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(Agence Ecofin) - En 2019, l’ancien leader du M23 est condamné à 30 ans de prison par la CPI pour des actes de viols, d’esclavage sexuel, d’enrôlement de mineurs, de massacres et de pillages commis dans l’est de la RDC entre 2002 et 2003. Après la condamnation pénale, l’heure est aux réparations pour les victimes.

Lors d’une audience qui s’est déroulée le lundi 8 mars 2021, la Cour pénale internationale (CPI) a fixé le montant des réparations imposées à l’ancien chef de guerre Bosco Ntaganda (photo). Au total, 30 millions de dollars ont été réclamés par la Cour pour indemniser les victimes de l’ancien rebelle.

Selon la CPI, ce montant est dû au grand nombre potentiel de victimes qui sont éligibles à des réparations. « A la lumière des circonstances de cette affaire, en gardant à l'esprit les droits de la personne condamnée et en adoptant une approche conservatrice, la Chambre a fixé à 30 000 000 USD, le montant total des réparations dont M. Ntaganda est responsable », ont indiqué les juges.

Né au Rwanda puis intégré à l’armée congolaise, Bosco Ntaganda est considéré comme l’un des hommes forts du M23, un groupe rebelle coupable de nombreuses exactions en République démocratique du Congo (RDC). A la tête des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), il est accusé d’être l’initiateur de viols, meurtres, persécutions fondées sur des motifs ethniques, ciblages délibérés de civils et de recrutements d’enfants soldats. En 2019, il  a écopé de 30 ans de prison pour des crimes de guerres et crimes contre l’humanité commis entre 2002 et 2003 dans l’est de la RDC.

Il faut néanmoins souligner que selon les juges de la CPI, Bosco Ntaganda est « indigent aux fins des réparations » et ne pourra pas payer la somme exigée. Les réparations seront donc prises en charge par le Fonds au profit des victimes, qui devra « compléter le montant des réparations accordées dans la mesure du possible, dans les limites de ses ressources disponibles, et s'engager dans des efforts de collecte de fonds supplémentaires si nécessaire pour compléter la totalité de ce montant ».

Notons qu’environ 2129 personnes, dont des enfants, ont été reconnues victimes des atrocités commises par celui qui était surnommé « le Terminator ».



Un total de 2.300 détenus de la prison de Nyarugenge à Kigali ont été vaccinés ce mardi 09 mars, soit le ¼ de la population carcérale identifiée comme personnes à très haut risque pour le Coronavirus (COVID-19).

Cette annonce a été faite par le Ministère de la Santé qui affirme que « l’exercice se poursuivra dans d’autres prisons à travers le Rwanda ».

«Parmi les personnes vaccinées aujourd’hui, on compte plus de 2.300 détenus de la prison de Nyarugenge (près d’un quart de la population carcérale) en fonction de l’âge et des conditions de santé sous-jacentes », indique le Ministère.

Les prisons du Rwanda enregistrent de nouvelles infections parmi les détenus depuis un certain temps. Plusieurs mesures préventives ont été prises comme la mise en quarantaine des personnes infectées, le port de masques obligatoire en prison dès qu’un détenu quitte sa cellule et pour toute personne extérieure entrant dans l’établissement, le lavage fréquent des mains, le respect de la distanciation physique et sociale.

Le programme de vaccination contre la COVID-19 a débuté dans les prisons le samedi 6 mars 2021. Il devrait s’ajouter aux efforts nationaux pour empêcher la propagation du coronavirus. Le Rwanda prévoit de vacciner 60% de la population d’ici juin 2022.

Agence Rwandaise d'Information



Huit hommes, réfugiés des camps de Mtendeli et de Nduta en Tanzanie, sont poursuivis par la justice burundaise. Arrêtés en Tanzanie, ils ont été rapatriés au Burundi par force. Ils sont accusés de participation à des bandes armées et de menace à l’intégrité du territoire national. Human Rights Watch (HRW) trouve les accusations infondées et les poursuites devraient être abandonnées.

« L’État burundais retourne le couteau dans la plaie en poursuivant un groupe de réfugiés rapatriés de force qui ont déjà été victimes de crimes odieux en Tanzanie », déclare Lewis Mudge, Directeur pour l’Afrique centrale à Human Rights Watch. « Ce simulacre de procès met en lumière la politisation du retour des réfugiés mais aussi l’influence que l’exécutif exerce encore sur les tribunaux burundais ».

