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A la Une - السبت, 05 كانون1/ديسمبر 2020 00:00

Nord-Kivu : les déplacés de Masisi en détresse



 

Une importante frange de la population endure des souffrances atroces dans les camps des déplacés et dans des familles d’accueil dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), a alerté jeudi 3 décembre le député provincial élu de ce territoire, Alexis Bahunga Malira. Selon lui, ce sont des milliers des personnes qui ont fui les récents affrontements entre les groupes armés, mais aussi la traque des FARDC contre ces mêmes groupes, dans plusieurs localités en secteurs Osso Banyungu et Katoy. Il sollicite une intervention urgente en faveur de ces habitants.

Dans une correspondance adressée au gouverneur du Nord-Kivu, le 1er décembre, et dont copie a été réservée aux humanitaires et autres organisations, cet élu de Masisi qualifie de « désastreuse », la situation humanitaire des déplacés dans les chefferies de Bashali et Bahunde.

La plupart de ces personnes ont fui de violents affrontements qui ont eu lieu, tout récemment, entre l’armée régulière, en opérations de traque contre les forces négatives dans la région, et ces groupes armés à Nyabiondo, Bukombo, Loashi, Mianja jusqu’à Pinga.

Alexis Bahunga Malira explique la situation:

« Voilà ce qui nous a motivé à adresser notre correspondance au gouverneur, pour qu’une assistance en vivres et (produits non alimentaires) soit faite urgemment à ces populations, mais aussi une assistance aux élèves qui n’étudient pas pour que ces enfants puissent regagner urgemment le chemin de l’école. Parce que beaucoup d’écoles ont fermé, beaucoup d'outils d’écoles ont été pillés, et essayer de soulager la misère qu’endurent nos compatriotes qui sont dans ces camps. »

Dans la même lettre, l’élu local demande au gouverneur de solliciter, auprès des organismes humanitaires et agences des Nations unies, d’aller à la rescousse de ces habitants ; en attendant le rétablissement de la sécurité dans la zone.

Radio Okapi

A la Une - السبت, 05 كانون1/ديسمبر 2020 00:00

Covid-19 et vaccins: l’Afrique doit « intensifier sa préparation »



 

Moins touchée que les autres continents par le Covid-19, l’Afrique se lance dans une course aux vaccins semée d’obstacles financiers, logistiques et culturels, avec une préférence dans quelques grands pays pour les offres les moins chères comme AstraZeneca.

Le continent a pour objectif de vacciner « 3% des Africains d’ici mars 2021 et 20% d’ici la fin de l’année prochaine », a déclaré le 26 novembre la directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Matshidiso Moeti, basée à Brazzaville.

Sur le continent, le coût du déploiement du vaccin auprès des « populations prioritaires » est estimée à 5,7 milliards de dollars, avec « des coûts supplémentaires de 15 % à 20 % pour le matériel d’injection et la livraison des vaccins », selon l’OMS.

Sur les 47 pays de la région Afrique de l’OMS, « seulement près du quart disposent de plans adéquats pour les ressources et le financement », regrette l’agence onusienne.

L’OMS a demandé aux gouvernements d' »intensifier leur préparation à la vaccination contre la Covid-19″.

Pour le financement, les pays africains, à revenus faibles ou intermédiaires, doivent bénéficier du soutien du « Covax », une alliance internationale emmenée par l’OMS qui négocie avec les laboratoires un accès équitable aux vaccins.

Terre de toutes les épidémies, souvent sans vaccin comme le paludisme ou le sida, l’Afrique a relativement été épargnée par la Covid-19, avec 52.000 décès officiellement, pour 2,2 millions de cas recensés (sur une population d’environ 1,25 milliard d’habitants).

Pays le plus touché du continent (près de 800.000 cas pour plus de 21.000 décès), l’Afrique du Sud espère obtenir ses premières doses d’ici mi-2021, d’après l’épidémiologiste Salim S. Abdool Karim, conseiller du gouvernement.

– Efficacité vs coût –

« Si nous ne pouvons vacciner que 30 à 40% de la population, ou au moins la population adulte, cela nous aiderait à gérer la transmission du virus », ajoute le professeur spécialiste des vaccins Shabir Madhi de l’université de Witwatersand.

