiels", a annoncé le gouvernement rwandais dans un communiqué diffusé mercredi soir.

"Les mouvements et visites hors du domicile sont interdits sauf pour les services essentiels comme la santé, l'achat de nourriture, les banques", détaille le texte.

Les transports publics de personnes sont également arrêtés, les bureaux des entreprises et administrations fermés, les écoles fermées, les activités sportives et récréatives en plein air interdites et le nombre de personnes assistant aux enterrements plafonné à 15.

Les arrivées et départs à l'aéroport de Kigali sont toutefois maintenus, ainsi que les activités touristiques, dans le respect des protocoles sanitaires en vigueur.

Le couvre-feu décrété de 18H00 à 04H00 (16H00 à 02H00 GMT) reste en vigueur dans l'ensemble du pays, où les commerces doivent fermer à 17H00.

Le Rwanda avait dans un premier temps réussi à contenir la pandémie, imposant dès mars 2020 un des premiers confinements stricts sur le continent africain, ainsi que des campagnes poussées de détection et de traçage de cas contact.

Kigali avait déjà été replacée en confinement total en janvier pour une durée de deux semaines.

Ces dernières semaines, le Rwanda a été confronté à un net rebond de la pandémie, avec environ 800 nouveaux cas par jour submergeant les hôpitaux, qui se sont retrouvés en pénurie de lits.

Le pays de 13 millions d'habitants a enregistré un total de près de 51.000 cas de Covid-19, dont 607 mortels.

Comme dans de nombreux pays d'Afrique, la campagne de vaccination a été lente en raison d'un approvisionnement insuffisant et des réticences de la population.

Les autorités avaient prévu de vacciner 30% de la population cette année et 60% d'ici la fin 2022.

Au 14 juillet, seuls 401.160 personnes ont été vaccinées, soit un peu plus de 3% de la population.

AFP



Les Présidents Félix-Antoine Tshisekedi et Evariste Ndayishimiye ont décidé, ce mardi 13 juillet  d’activer avec détermination les mécanismes concertés visant à éradiquer les groupes armés opérant sur le territoire congolais et de suivre de très près toutes les questions relatives à la sécurité aux frontières des deux Etats voisins ».

C’est ce qu’indique le communiqué conjoint  signé à l’occasion de la visite d’état du Président burundais Evariste Ndayishimiye en RDC.

Les deux chefs d’Etat ont souligné la nécessité de renforcer les organisations d’intégration régionale et sous régionale auxquelles les deux pays sont tous membres dans la promotion et la consolidation de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du développement durable.

Félix-Antoine Tshisekedi et Evariste Ndayishimiye demandent à la communauté internationale de s’investir davantage dans la résolution pacifique des crises sécuritaires et humanitaires dans la région et dans les autres zones de conflits en Afrique afin de faire taire les armes sur le continent à l’horizon 2030. 

4 mémorandums d'entente signés

Le Président de la République Félix Tshisekedi a reçu, ce mardi au Palais de la Nation, son homologue du Burundi, le Président Evariste Ndayishimiye. Lors de cette rencontre, les deux chefs d'État ont présidé la signature de 4 mémorandums d'entente entre les ministres sectoriels de la RDC et du Burundi.

Ces mémorandums d'entente concernent notamment le renforcement de la paix, les relations commerciales, le développement d'une ligne de train entre Kindu-Uvira-Bujumbura-Kitega et enfin les consultations politiques et diplomatiques.

Le premier mémorandum d'entente  concerne le développement, le maintien et le renforcement de la paix, de la défense et de la sécurité.

Signé entre le ministre des Affaires étrangères Burundais  Shingiro et le ministre congolais du Commerce extérieur Jean-Lucien Busa, le deuxième mémorandum d'entente est consacré à la facilitation des accords commerciaux.

Le troisième mémorandum d'entente portant sur le développement des chemins de fer à écartement standard Kindu-Uvira-Bujumbura-Kitega a été signé entre le ministre Shingiro et le ministre congolais de transport, voies de communication et désenclavement Cherubin Okende.

Le dernier mémorandum d'entente sur les consultations politiques et diplomatiques a été signé entre le patron de la diplomatie burundaise et le ministre congolais de l'Intégra régionale Didier Manzenga.

Dans le communiqué final qui a sanctionné cette rencontre bilatérale, les deux chefs d'état ont fait part de leur détermination à renforcer les liens historiques entre leurs pays.

« Ayant évalué la coopération entre les deux pays et relevé le faible niveau de mise en œuvre d'accords existants,  les deux chefs d'Etat ont recadré la stratégie de redynamisation de travail sous-tendue par des actions concrètes », note le communiqué conjoint.

Interrogé particulièrement sur les rebelles burundais en errance en terre congolaise, le président Ndayishimiye a lancé un appel au retour de ces « fils du pays » pour leur réinsertion.