Anaclet Nkunzimana, Felix Cimpaye, Radjabu Ndizeye, Revocatus Ndayishimiye, Saidi Rwasa, Emmanuel Nizigama, Didier Bizimana et Ezéchiel Stéphane Niyoyandemye ont été arrêtés dans les camps de réfugiés de Mtendeli et Nduta en Tanzanie entre fin juillet et début août 2020. Les autorités tanzaniennes les ont détenus au secret pendant plusieurs semaines au poste de police de Kibondo.

Des actes de torture

« Les réfugiés ont déclaré que pendant leur séjour au poste de police de Kibondo, les services nationaux de renseignement et la police tanzanienne les avaient maltraités et avaient demandé un million de shillings tanzaniens (430 dollars US) pour les libérer. Ne pouvant pas payer, les réfugiés ont été emmenés par les forces de sécurité à la frontière burundaise, mains liées et visage couvert. », indique HRW. Aujourd’hui, quatre d’entre eux se trouvent actuellement dans la prison de Bubanza et quatre autres dans celle de Muramvya.

Pour HRW, ce transfert de réfugiés ou de demandeurs d’asile burundais au mépris des règles élémentaires du droit viole les dispositions légales internationales relatives à l’interdiction du refoulement, c’est-à-dire le renvoi forcé de toute personne vers un lieu où elle court un risque réel de persécution, de torture ou d’autres mauvais traitements, ou de menace pour sa vie.

Un procès politique ?

Une première audience préliminaire dans cette affaire s’est tenue le 24 février 2021, six mois après que leurs dossiers aient été transférés au Tribunal de Grande Instance de Muha en Mairie de Bujumbura, le 7 septembre.

« Le code de procédure pénale burundais donne au tribunal deux semaines pour organiser une audience après réception du dossier. Le 23 février, les autorités pénitentiaires n’ont informé les détenus que tardivement que leur affaire serait entendue le lendemain matin. »

Le 26 février 2021, poursuit HRW, le Tribunal de Grande Instance de Muha s’est prononcé contre la libération provisoire de ces personnes, malgré le fait que l’accusation n’ait pas fourni de preuves justifiant de leur maintien en détention et que leur droit à une procédure régulière ait été violé à plusieurs reprises.

D’après HRW, l’un des trois juges a déclaré, au cours de l’audience, que l’affaire était de nature « politique », et l’accusation n’a fourni aucune preuve pour étayer ses accusations de participation à des bandes armées et de menace à l’intégrité du territoire national.

« L’accusation a reproché aux anciens réfugiés d’avoir découragé leurs compatriotes en Tanzanie de retourner au Burundi pour justifier l’accusation d’atteinte à ‘’l’intégrité du territoire national’’, alors même que les décisions de retour des réfugiés au Burundi n’ont aucune incidence sur cette question. »

HRW trouve que le parquet devrait abandonner ces poursuites sans fondement. « Le parquet devrait plutôt ouvrir une enquête sur le rôle des agents de l’État, et notamment sur le Service national de renseignement (SNR), dans le retour forcé des réfugiés et sur la collaboration présumée du SNR avec la police et les agents de renseignement tanzaniens. »

Steve Baragafise | Pam Bujumbura



Le Burundi et le Rwanda sont engagés, depuis l’arrivée au pouvoir du général Evariste Ndayishimiye, dans un processus de normalisation de leurs relations, au plus mal du temps du président burundais défunt, Pierre Nkurunziza. Mais la situation reste fragile, comme est venu le rappeler les affrontements qui ont opposé, sur le sol burundais, les armées des deux pays ce week-end, alors que les soldats des Forces de défense du Rwanda s’étaient lancés à la poursuite de rebelles repliés au Burundi.

Les choses ont commencé à bouger, les contacts au niveau des deux armées se sont, par exemple, multipliés en vue de mettre fin à l’insécurité qui prévaut à la frontière commune. Mais la méfiance semble encore de mise côté rwandais, malgré ces avancées. Une source sécuritaire pointe ce qu’elle qualifie de « double jeu » du Burundi. Une information confirmée par de nombreuses sources burundaises, qui parlent d’une conséquence de la rivalité entre le nouveau président, Evariste Ndayishimiye, qui veut faire bouger les lignes, et les durs du régime, opposés jusqu’ici à toute normalisation avec le Rwanda.

Complicités…

D’un côté, l’armée burundaise traque depuis des mois les groupes rebelles rwandais qui ont élu domicile dans la forêt de la Kibira, essentiellement du côté de la province de Cibitoke, dans le nord-ouest du Burundi. De l’autre, ces mêmes groupes continuent de bénéficier de la complicité de certaines unités de l’armée burundaise, du Service national de renseignements, de responsables administratifs à la base, mais aussi des Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir qui servent de forces supplétives à l’armée dans ce secteur.