Trois essais sont actuellement en cours en Afrique du Sud, dont celui d’AstraZeneca/Université d’Oxford.

AstraZeneca annonce des doses à prix coutant (2,50 euros, environ trois dollars), moins cher que ses concurrents Pfizer/BioNtech et Moderna.

Mais son vaccin est efficace en moyenne à 70%, contre 90% pour les deux autres fabricants, d’après les résultats des études communiquées par les trois laboratoires. AstraZeneca a annoncé une « étude supplémentaire ».

D’après le professeur Shabir Madhi, mieux vaut en Afrique du Sud un vaccin efficace à 60 ou 70% accessible à une partie importante de la population, qu’un vaccin efficace à 90%, mais hors de portée pour 50% de la population.

Comme l’Afrique du Sud, le Kenya participe également aux essais du laboratoire AstraZeneca, en restant ouvert « à d’autres opportunités de collaborations ».

« L’Institut kényan de recherche médicale (Kemri) va collaborer avec des chercheurs d’autres pays comme la Corée du Sud, l’Inde, Singapour et la Chine entre autres », selon le comité national de réponse d’urgence au coronavirus dans un communiqué le 30 novembre.

– Réticences culturelles –

Le Maroc (près de 360.000 cas, 5.915 décès) a opté pour AstraZeneca et le chinois Sinopharm, en espérant lancer une campagne dès la fin de l’année.

Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (environ 200 millions d’habitants, plus de 67.500 cas pour quelque 1.173 morts officiellement enregistrés), « nous sommes en contact avec tous les pays et les entreprises qui ont développé le vaccin, y compris les États-Unis, la Chine et Pfizer », a déclaré mardi à l’AFP le chef de l’autorité sanitaire NPHCDA, Dr. Shuaib Faisal.

« Environ 44 millions de Nigerian seront les premiers ciblés quand le vaccin sera disponible », a-t-il ajouté.

« Des scientifiques nigerians sont en train de travailler avec des universités et des instituts de recherche pour développer des vaccins locaux, qui seront moins chers et plus approprié à notre environnement », selon lui.

Outre le défi logistique (la chaîne du froid), l’Afrique devra faire face à des résistances culturelles. Des méfiances aggravées par des propos unanimement condamnés d’un médecin français au début de l’épidémie en mars, qui invitait à tester les vaccins en Afrique « où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation ».

Madagascar fait partie du club des pays réticents. « Nous ne nous positionnons pas encore par rapport au vaccin. En d’autres termes, nous ne nous inscrivons pas sur la liste des pays futurs bénéficiaires », a déclaré fin novembre la porte-parole du gouvernement, Lalatiana Rakotondrazafy Andriatongarivo.

En Afrique du Sud, le « taux d’hésitation » face au vaccin est estimé à un tiers de la population, d’après l’épidémiologiste Salim S. Abdool Karim.

« Si les communautés ne sont pas associées et convaincues que le vaccin protègera leur santé, nous ferons peu de progrès », a plaidé la directrice régionale de l’OMS.

La Libre Afrique



 

(Agence Ecofin) - Depuis le 30 novembre, les expulsions de personnes en situation irrégulière, dont des milliers de demandeurs d’asile déboutés ont repris au Canada. En raison de la situation sur place, sept pays africains ne sont toutefois pas concernés par cette mesure.

Au Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a repris le 30 novembre 2020 les expulsions des personnes n'ayant aucun droit légal de demeurer sur son territoire. Parmi ceux-ci figurent des milliers de personnes qui ont vu leur demande d'asile être refusée et qui n'ont plus aucun recours.

Le 17 mars dernier, ces expulsions avaient été interrompues. Seules des « personnes interdites de territoire pour motifs graves » ou celles qui voulaient volontairement partir étaient renvoyées. Pour justifier la reprise des expulsions, l'ASFC évoque une « obligation légale », la reprise des transports aériens ou encore celle des processus d'immigration.