« Les rebelles ne sont pas les rejetés de la société ; je les appelle à regagner leur pays », a lancé le président Ndayishimiye.

Quant au Président Félix-Antoine Tshisekedi, il a indiqué que la coopération avec le Burundi est similaire à celle avec le Rwanda et l'Ouganda.

« Il est question de mettre ensemble nos forces, énergies et intelligences pour ramener la paix », a-t-il argumenté.

Radio Okapi



La tension monte en Afrique du Sud qui fait face depuis quatre jours à des violences déclenchées par les militants pro-Zuma en pays Zoulou. Les émeutes se sont transformées en révolte de la faim et se sont étendues aux quartiers pauvres des grandes villes : pillages, affrontements avec les forces de l'ordre... Au moins six personnes sont mortes depuis samedi. Le président Cyril Ramaphosa s'est exprimé à la télévision nationale lundi 12 juillet, il appelle au calme et mobilise l'armée.

Le ton du président était grave et martial. Cyril Ramaphosa décrit les violences de ces derniers jours comme les pires que le pays ait jamais connues depuis les années 1990. 

L'armée a été déployée dès lundi 12 juillet dans les provinces les plus touchées par la mobilisation. Elle sera accompagnée de tous les services de défenses et de renseignement pour agir en support de la police et « rétablir l'ordre ». Un conseil militaire se réunira deux fois par jour en présence du président, et ce, jusqu'au retour au calme. 

Sur les causes de la révolte, il a exclu tout motif politique, désignant les auteurs des violences comme des opportunistes instigateurs de chaos. Le président sud-africain s'est voulu très ferme, insistant sur la tolérance zéro appliquée aux personnes qui troubleraient l'ordre public.

« Des actes opportunistes de criminalité »

« Au début des émeutes, il y avait peut-être des personnes qui cherchaient à créer des troubles liés au conflit ethnique. Nous savons que la plupart de nos concitoyens refusent d’être instrumentalisés par ces tensions ethniques, a-t-il assuré. Ce que nous voyons aujourd’hui sont des actes opportunistes de criminalité avec des groupes de personnes qui cherchent à instaurer le chaos pour couvrir leurs actions de pillage et de vol. Aucune cause politique, aucune revendication ne peut justifier la violence et la destruction. Ceux qui paient le prix sont les plus pauvres et les plus démunis. Les commerces et les infrastructures ont été détruits. Conséquence, nos malades n’ont pas pu recevoir leurs médicaments. Le personnel de santé ne peut plus se rendre dans les hôpitaux et les supermarchés ne sont plus approvisionnés en nourriture. D’ici à quelques semaines, nous allons bientôt faire face à un grand risque d’insécurité alimentaire et de manque de médicaments. »

Près de 500 personnes ont déjà été arrêtées et Cyril Ramaphosa a promis que l'armée n'hésiterait pas à poursuivre les arrestations si nécessaires et que la justice se saisirait prioritairement de ces affaires. 

Enfin, il a annoncé souhaiter rencontrer les différents leaders des partis politiques afin, dit-il, de recueillir leur « sagesse », et tenter avec eux de résoudre la crise. 

RFI

A la Une - الإثنين, 12 تموز/يوليو 2021 11:37

Le Rwanda, nouveau gendarme du Mozambique



Le Rwanda a annoncé l'envoi d'un millier de soldats au Mozambique pour aider à lutter contre les groupes jihadistes dans la province de Cabo Delgado. Ces groupes, connus localement sous le nom d'Al-Shabab, font régner la terreur, depuis près de quatre ans dans le nord-est du pays et aurait fait près de 3 000 morts. Selon Kigali, ce déploiement commencera immédiatement. Le mois dernier, la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a également indiqué qu’elle enverrait des troupes pour éviter que la menace ne déstabilise la région.

L'annonce de Kigali a surpris. Jusqu'à récemment, le gouvernement mozambicain s’était montré réticent à toute aide militaire étrangère. Cependant, selon le chercheur Thierry Vircoulon, joint par RFI, Maputo préfère avoir des soldats rwandais sur son sol plutôt que des hommes de la SADC.