Ravitaillement en armes, munitions, vivres et médicaments, mais aussi protection contre monnaie sonnante et trébuchante, notamment de l’or qu’ils ramènent de la République démocratique du Congo voisine.

Attaques depuis la RDC

Mais officiellement, Gitega a toujours démenti toute présence de groupes rebelles rwandais sur le sol burundais. Un haut gradé jurait encore jeudi que « ces rebelles attaquent le Rwanda depuis la RDC où ils sont basés », en profitant du couvert qu’offre la forêt primaire qui couvre la frontière burundo-rwandaise dans cette zone.

RFI



L'ancien président de la République démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, écarté depuis décembre de la cogestion du pays par son successeur Félix Tshisekedi, est rentré vendredi dans son fief de Lubumbashi (Sud-Est) après un séjour de douze jours à l'étranger a-t-on appris de son entourage.

"Lors de son séjour à l'étranger, il a fait des étapes à Abou-Dhabi, Dubai (Émirats arabes unis), Dar es salaam (Tanzanie), Harare (Zimbabwe) et Lusaka (Zambie)", a déclaré à l'AFP Lubunga Bya Ombe, son ancien chargé des missions.

"Il était prévu ce (vendredi) matin à Lusaka un entretien avec Dr Kenneth Kaunda (ancien chef de l'Etat zambien), mais ce dernier n’était pas en forme. A Harare, c’était à l’invitation du président Emmerson Mnangagwa avec qui il a eu des entretiens sur la situation générale dans la région. Le reste des étapes du voyage revêtait un caractère privé", a-t-il ajouté.

M. Kabila avait quitté le RDC le 21 février pour un voyage à l'étranger sans en indiquer la destination ni la durée, cinq jours après la nomination d'un nouveau Premier ministre fidèle à son successeur Félix Tshisekedi.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes avaient considéré ce voyage comme un exil, après la fin de la coalition au pouvoir Tshisekedi-Kabila, décrétée par l'actuel chef de l'Etat le 6 décembre. Un député pro-Kabila avait même écrit un peu rapidement que M. Kabila quittait "définitivement" la RDC.

Tous les proches de l'ancien président Kabila ont depuis été écartés successivement de la tête des institutions politiques du pays, tandis qu'une bonne partie de la classe politique a quitté M. Kabila pour faire allégeance à M. Tshisekedi.

Les président de l'Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que le Premier ministre sont désormais issus de la nouvelle majorité dite de "l'Union sacrée" acquise à la cause du président Tshisekedi.

M. Kabila, au pouvoir pendant 18 ans (2001-2019), est resté muet depuis que M. Tshisekedi a lancé son offensive politique contre leur ancienne coalition.

AFP



Par Esther N’sapu, correspondante dans l’Est de la RDC

Le programme Alliance Virunga (AV) vise à lutter contre la pauvreté dans la province du Nord-Kivu, par la création d’emplois durables et la création d’opportunités dans le secteur de l’énergie, de l’agriculture et du tourisme. Ceci a été rappelé ce mardi 2 mars 2021 lors du 4e forum Alliance Virunga qui s’est tenu à Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu (RDC) en vue d’évaluer les acquis de ce programme qui associe le Parc National des Virunga, le Gouvernement provincial du Nord-Kivu, l’administration publique, le secteur privé et la société civile. Les participants à ce forum d’évaluation se réunissent périodiquement dans le but de discuter des avancées mais aussi des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ce programme et proposer des recommandations en vue d’atteindre les objectifs fixés. 

Sur le plan de la conservation de la nature, 18 nouvelles naissances ont été observées parmi la population de gorilles des montagnes en 2020. Elle est estimée à au moins 350 individus  contre 80 dans les années 1980 dans le Parc National des Virunga (PNV). Le PNV a aussi dénombré en 2020, plus de 550 éléphants qui sont revenus dans le parc après des décennies passées dans le parc frontalier du Queen Elizabeth National Park en Ouganda.

En ce qui concerne la protection des civils, 120 convois de protection de la population, sont effectués chaque mois sur la section de la Route Nationale 2 qui traverse le PNV avec plus de 100.000 voyageurs mensuels, avec zéro attaque enregistrées au cours de l’année 2020 contre 76 en 2016 et 8 en 2019 le long de cette route. Entre temps, une vingtaine d’otages ont été libérés par les gardes en 2020 alors qu’ils avaient été kidnappés par des hommes armés.