La décision d’arrêter les expulsions pendant la pandémie de covid-19 « était une mesure exceptionnelle qui n’était pas partagée par la communauté internationale », précise l’Agence canadienne. Toutefois, aucune n’aura pour le lieu vers 14 pays dont 7 du continent africain qui en raison de la situation sur place sont placés par l'ASFC sous le régime du « sursis administratif aux renvois » ou d’une « suspension temporaire des renvois ».

Les pays africains concernés sont : la Somalie (seulement les régions de Moyen-Chébéli, d’Afgoye et de Mogadiscio), le Mali, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, la Libye, le Burundi, et la République démocratique du Congo.

Face aux vives protestations de certaines organisations de défense des réfugiés et immigrants, le ministère canadien de l’Immigration a précisé le mardi 1er décembre qu’aucune personne admissible au programme de régularisation des demandeurs d'asile, encore appelée « ange gardien » ne sera expulsée.

La reprise des expulsions inquiète également de nombreux opérateurs économiques et des organisations canadiennes, en raison d’une possible pénurie de main-d’œuvre dans certaines activités.

À la fin du mois de juin 2020, plus de 16 000 demandes ont été déposées devant les autorités compétentes du Canada.



 

Selon un policier burundais opérant sur la frontière de Nyamuzi, « le groupe aurait cherché à se ravitailler avant d’être repéré puis chassé par des militaires rwandais ». « Il est difficile pour eux de trouver de la nourriture au Burundi ces derniers temps. Car notre armée les traque comme jamais »

Selon des témoignages concordants des habitants de la province burundaise de Cibitoke vers le nord-ouest du Burundi, l’armée rwandaise est aux prises avec des rebelles, tout aussi rwandais car parlant kinyarwanda, dans le district de Bweyeye qui jouxte Cibitoke.

L’incursion rebelle a commencé par une position militaire rwandaise située à Nyamuzi où des tirs nourris et des crépitements d’armes lourdes ont été entendus dans la nuit de mardi à mercredi.

Les assaillants auraient raflé vaches et vivres avant de se replier dans l’épaisse forêt de la Kibira, historique repaire naturel des rebelles rwandais ou burundais.

Les militaires rwandais les ont pourchassés jusqu’au fond fin de la Kibira.

Ces affrontements ont créé la panique au sein des Burundais riverains de Bweyeye et les militaires burundais, déjà nombreux dans ce secteur pour étouffer dans l’œuf toute velléité rebelle, étaient encore en alerte mercredi.

Selon un policier burundais opérant sur la frontière de Nyamuzi, « le groupe aurait cherché à se ravitailler avant d’être repéré puis chassé par des militaires rwandais ». « Il est difficile pour eux de trouver de la nourriture au Burundi ces derniers temps. Car notre armée les traque comme jamais », ajoute-t-il.

Le commandant du camp militaire de Mabayi a dû intervenir pour rassurer la population après une nuit passée à la belle étoile. « Des forces armées burundaises sont parties en patrouille aussitôt après l’alerte », a-t-il déclaré.

Mais ce qui est curieux est que des Imbonerakure venus du Burundi sont allés porter main forte aux rebelles, notamment en les aidant à porter les vivres volés. « Ils ont rejoint la Kibira avec eux et le butin. Ce sont des Imbonerakure de Mabayi », a déclaré sous signe d’anonymat un élu collinaire de Ruhororo.

Cette insoutenable complicité entre les Imbonerakure et les rebelles rwandais terrés dans la Kibira illustre, une fois de plus, leur noire et commune intention de rééditer la tragédie génocidaire dans la région.

BurundiDaily

A la Une - الجمعة, 04 كانون1/ديسمبر 2020 00:00

L’Afrique du Sud désigne un nouvel Ambassadeur au Rwanda



 

L'Afrique du Sud a nommé ambassadeur au Rwanda, après deux ans de vacance du poste. Le diplomate Mandisi Bongani Mabuto Mpahlwa va remplacer George Twala qui a été rappelé en décembre ici 2018.

Mandisi Bongani Mabuto Mpahlwa a présenté des copies de ses lettres de créance ce jeudi 3 décembre au Ministre des affaires étrangères, M. Vincent Biruta.