« Cette annonce est le résultat de contacts précédents, qui remontent à quelques semaines, voire quelques mois, après notamment l’attaque de la ville de Palma, qui avait choqué un peu tout le monde, explique le chercheur. Les autorités mozambicaines à ce moment-là ont discuté avec le président Kagamé et donc se sont mises d’accord pour que des troupes rwandaises soient déployées au nord du Mozambique, pour lutter contre l’insurrection jihadiste. »

« En effet, l’Afrique du Sud, qui est évidemment le pilier de la SADC et qui, s’il y avait eu une intervention militaire de la SADC, aurait joué un rôle principal, les autorités mozambicaines ne veulent pas de l’Afrique du Sud, qu’elles voient comme la grande puissance de l’Afrique australe et donc elles ne veulent pas laisser son armée entrer sur son territoire. Donc on voit à la fois l’affirmation du Rwanda comme une puissance militaire en Afrique, et en même temps, du côté de Maputo, le refus d’une SADC qui est en fait un peu le faux-nez de l’Afrique du Sud. »

Le Rwanda tente de s’imposer sur le continent

Selon Kigali, le déploiement de militaires et policiers devrait commencer immédiatement et ces hommes se battront aux côtés des forces armées mozambicaines. Pour le chercheur Thierry Vircoulon, le gouvernement rwandais tente de s'imposer comme gendarme sur le continent.

« Le Rwanda mène maintenant une politique de "fournisseur de sécurité", ajoute Thierry Vircoulon. Le premier exemple, cela a été la Centrafrique où il a envoyé des troupes. Maintenant, c’est en Afrique australe. Donc, on voit qu’il agit à la fois en Afrique centrale et en Afrique australe. Je pense que le régime rwandais veut démontrer qu’il a maintenant une capacité militaire et qu’il peut la projeter. Je pense que c’est une politique très claire de Kigali, de démontrer qu’il est en capacité d’intervenir ailleurs que dans les Grands Lacs, dans son voisinage immédiat, et qu’il peut projeter des troupes en Afrique, à droite et à gauche. »

RFI

A la Une - الإثنين, 12 تموز/يوليو 2021 11:28

RDC : Décès de Mgr Monsengwo, la disparition d’un pilier du Congo



Une des plus grandes figures du Congo indépendant s’est éteinte ce dimanche 11 juillet à Paris. Mgr Laurent Monsengwo, 81 ans, avait été évacué de Kinshasa vers l’Europe le 5 juillet pour des soins. Si des difficultés de santé l’avaient éloigné, ces dernières années, des prises de position publiques, il reste, pour de nombreux Congolais, une référence morale primordiale.


Ce brillant intellectuel fut le premier Africain docteur en exégèse (1971). Le premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques (2008). En 2012, il copréside avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation. Membre de diverses sociétés savantes, il parlait sa langue maternelle, le kisakata, ainsi que le lingala (lingua franca de l’ouest du Congo), le swahili (idem pour l’est), le français, l’italien, l’allemand, l’anglais, le néerlandais, l’hébreu moderne, l’espagnol et le portugais ; il avait aussi “appris l’hébreu ancien, le grec, l’araméen, le syriaque et le latin” (1). Il a composé une dizaine de pièces pour orgue mais se défendait d’être, pour les jouer, autre chose qu’“un dilettante quelque peu formé” ; ce goût pour la musique classique européenne ne l’empêchait pas d’apprécier les grandes vedettes de la musique populaire congolaise – Rochereau, Franco, Kabasele ou Simaro.

Ses capacités intellectuelles et sa rigueur morale lui donnaient une sûreté de soi qui faisait défaut à nombre de ses interlocuteurs, hommes de pouvoir dont la plupart n’étaient, à ses yeux, que “des invertébrés”, girouettes reniant leur signature avant que l’encre ait séché sur le document. Elles ont contribué à donner à ce prélat à la voix douce, démentie par un visage sévère, un rôle politique essentiel pour le pays.

Une famille de chefs du Maï Ndombe

Laurent Monsengwo est né le 7 octobre 1939 près d’Inongo (Maï Ndombe, ex-Bandundu, ouest du pays), dans une famille de chefs des Basakatas “connus pour leur endurance et leur obstination” (1). Son père était charpentier et menuisier à la Forescom, une entreprise belge, et accroissait ses revenus en construisant des meubles après le travail. De quoi subvenir aux besoins de la famille, très chrétienne, qui comptera huit enfants, dont six garçons ; “nous étions une famille heureuse”, dira le prélat.
Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Bokoro et trois années de philosophie au grand séminaire de Kabwe, après lesquelles ce brillant élève est envoyé à Rome étudier la théologie ; il y est ordonné prêtre en 1963. Il deviendra le fils adoptif de Gaston Leysen et son épouse, des Anversois chez qui le jeune Congolais logera pendant ses études, dans les années 60.
En 1980, Jean-Paul II le fait évêque et, huit ans plus tard, Mgr Laurent Monsengwo est archevêque de Kisangani ; il deviendra celui de Kinshasa en 2007, charge qu’il laissera à Mgr Fridolin Ambongo en 2018. En 2010, Benoît XVI le fait cardinal.
Laurent Monsengwo a aussi été secrétaire général puis, par deux fois, président de la Conférence épiscopale du Zaïre ; président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar ; président de Pax Christi International. Il représentait l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler à la réforme de la Curie.
Hors du Zaïre, toutefois, c’est son irruption sur la scène politique qui le fera connaître du grand public.