Trop de morts

Toutefois, le PNV accuse toujours un défi sécuritaire lié à la présence de groupes armés encore présents à l’intérieur et autour du PNV a reconnu Emmanuel De Merode, directeur provincial de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN). En raison de cette situation, les gardes parc sont régulièrement la cible d’attaques d’hommes armés dans ce sanctuaire des gorilles de montagnes. Au cours de l’année 2020, 23 membres du personnel du PNV ont été tués.

 Le 10 janvier 2021, au moins six éco-gardes ont été tués par des miliciens Maï-Maï, dans une attaque d’hommes armés dans le PNV, entre Nyamitwitwi et Nyamilima dans l’Est de la RDC, situation qui continue à freiner la conservation.   

Les participants à ce forum se sont réjouis des avancées réalisées par l’Alliance. En 2020, le tourisme, l’électricité et l’agriculture ont généré près de 81 millions de dollars d’activités économiques en province du Nord-Kivu avec la création de 1400 emplois au PNV et à Virunga Energie. Virunga Energie est par ailleurs devenu le deuxième fournisseur d’électricité à l’Est de la RDC, ce qui a permis de booster l’économie en province avec plus de 4000 emplois indirects générés par des petites et moyennes entreprises qui ont vu le jour grâce à l’offre d’électricité de Virunga Energie. Parmi ces emplois créés, 400 sont occupés par d’anciens membres de groupes armés et 2000 par d’anciens chômeurs, d’après une note d’information rendue public le 28 février 2021. 

Organisé auparavant à Beni et à Rumangabo en 2014, puis à Goma en 2019, les participants à ce quatrième forum  se sont fixés de nouvelles priorités pour les deux années à venir notamment la lutte contre les envahissements et les spoliations du patrimoine de l’Etat, la protection accrue des civils sur les axes routiers qui traversent le parc et la relance progressive du tourisme en fonction de la situation sécuritaire et épidémiologique liée au Covid-19 et à Ebola.

La Libre Afrique



Le Rwanda est le premier pays africain à réceptionner les vaccins Pfiser à travers le COVAX, tandis que les trois premiers pays, Ghana, Côte d’Ivoire et Nigeria, n’ont reçu que les vaccins AstraZeneca.

Hier, dans la matinée, le Rwanda a reçu 240 mille vaccins AstraZeneca. Tandis que dans la soirée, il a réceptionné 102 960 vaccins Pfiser, ce qui fait un total de 342 960 vaccins.

C’est le Ministre de la Santé, Dr Daniel Ngamije, qui a reçu les vaccins à l’aéroport de Kanombe. Il était accompagné de l’Ambassadeur de l’Union Européenne au Rwanda, Nicola Bellomo, et des Représentants au Rwanda des agences onusiennes, le PNUD, l’OMS, et l’UNICEF.

Parmi les vaccins déjà mis au point, Pfiser est le vaccin qui a le plus de capacités pour annihiler la COVID-19. Les recherches estiment sa capacité de protection à 95 %.

Pfiser est conservé dans un milieu de moins 70 degrés Celsius.

« Notre objectif est de vacciner 7,8 millions d’habitants, soit 30% de la population en 2021, et arriver à 60% en Juin 2022. Nous le ferons à mesure que nous obtiendrons les vaccins. Beaucoup de pays veulent avoir des vaccins. Le Rwanda fait de même pour protéger sa population afin que celle-ci demeure laborieuse au service, au lieu de se confiner à son domicile»,  a indiqué le Ministre de la Santé, Dr Daniel Ngamije.

C’est ce Vendredi 05 Mars que débutera la campagne de vaccination contre la COVID-19.

RNA



Le gouvernement du Rwanda a admis vendredi avoir "facilité" le voyage vers Kigali, où il a été arrêté, du héros du film "Hôtel Rwanda", le ministre de la Justice précisant dans une interview que les autorités avaient financé cette opération.

Ex-directeur de l'hôtel des Mille Collines à Kigali, Paul Rusesabagina, 66 ans, a été rendu célèbre par ce film de 2004, racontant comment il a sauvé plus de 1.000 personnes au cours du génocide rwandais. Ce hutu modéré est ensuite devenu un critique du régime du président rwandais Paul Kagame.

Vivant en exil depuis 1996 aux Etats-Unis et en Belgique, un pays dont il a obtenu la nationalité, il a été arrêté fin août au Rwanda dans des circonstances troubles, à la descente d'un avion en provenance de Dubaï et qu'il pensait être à destination du Burundi. Ses avocats dénoncent "un enlèvement".