Le ministère des Affaires étrangères dit que ça a été une « occasion de discuter des moyens de renforcer les relations bilatérales Rwanda et l’Afrique du Sud. »

Plus tôt cette année lors d’une conférence de presse, Biruta avait dit que les relations entre les deux nations étaient en train de redevenir normales et les problèmes de visa seraient traitées en temps voulu.

Depuis 2014, les relations entre les deux pays ont été tendues, ce qui a eu un impact tel que l’incapacité des Rwandais à voyager en Afrique du Sud en raison de la politique des visas de ce pays envers le Rwanda.

En Mars 2018, il y avait un sentiment d’optimisme lorsque le président sud-africain Cyril Ramaphosa a annoncé à Kigali que la question des restrictions de visa à l’encontre des Rwandais voyageant dans son pays devrait être « considérée comme résolue. »

Au début de cette année, le Rwanda a bien accueilli une nouvelle loi sud-africaine qui interdit aux réfugiés de s’engager dans des activités politiques, ce qui devrait freiner les groupes terroristes anti-rwandais qui opèrent depuis l’Afrique du Sud.

RNA



 

Trois Pygmées et un militaire ont été tués dans des heurts près d’un parc naturel qui a fêté lundi ses 50 ans sous le feu des critiques des « peuples autochtones » et leurs soutiens dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans le même temps, le Parlement de la RDC examine un texte de loi pour garantir les droits des Pygmées.

Des heurts ont éclaté lundi au village de Kabamba près du parc national de Kahuzi-Biega (PNKB) dans la province du Sud-Kivu, ont indiqué mercredi des sources militaires et l’administrateur du territoire.

Un militaire et trois Pygmées ont été tués, d’après ces deux sources qui ont également évoqué un certain nombre de blessés.

Les Pygmées auraient voulu récupérer de force des sacs de charbon de bois saisis par des militaires, d’après l’administrateur du territoire de Kabare, Thadée Miderho.

Pour fabriquer la « braise » ou le « makala » (les noms usuels du charbon de bois en RDC), les Pygmées sont accusés de couper illégalement des arbres à l’intérieur des limites du Parc naturel de Kahuzi-Biega (PNKB).

De leur côté, les Pygmées affirment vouloir récupérer des terres dont ils estiment avoir été spoliés par le PNKB.

Depuis 2018, un conflit les oppose aux écogardes du PNKB, avec des tentatives de médiation et d’apaisement de la part des autorités. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le PNKB a fêté lundi ses 50 ans d’existence, en se félicitant d’être « un sanctuaire et refuge des gorilles de Grauer », gorilles des plaines de l’est.

« Cinquante ans après, l’existence du PNVK = 50 ans de souffrance de nos frères et soeurs Pygmées », a protesté mardi la société civile du territoire de Kabare dans une lettre à l’Unesco. Les auteurs ont demandé à l’Unesco de « sauver » les Pygmées, confirmant le bilan des trois morts parmi les membres de la communauté dans les affrontements avec l’armée.

A Kinshasa, l’Assemblée nationale a adopté le 26 novembre une proposition de loi pour « la protection et la promotion des droits des peuples autochtones pygmées », qui doit maintenant être examiné par le Sénat.

« En République démocratique du Congo, contrairement aux autres ethnies autochtones, les Pygmées n’ont pas toujours bénéficié de l’attention particulière en tant que groupe autochtone », reconnaît l’exposé des motifs, qui parle d’un « vide législatif » à remplir.

La proposition de loi garantit la reconnaissance de la culture des Pygmées (usages, coutume, pharmacopée non contraire à la loi), les facilités d’accès à la justice et aux services sociaux, et surtout « la plénitude de la jouissance de la terre ».

La Libre Afrique



 

Nestlé et Cargill ont demandé mardi à la Cour suprême des Etats-Unis de mettre un terme à des poursuites qui les visent pour complicité de travail forcé d’enfants dans des plantations de cacao en Côte d’Ivoire. La haute cour pourrait profiter de ce dossier pour limiter la possibilité de réclamer des dédommagements aux entreprises américaines pour des violations des droits humains commises dans le reste du monde.

Concrètement, six Maliens disent avoir été capturés dans leur enfance puis maintenus en esclavage dans des plantations ivoiriennes, où la filiale américaine du groupe suisse Nestlé et le géant américain du négoce et de la transformation de matières premières agricoles Cargill achetaient du cacao.