À partir des communautés ecclésiales de base

En 1990, l’archevêque de Kisangani est la cheville ouvrière du mémorandum de l’Église adressé au président Mobutu et demandant, en définitive, un changement de régime. Les prélats jugent en effet de leur devoir de prendre position “lorsqu’un système de gouvernement est entaché dans ses principes ou traduit, dans ses structures et moyens d’action, des normes contraires au bien commun et aux droits de l’Homme”. L’Église en est venue à ces positions en développant, depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Laurent Monsengwo, les communautés ecclésiales de base – confiées à des laïcs locaux – pour approfondir la foi des chrétiens et organiser la solidarité dans les villages.

En 1991, Monsengwo est élu président de la Conférence nationale, chargée de dresser les grandes lignes d’un Zaïre plus démocratique ; il avait été le seul à être ovationné sur la vingtaine de candidats à ce poste. Son autorité naturelle et son sens de l’équité lui gagnent le respect des quelque 3 000 (turbulents) membres de cette assemblée et, par-delà, de tous les Zaïrois qui suivent la politique. Il veut alors, dira-t-il “montrer à notre peuple que le Zaïre peut s’en sortir. Le découragement n’est pas le fait du chrétien. Dieu demande à chacun de faire de son mieux. Et si chacun de nous le fait, Dieu fera le reste” (1).
C’est encore lui qui sera choisi pour diriger le Haut Conseil de la République/Parlement de transition, de 1992 à 1996. Cette assemblée, en 1994, avait invité le dictateur à quitter le pouvoir et proposé le prélat pour le remplacer ad interim. Mais Mobutu s’accroche au fauteuil présidentiel grâce, dénonce Mgr Monsengwo, au “viol constant” de la Constitution.
La guerre des six jours à Kisangani
C’est la rébellion de l’AFDL qui, en 1997, force le potentat à prendre la fuite – et c’est le porte-parole des rebelles, Laurent Kabila, qui enfile les chaussures du dictateur. Le nouveau venu supprime la Constitution, donc la légalité constitutionnelle que défendait le prélat. Figure emblématique du processus de démocratisation, Mgr Monsengwo s’extrait des querelles politiciennes et s’immerge dans les affaires de son archevêché.
Mais à nouveau la politique s’impose à lui. En 1998, Laurent Kabila a rompu avec ceux qui l’avaient amené au pouvoir, le Rwanda et l’Ouganda et la guerre a repris. En juin 2000, ces deux pays s’affrontent pour le contrôle des richesses du Congo à Kisangani. L’archevêque de la ville martyre voit, impuissant, leurs affrontements à l’arme lourde tuer un millier de personnes et en blesser quelque 3 000 autres, essentiellement des civils congolais, en six jours. Laurent Monsengwo en gardera une rancune constante pour Kigali et Kampala, qu’il stigmatisera à plus d’une reprise et contre lesquels il demandera, en 2006, la création d’un tribunal pénal international. En vain, mais l’Ouganda a, depuis lors, été jugé coupable par la Cour internationale de Justice de La Haye, qui doit encore statuer sur les dommages à payer au Congo ; le Rwanda ne reconnaissant pas cette juridiction, il n’a pas été jugé.

Des élections non “conformes à la vérité”

Après l’assassinat de Laurent Kabila, en 2001, et la prise de pouvoir par son fils Joseph, Mgr Monsengwo contestera publiquement la “réélection” de ce dernier, en 2011 : les résultats officiels, dira-t-il publiquement, ne sont “conformes ni à la vérité, ni à la justice”. Cela n’empêchera pas Joseph Kabila d’imposer son deuxième mandat et, espère-t-il, un peu plus. Fin 2016, en effet, les élections dues pour le remplacer n’ont pas lieu et les manifestations de protestation se succèdent ; l’Église propose sa médiation mais Kabila ruse et, au lieu de décembre 2017, comme convenu, reculera le scrutin jusqu’en décembre 2018.
En janvier de la même année, Mgr Monsengwo, bien qu’affaibli par des problèmes de santé, apporte un soutien remarqué aux manifestations de chrétiens protestant contre cette violation de la Constitution. “Il est temps que les médiocres dégagent”, tonne le prélat. Les médiocres préfèrent réprimer les chrétiens dans le sang ; l’archevêque comparera les victimes aux martyrs de l’Indépendance. C’est cet homme exceptionnel qui vient de rejoindre son créateur, après une vie courageuse.

(1) “Mgr Monsengwo, acteur et témoin de l’histoire”, par Godé Iwele, Ed. Duculot 1995.

La Libre Afrique

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