"Le gouvernement a payé", a affirmé depuis Kigali le ministre rwandais de la Justice, Johnston Busingye, dans un entretien à l'émission UpFront d'Al Jazeera, produite aux Etat-Unis.

"Il y a une personne qui travaillait de longue date avec M. Rusesabagina, qui avait suscité l'intérêt de notre département des enquêtes criminelles (...) et le paiement visait à faciliter le projet de cet homme d'amener Rusesabagina au Rwanda", a-t-il expliqué.

"Le gouvernement n'a pas joué de rôle dans son transport. Il a aidé ce monsieur qui voulait l'amener au Rwanda", a poursuivi le ministre, affirmant le Rwanda avait respecté la légalité en dupant M. Rusesabagina.

"En droit international, attirer des gens vers des endroits où ils peuvent être amenés devant la justice est arrivé et cela dans de nombreuses juridictions", a-t-il souligné.

L'identité de l'homme qui a trompé l'opposant n'est pas donnée mais il est évoqué comme un ancien "complice".

Vendredi soir, le ministère rwandais de la Justice a confirmé dans un communiqué que le Rwanda avait "facilité le voyage" amenant M. Rusesabagina à Kigali, affirmant que l'arrestation était "légale" et que "ses droits n'ont jamais été violés".

Paul Rusesabagina, dont le procès à Kigali a commencé mi-février, est visé par neuf chefs d'accusation, dont celui de terrorisme. Il est notamment poursuivi pour avoir soutenu le Front de libération nationale (FLN), un groupe rebelle accusé d'avoir mené ces dernières années des attaques meurtrières au Rwanda.

Dans son communiqué, le ministère rwandais de la Justice souligne par ailleurs qu'une conversation privée du ministre avec ses conseils - transmise par "inadvertance" à Al Jazeera selon la chaîne et diffusée durant l'émission -, durant laquelle est évoquée une interception de la correspondance privée du détenu, "ne reflète pas la position du gouvernement".

VOA

A la Une - الأربعاء, 03 آذار/مارس 2021 11:19

« Cicatrices » et espoirs des Rwandais nés des viols du génocide



Ils ont grandi stigmatisés comme les « enfants des bourreaux » et dans une quête d’identité infinie: les enfants nés des viols pendant le génocide au Rwanda ont aujourd’hui 26 ans et tentent de se construire un avenir, en écho au long processus de réconciliation de leur pays.

« Dans mon coeur, j’ai beaucoup de cicatrices », lance d’emblée Patrick, 26 ans, quand on lui demande comment il va.

Le jeune homme reste fragile. Il a fait deux tentatives de suicide, à 11 et 22 ans. Dans ce pays où il est particulièrement honteux de ne pouvoir établir sa lignée paternelle, quand il allait à l’école, il ne se mêlait pas aux autres élèves , raconte-t-il. « La société ne pouvait m’accepter; les Tutsi, comme les Hutu, n’en avaient rien à faire de moi… », dit-il, secoué de pleurs.

« Je ne sais pas qui est mon père… et mon futur sera toujours compliqué si je ne connais pas mon passé », confie-t-il à l’AFP par téléphone depuis Nyanza (sud du Rwanda) où il étudie la comptabilité.

Nés d’un des destins les plus hostiles qui soit, ces enfants ont grandi dans l’ombre du génocide contre la minorité tutsi, orchestré par le régime extrémiste hutu au pouvoir et qui, entre avril et juillet 1994, a fait plus de 800.000 morts.

Le nombre de femmes violées pendant le génocide est estimé à au moins 250.000 par l’ONU.

Les enfants nés de ces viols sont estimés à plusieurs milliers mais il n’existe pas de chiffres officiels.

De nombreuses femmes violées n’ont jamais parlé de l’origine de ces grossesses à leurs enfants ou aux maris épousés plus tard, de peur d’être rejetées. Elles ont mis un mur entre ce passé et elles, même si les rumeurs ont inévitablement pesé dans le voisinage et les non-dits dans les familles.

Ceux qui ont accepté de parler à l’AFP l’ont fait sous un nom d’emprunt.

La mère de Patrick, Honorine, raconte avoir été retenue pendant quatre jours avec d’autres femmes tutsi dans une famille de miliciens extrémistes hutu, des « Interahamwe », principaux bras armés du génocide.