En 2005, ils ont porté plainte aux Etats-Unis contre Nesté USA et Cargill, arguant que les deux entreprises savaient ce qui se passait dans ces exploitations.

Après divers rebondissements, des tribunaux fédéraux ont validé la procédure lancée en vertu d’une loi de 1789, le « Alien Tort Statute », qui permet de saisir les tribunaux civils américains en cas de violations du droit international.

Cette loi, initialement pensée pour lutter contre les actes de piraterie, connaît une nouvelle vie depuis une cinquantaine d’années sous l’impulsion des défenseurs des droits humains.

Mais la Cour suprême a restreint à plusieurs reprises sa portée, interdisant notamment en 2018 les poursuites contre des entreprises étrangères.

Nestlé et Carghill lui demandent désormais d’exclure aussi les entreprises américaines, et les actes de « complicité ».

Les deux groupes « abhorrent l’esclavage des enfants, mais ce n’est pas le sujet », a plaidé leur avocat Neal Katyal lors d’une audience téléphonique devant la Cour suprême. « Si on n’y prête pas garde, des poursuites de ce type vont proliférer, durer des décennies et porter atteinte à notre politique étrangère ».

Le gouvernement de Donald Trump, qui soutenait initialement les plaignants, a opéré un virage en faveur des entreprises. « Une décision qui étendrait la responsabilité civile des individus aux entreprises doit être prise par le Congrès, et pas par les tribunaux », a justifié son avocat Curtis Gannon.

Les deux groupes ont « maintenu le travail forcé d’enfants dans leur chaîne d’approvisionnement pour garder un avantage compétitif sur le marché américain », a dénoncé l’avocat des plaignants Paul Hoffman.

Visiblement désireux de ne pas donner une immunité totale aux entreprises, les neuf sages de la Cour suprême ont semblé mal à l’aise avec l’idée d’une « complicité » dans ce dossier.

Ils doivent rendre leur décision avant la fin juin 2021.

La Libre Afrique



 

(Agence Ecofin) - Selon le dernier bilan officiel, une cinquantaine de personnes dont des « passants innocents » ont été tuées lors des récentes manifestations contre l’arrestation de l’opposant Bobi Wine. Alors que l’UE veut la lumière sur cette affaire, le président ougandais tente d’afficher une certaine fermeté.

Dans une déclaration commune avec les missions diplomatiques d’une dizaine de pays d’Europe, la délégation de l'Union européenne (UE) en Ouganda a appelé à « une enquête indépendante » sur les violences qui ont suivi la récente arrestation de l’opposant Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine.

« La mort de dizaines de personnes dans un contexte de violence généralisée a entaché la campagne électorale des 18 et 19 novembre. Nous formulons nos sincères condoléances aux familles des victimes qui comprendraient des passants innocents », a déclaré l’UE en fin de semaine dernière.

Ajoutant : « une enquête complète et indépendante devrait être ouverte sur les événements des 18 et 19 novembre, afin de garantir la justice pour les victimes et d'éviter l'impunité pour les auteurs qui doivent être tenus responsables de leurs actes ».

Une cinquantaine de personnes ont été tuées, selon un dernier bilan, lors de manifestations qui ont secoué la capitale, Kampala, et d'autres régions de l'Ouganda, après l’arrestation de l’opposant et candidat à la présidentielle, Bobi Wine, le 18 novembre dernier.

Plusieurs témoins ont par ailleurs, rapporté que des policiers, des militaires et des hommes armés en civil avaient tiré sur les manifestants dans certaines zones urbaines densément peuplées afin d’étouffer la contestation. Des témoignages appuyés par des vidéos abondamment partagées sur les réseaux sociaux.

La police ougandaise a justifié cette arrestation en prétextant que l’opposant avait violé les mesures restrictives contre la propagation de la covid-19 interdisant aux candidats à la présidentielle d’organiser des rassemblements de masse. Ce que conteste d’ailleurs l’opposition qui y voit plutôt une volonté d’entraver la campagne des opposants et de les intimider avant l’élection présidentielle prévue le 18 février 2021.

Dans sa déclaration, la délégation de l’UE a appelé « tous les partis politiques, les candidats et leurs partisans » à « assurer la mise en œuvre complète des procédures opérationnelles standard covid-19 et des réglementations pertinentes conçues pour freiner la propagation du virus ».

Loin de se laisser attendrir par cette interpellation de l’UE et des missions diplomatiques des pays européens, le président ougandais, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 34 ans et candidat à sa propre succession, a décidé d’adopter le ton de la fermeté.

Dans une adresse à la nation retransmise à la Télévision nationale, Yoweri Museveni a clairement pointé du doigt son opposant et challenger à la présidentielle, Bobi Wine, comme étant l’instigateur de ces troubles.

« Si l'honorable [député, Ndlr] Robert Kyagulanyi était arrêté, ses partisans auraient dû attendre qu'il aille au tribunal comme il l'a finalement fait. Le sentiment que Kyagulanyi est intouchable parce qu'il est un politicien ne doit jamais être répété », a-t-il averti.

« L'attaque contre des personnes portant des chemises NRM / jaunes [parti au pouvoir, Ndlr], l'attaque contre des officiers en uniforme ne devrait plus jamais se reproduire. Quiconque a des oreilles devrait écouter », a-t-il ajouté.

Adressant ses condoléances aux Ougandais qui ont perdu leurs proches dans ces « émeutes insensées », Yoweri Museveni a indiqué que « le gouvernement indemnisera ceux qui ont perdu la vie et leurs biens », mais n’indemnisera pas « ceux qui sont morts et qui étaient des émeutiers ».

« Malheureusement, 54 personnes sont mortes dans cette confusion, dont 32 étaient des émeutiers, selon le rapport que j'ai reçu. Certains ont été touchés par des balles perdues, d’autres ont été frappés », a-t-il précisé. 



 

L'Archevêque de Kigali, Mgr Kambanda Antoine, a été couronné par le Pape François comme nouveau Cardinal de l’Église catholique lors d’une cérémonie à la Basilique Saint-Pierre au Vatican.

La cérémonie, présidée par le Pape François, a eu lieu hier Samedi à 17 heures. Elle a réuni des Cardinaux réguliers et onze nouveaux sur les treize nommés par le Pape François le 25 octobre dernier.

Ceux qui n’ont pas assisté à la cérémonie sont l’Evêque Cornelius Sim de Brunei et Jose Fuerte Advincula des Philippines. Les chapeaux et bagues portés par les Cardinaux  leur seront remis plus tard.

Lors du couronnement des onze Cardinaux hier, chacun d’entre eux a témoigné sa foi en l’Église catholique, en concluant qu’il jure devant le Pape François, qu’il remplira son devoir, qu’il respectera les lois de l’Église catholique et qu’il ne divulguera jamais les secrets de ceux qui se confesseront à lui lors du Sacrement de Pénitence et ailleurs.

Après le serment, le nouveau Cardinal s’est avancé devant le Pape, s’est agenouillé pour mettre son chapeau rouge et sa bague. Kambanda était le troisième des onze à recevoir ses vêtements.

Les autres Cardinaux ont fait de même en prêtant serment. Le Pape leur a dit qu’ils porteront toujours ces habits correctement.

Le Pape François a expliqué aux nouveaux Cardinaux les responsabilités qui les attendent, comment le voyage du chrétien exige de rester dans la droite  ligne de sa vocation, que les soutanes rouges qu’ils portent représentent le sang de Jésus et qu’ils doivent toujours agir comme le Christ, en se sacrifiant pour les autres là où cela s’avère nécessaire.

«Chers frères et sœurs, nous aimons tous Jésus, nous voulons tous le suivre, mais nous devons toujours être vigilants pour rester dans sa voie. Nos corps peuvent rester avec lui, mais nos cœurs peuvent se séparer de lui et sortir de son chemin. En tant que Pape et Cardinaux, nous devons toujours nous conformer à ces paroles vraies. C’est une épée tranchante, elle coupe, elle montre de la douleur, mais elle nous sauve, nous libère et nous transforme. La transformation signifie commencer le chemin vers Dieu », a-t-il dit.