De retour de leurs journées à perpétrer les tueries, ces miliciens « violaient les femmes qu’ils cachaient », explique cette femme de 48 ans, cheveux courts encadrant un visage timide. « Ils disaient qu’ils allaient prendre leur +dessert+… et le dessert c’était moi, parce que j’étais la plus jeune », lâche-t-elle, en larmes.

Après la fuite des miliciens, elle tente de rejoindre des proches dans le nord du pays. « Sur le chemin, j’ai été violée et c’est là que j’ai été engrossée, c’étaient des hommes de Kigali. »

– « Enfant de tueur » –

Après un déni de grossesse et des envies de disparaître, Honorine élève son enfant, mais sans amour, affirme-t-elle. Elle se marie mais son époux finit par rejeter son fils « en le traitant d’+enfant de tueur+ ». Avec détresse, elle dit se reprocher d’être la cause du mal-être de son fils.

L’AFP l’a rencontrée en décembre dans la ville de Muhanga (centre), en marge d’un atelier accompagnant des femmes violées organisé par la thérapeute de renom Emilienne Mukansoro, 53 ans.

Elle-même survivante du génocide, elle travaille depuis plus de 18 ans avec des femmes victimes de viols. Depuis 2012, elle anime bénévolement neuf groupes de paroles à travers le Rwanda.

Nombre de ces femmes ont été violées en public devant des proches ou des voisins pour jeter l’opprobre sur elles et leurs familles, atrocement torturées et mutilées avec des objets, séquestrées comme esclaves sexuelles, contaminées intentionnellement par des violeurs séropositifs.

« Le viol a constitué une manière spécifique d’avilir et d’exterminer la communauté tutsi. En visant ainsi le corps des femmes, ce qu’ont cherché les responsables du génocide, c’est la rupture radicale de la filiation afin que plus jamais une femme ne puisse mettre au monde un enfant tutsi », souligne auprès de l’AFP l’historienne Hélène Dumas.

« Ce sont des viols idéologiques et qui s’inscrivent dans la politique génocidaire. »

Elle rappelle que la ministre de la Famille en 1994, Pauline Nyiramasuhuko, a été condamnée par la justice internationale pour avoir incité miliciens et soldats à une campagne de viols massifs des femmes tutsi dans la région de Butare (sud).

« Encore aujourd’hui ces enfants (nés du viol) sont liés dans leur existence propre à ce qui est arrivé à leurs mères; c’est ce qui fait durer le génocide dans un temps presque infini », ajoute Mme Dumas.

– « Faire face » –

A la sortie du génocide, le Rwanda est en lambeaux, presque tout est à reconstruire et la prise en charge des traumatismes n’est pas une priorité immédiate. Mais depuis quelques années, des associations de survivants et des ONG font un travail crucial à travers des groupes de parole thérapeutiques et de suivi de ces femmes.

Cela a « aidé une société hébétée par la pire des tragédies humaines et un pays en ruines à continuer à vivre ensemble », relève Godelieve Mukasarasi, 64 ans, fondatrice de l’ONG Sevota.

Contrairement aux orphelins du génocide, les enfants nés des viols n’ont pas été légalement reconnus au Rwanda comme des rescapés du génocide et n’ont pas bénéficié de soutien spécifique. Mais ils ont « été aidés à travers leurs mères », bénéficiaires du Fonds d’assistance aux rescapés du génocide (FARG), précise Naphtal Ahishakiye, secrétaire exécutif de l’association de survivants Ibuka.

Plusieurs mères rencontrées par l’AFP ont témoigné de leur précarité et de leurs difficultés à financer l’éducation de leurs enfants.

La plupart des femmes violées viennent de familles modestes des collines qui avant le génocide gagnaient leur vie dans l’agriculture et le petit élevage. Après ces viols, affaiblies et parfois séropositives, elles n’ont souvent plus eu la force physique et psychologique de travailler les champs.

Beaucoup se sont retrouvées seules après avoir vu les hommes de leur famille décimés pendant les tueries ou ont été ostracisées par leur village ou leur entourage.

A 46 ans, Martha, habitante de Muhanga, est toujours rejetée par ses frères pour avoir donné naissance en 1995 à un enfant dans ces circonstances. Elle raconte avoir été violée en 1994 « durant plusieurs jours » par « des militaires » qui venaient la chercher avec d’autres femmes dans la forêt où elle s’était réfugiée.

Quand il apprend la grossesse, l’un de ses deux frères – qui a combattu au sein de l’ex-rébellion tutsi du FPR qui mit fin au génocide – lui lance: « Je n’ai pas de temps à perdre avec toi; même si on me disait que tu étais morte, je n’aurais pas de temps pour m’occuper de ton corps ».

Ses frères avaient, selon elle, prévu de « tuer l’enfant après l’accouchement ». Ils ne sont finalement jamais venus à l’hôpital. Et depuis 26 ans, ils l’ont abandonnée à sa santé fragile et sa pauvreté.

Ce jour de décembre où l’AFP l’a rencontrée, sa fille, jeune femme filiforme au sourire solaire, aide son demi-frère de 15 ans – né du mariage de Martha avec un homme d’origine hutu – à faire ses devoirs, complices.

A l’âge de neuf ans, Diane a insisté pour savoir qui était son père. « Tu n’as pas de père, ton père est mort… », lui réplique alors laconiquement sa mère.

Mais sa participation à un groupe d’entraide de l’ONG Sevota aide Martha à « (se) reconnaître comme une personne humaine ». C’est ainsi en revenant d’une telle séance où elle avait emmené sa fille adolescente qu’elle lui lance: « Toi aussi, tu es née du viol ».

« Et c’est tout, on n’en a pas reparlé… », confie doucement Diane.

« Connaître que ton père est un bourreau ou un tueur, il faut arriver à y faire face… », lâche-t-elle. La jeune femme a participé à des groupes d’écoute et en entendant nombre d’histoires « où les mamans ont avorté ou ont abandonné leur bébé », elle juge sa mère « très courageuse ».

– Groupe WhatsApp –

Longtemps, Diane s’est reprochée d’être la cause de la rupture entre sa mère et ses oncles. Aujourd’hui, elle « pense en fait être innocente de ces histoires-là ». Elle a pris l’initiative de créer un groupe WhatsApp avec ses cousins avec qui elle échange. Ses oncles leur interdisent toujours de se voir mais elle espère que leurs relations s’amélioreront, un jour.

Pour certains enfants qui « héritent » de la souffrance de leur mère vient un moment où ils ne « supportent plus de vivre dans cette vie qu’ils n’ont pas choisie et décident de couper les ponts », explique aussi Mme Mukansoro.

C’est ce qui est arrivé à Paradine, 57 ans, dont l’AFP a recueilli le témoignage lors de l’atelier de la thérapeute, dans un petit local de Muhanga.

Visage volontaire mais regard mélancolique, Paradine est ce jour-là la première à bénéficier de l’écoute bienveillante des autres femmes: sa fille, issue du viol, a pris ses distances depuis trois ans. Paradine a pu lui rendre une récente visite après l’accouchement de son premier enfant, mais elle « ne m’a pas laissé prendre son bébé dans mes bras », lâche-t-elle en sanglotant. Des exclamations peinées parcourent le groupe de femmes.

« Elle m’a accusée de l’avoir gardée alors qu’elle n’était pas désirée, de n’être d’aucune ethnie, de ne pas connaître son père. »

Paradine avait pourtant surmonté avec courage sa vie fauchée depuis son viol, passant pas loin de la folie, élevant seule sa fille. Elle s’est reconstruite notamment grâce aux années de thérapie du groupe et gère aujourd’hui un petit commerce.

« Mais quand mon enfant m’a rejetée ça m’a replongée dans mon passé… on est toujours blessée et c’est comme si la plaie saigne encore. »

Dans un quartier pauvre de Muhanga, l’atmosphère est restée pesante aussi dans le foyer de Greta, 53 ans, qui, près de 27 ans après son calvaire, doit prendre des calmants au quotidien.

Jeune mariée et enceinte, Greta perd son bébé et elle est gravement brûlée dans l’incendie de sa maison au début du génocide, alors que son mari est dans sa belle-famille. Elle dit avoir « perdu la tête » pendant des semaines et avoir été violée dans son errance. Une fois réunis après le chaos, son mari a su pour cette grossesse née du viol, mais les parents tairont l’évènement.

Ce n’est qu’en 2010 que Callixte apprend que « (son) père n’est pas (son) père ». Les parents se déchirent quand ils sont obligés de vendre des meubles pour payer ses frais de scolarité, aggravant leur pauvreté et créant du ressentiment chez le beau-père à l’égard de Callixte.

Alors que le soir tombe sur Muhanga, accompagné d’un ciel d’orage violet et immense, Greta s’efface dans la cour de sa maisonnette, qui sert d’étable à une vache laitière agitée, pour laisser place à Callixte, grand gaillard en jean et tee-shirt. Son regard franc et son assurance, trahie par un léger bégaiement, tranchent avec le mal-être de sa mère.