Il y a maintenant 229 Cardinaux, dont 128 peuvent élire un nouveau Pape.

On s’attend à ce que l’Evêque Kambanda continue de diriger l’archidiocèse de Kigali parce qu’il est un Evêque comme tout le monde, même s’il a un autre  haut rang, tout comme le Pape est un évêque.

Etre nommé Cardinal émane de la volonté du Pape, car il n’y a pas d’élection pour désigner les Cardinaux. Le Pape fait son analyse, apprécie, et choisit ses collaborateurs. Les Cardinaux sont ceux qui élisent le Pape, ce qui signifie que chaque Cardinal est un candidat.

Le terme « Cardinal » est généralement dérivé du mot latin Cardinalis, qui signifie suprême. Le Cardinal est considéré comme le Prince de l’Église. Le fait que Mgr Kambanda ait été nommé Cardinal ne l’empêche pas d’être un Evêque comme tout le monde, mais cela lui confère d’autres responsabilités importantes, notamment être proche du Pape, le conseiller, l’aider à résoudre les problèmes majeurs de l’Église sur Terre, participer à l’élection du Pape et être le Pape, éventuellement s’il est élu.

Le Rwanda est devenu le 24ème pays africain à être doté d’un Cardinal. Le continent africain a  28 Cardinaux. Mgr Kambanda est parmi les Cardinaux les plus jeunes, car il est né le 10 novembre 1958. Il a l’âge de 62 ans. Le plus jeune des Cardinaux est né en 1967 et il 53 ans. Le plus âgé d’entre eux est né en 1923 et il a 97 ans.

Au moment de l’élection du Pape, les Cardinaux qui ont  moins de moins de 80 ans sont  éligibles pour assister au Conclave, c-à-d le groupe des Cardinaux qui élisent le Pape parmi eux. Cela signifie que même Mgr Kambanda a la possibilité d’être élu Pape.

L’Evêque Kambanda était l’un des Rwandais ordonnés à la prêtrise par le Pape Jean-Paul II le 8 Septembre 1990, lors de sa visite au Rwanda. Ce Pape qui lui a donné le sacerdoce est maintenant mort. Mais il a été canonisé Saint.

En mai 2013, le Pape François a élu Kambanda Evêque du Diocèse de Kibung, et en 2018, il l’a nommé à la tête de l’Archidiocèse de Kigali.

Agence Rwandaise d'Information



 

Paul Rusesabagina, opposant rwandais dont l’histoire a inspiré le film Hotel Rwanda, assure avoir été « kidnappé » par les autorités rwandaises. C’est en tout ce qu’il a déclaré, vendredi 27 novembre, lors d’une audience, à Kigali, qui devait examiner sa demande de libération sous caution. Une première depuis son arrestation dans des circonstances floues, fin août, pour des accusations de terrorisme.

« J’ai été kidnappé. Ils ont pris tous mes papiers. Ils m’ont lié les jambes et les poignets et m’ont bandé les yeux », a déclaré Paul Rusesabagina devant la Cour.

C’était, selon un communiqué de la famille de Paul Rusesabagina, la première audience où l’accusé était défendu par un avocat de son choix, Maître Gâtera Gashabana, qui a affirmé que l’opposant avait été détenu au secret entre le 27 août, jour de sa disparition à Dubaï, et le 31 août, lorsqu’il a été présenté aux médias rwandais.

Ses accusations ont été rejetées par le procureur, Jean Cabin Habimana, qui a assuré que Paul Rusesabagina avait été arrêté à Kigali, selon des procédures régulières.

Lors d’une conférence de presse virtuelle, le 6 septembre dernier, le président Paul Kagame avait quant à lui laissé entendre que l’opposant était tombé dans un piège… Une version qui avait été confirmée par Paul Rusesabagina lui-même, dans une interview au New York Times. « Quand j’ai atterri à Kigali, je pensais être à Bujumbura, au Burundi », avait-il précisé.

Rappelons que Paul Rusesabagina, membre de la plateforme de l’opposition rwandaise en exil, MRCD, est visé par treize chefs d’accusation, tous liés à des faits de terrorisme. La date de son procès est encore inconnue.

RFI

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