A l’annonce de sa filiation, Callixte ne l’a d’abord « pas accepté ». Puis il a été aidé par l’ONG Sevota pour les frais de scolarité. « Ma mère m’a dit que de toute façon elle ne connaissait pas son violeur… alors je me suis adapté ».

Encore aujourd’hui, seule la famille proche et l’ONG connaissent l’identité de Callixte. « Ce n’est pas un sujet à parler », dit-il.

– « Ma reine » –

La question du mariage est un autre défi lié à ses origines qui tourmente la jeune Diane.

Sa dernière relation remonte à deux ans, mais le jeune homme l’a quittée quand elle lui a parlé de son histoire. « Quand tu arrives à dire à quelqu’un que tu n’as pas d’origine, il se méfie de toi donc il faut bien se confier… et ça devient un problème quand tu dis que tu es l’enfant d’un milicien. »

« Le génocide nous a laissé des conséquences très néfastes auxquelles on ne peut faire face en 20 ans ou 30 ans… », relève M. Ahishakiye d’Ibuka. « Les Rwandais, de jour en jour, construisent leur unité; il faut continuer à sensibiliser la population sur la manière d’intégrer ces enfants nés du viol. »

« Déçue », Diane ne croit « plus trop » au mariage.

Callixte juge qu’aujourd’hui l' »ethnie n’est plus nécessaire ». « Je suis Rwandais, c’est tout ». « Quand je trouverai quelqu’un qui m’aime, cette personne ne me demandera pas mon ethnie », martèle-t-il.

Patrick tente « d’accepter » son lourd passé. Il réussit désormais à en parler à des camarades de classe, à des amis. « Notre pays encourage la réconciliation; les gens acceptent de plus en plus qui je suis… »

Ses rêves ? « Réussir à fonder sa propre famille » et avoir une situation sociale qui lui permette un jour d’aider sa mère. « Parce qu’elle est ma reine, mon tout. »

La Libre Afrique



Le 21e Sommet ordinaire des Chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC, sigle en anglais) a demandé au Conseil des Ministres d’accélérer le processus d’admission de la RDC et a adopté le français comme langue de travail du bloc régional.

L’examen de la demande soumise par la RDC en juin 2019 d’adhérer au bloc des six pays membres et un rapport d’étape sur l’exercice de vérification de l’admission de la République fédérale de Somalie figuraient parmi les points à l’ordre du jour du sommet qui vient de s’achever. La Somalie a présenté sa demande en février 2012. 

Finalement, le Sommet a examiné la demande de la RDC pour rejoindre la communauté et “a ordonné au Conseil d’entreprendre rapidement une mission de vérification conformément à la procédure pour l’admission de nouveaux membres dans l’EAC et de faire rapport au 22ème Sommet”.

Quant à la demande de la Somalie, le Sommet a noté que “l’exercice de vérification pour son admission dans l’EAC n’avait pas été entrepris et a chargé le Conseil des Ministres de suivre l’exercice”.

Le Conseil des Entreprises de l’Afrique de l’Est (EABC, East African Business Council) a exhorté cette semaine les Chefs d’État de l’EAC à “demander aux organes concernés d’accélérer l’admission” de la RDC dans le bloc régional.

Les autres points à l’ordre du jour du Sommet comprenaient entre autres l’examen d’une directive du Sommet visant à inclure le Français comme langue officielle de l’EAC. Le 21e Sommet a adopté le Français comme langue officielle de la communauté, en plus de l’Anglais et du Kiswahili, et a demandé au Conseil des Ministres d’accélérer les modalités de mise en œuvre de la directive. L’officialisation du Français était attendue depuis l’homologation de cette langue par le Sommet des Chefs d’Etat de cette communauté, en novembre 2013.

A noter que le 21e Sommet ordinaire des Chefs d’État de l’EAC, East African Community)  s’est tenu virtuellement le samedi 27 février à cause de la crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.

L’EAC est une organisation régionale de six pays de l’Afrique de l’Est comprenant le Burundi, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan du Sud et la Tanzanie. Le 21e Sommet a été convoqué par le Président rwandais Paul Kagame en sa qualité de Président sortant du bloc sous-régional. le Président  Kagame a été remplacé par son homologue kényan Uhuru Kenyatta, tandis que le Burundi a repris le rôle de rapporteur du Sommet, précédemment tenu par le Kenya. Les rôles de président et de rapporteur sont rotatifs sur une base annuelle.

Agence Rwandaise d'Information

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