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Alors que les Rwandais continuent de commémorer pour la 27e fois le génocide perpétré contre les Tutsi, la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) a préparé une conférence pour les étudiants des établissements d’enseignement supérieur qui vise à les aider à comprendre en profondeur certains des faits clés qui ont marqué la préparation et l’exécution du génocide contre les Tutsi entre 1990 et 1994.

Dans cette conférence qui est donnée dans les établissements d’enseignement supérieur publics et privés, ils sont aidés à comprendre que tout génocide est planifié et ne peut pas se produire accidentellement. Le génocide a une ligne directrice, qui rassemble ceux qui ont en commun l’intention de commettre un génocide. Cette ligne directrice s’appelle l’idéologie du génocide.

Les étudiants comprennent également la particularité du génocide perpétré contre les Tutsi, à savoir le fait que ceux qui l’ont planifié et exécuté étaient des Rwandais qui l’ont commis contre d’autres Rwandais ; et a également été arrêté par des Rwandais. Il était prévu d’exterminer les Rwandais qui avaient été étiquetés comme Tutsi. C’est pourquoi on l’appelle Génocide contre les Tutsi.

En préparation du génocide contre les Tutsi, le régime du président Habyarimana a mis en place différents moyens pour assurer une participation massive de la population. Des campagnes incitant les Hutus à haïr les Tutsis ont été menées au cours des réunions menées par des dirigeants des organes civils et militaires ainsi que des dirigeants des partis politiques MRND, CDR et autres du groupe Hutu power, dont la seule intention était l’extermination des Tutsi. L’incitation de la population à haïr et à tuer les Tutsis a également été menée par le biais de médias tels que RTLM, Radio Rwanda et d’autres. Il y avait aussi l’utilisation d’artistes abhorrés, dont Bikindi Simon et d’autres.

En préparation du génocide contre les Tutsi, des civils ont reçu une formation militaire et étaient armés de fusils dans ce qui a été sappelé la «défense civile». Des milices ont également été créées, notamment des Interahamwe, Impuzamugambi, Amahindure, Turi Hose, Virunga Forces et d’autres afin qu’elles puissent être utilisées dans la perpétration du génocide contre les Tutsi. Des factions d’extrémistes hutus réunissant de hauts responsables politiques et de hauts responsables civils et militaires ont également été créées.

Le génocide contre les Tutsi n’a pas eu lieu parce que l’avion transportant l’ancien président Juvénal Habyarimana a été abattu. Les meurtres visant les Tutsi et le plan de les exterminer ont commencé quand Habyarimana était encore en vie. Depuis 1990, des Tutsi ont été tués par le régime de Habyarimana dans différentes régions du pays. Entre 1990 et 1993, des Tutsi ont été tués dans l’ancienne préfecture de Byumba (Umutara), à Gisenyi (Kibirira, Ramba, Gaseke, Mutura, Rwerere), Ruhengeri (Mukingo, Nkuli, Kinigi), à Bugesera et Mbogo entre autres. Les meurtres sont considérés comme l’essai du génocide commis contre les Tutsi en 1994. Le rapport de la commission nationale d’enquête sur le rôle de la France dans le génocide contre les Tutsi indique que le nombre connu de personnes tuées par le gouvernement à partir d’octobre 1990 jusqu’à la fin de 1993 est 12.277.

Après que l’avion transportant le président Habyarimana a été abattu dans la nuit du 06/04/1994, le génocide qui avait été planifié a été immédiatement exécuté.

Les autorités, des membres du gouvernement qui se faisait appeler des sauveteurs dirigés par SINDIKUBWABO Théodore qui était président intronisé après la mort de Habyarimana, le premier ministre Jean KAMBANDA, les ministres, les autorités au niveau de la préfecture, de la commune, du secteur et de la cellule, ont incité la population à exterminer les Tutsi. Les enfants, les filles, les femmes, les vieux et vieilles personnes, n’ont pas été épargnés. Et même les malades mentaux de l’hôpital neuropsychiatrique de Ndera ont été tués simplement pour avoir été identifiés comme Tutsi. Les militaires   à partir de la garde Présidentiel, les gendarmes, les Interahamwe et les Impuzamugambi ont joué un rôle majeur dans l’extermination des Tutsi.

RNA



Les éleveurs de porcs établis au bord de la Ntahangwa ont un délai ne dépassant pas deux mois pour quitter les lieux. Cette mesure de la municipalité de Bujumbura est décriée par ces derniers, ils la qualifient d’injuste.

« Nous avons mal accueilli cette décision car nous vivons de cet élevage et même nos patrons gagnent leur pain grâce à l’élevage de ces porcs », s’indigne Bosco, un des éleveurs de porcs au bord de la rivière Ntahangwa, après la décision du maire de la ville de Bujumbura.

L’annonce de dégager d’ici deux mois a été mal accueillie. Cet éleveur ainsi que ses collègues confient qu’il y a risque de perdre leur travail, car selon lui, certains propriétaires seront obligés de vendre ces porcs faute d’espace pour cette activité.

En plus de cette peur de perdre leur travail, Elie, un autre éleveur de porcs indique qu’il leur sera difficile de trouver de quoi nourrir leurs bêtes, une fois, placées loin de la capitale.

Ces éleveurs de porcs demandent à la municipalité de Bujumbura de revoir cette mesure. Ils assurent que le bois utilisé pour la construction des étables de ces porcs provient d’ailleurs.

D’après Jimmy Hatungimana, maire de la ville de Bujumbura, les activités d’élevage au bord de la Ntahangwa nuisent à l’environnement et polluent cette rivière.

Selon lui, une période de deux mois est suffisante pour que ces éleveurs quittent définitivement les lieux. Ces deniers affirment que ce n’est pas pour la première fois que leurs bêtes soient délocalisées.

Iwacu



Aussitôt arrivé à Goma, début après-midi de ce lundi 10 mai 2021, le gouverneur militaire du Nord-Kivu et son homologue gouverneur civile sortant ont procédé à la remise et reprise. Le lieutenant général Constant Ndima, désormais chef de la province du Nord-Kivu a pris officiellement ses fonctions. 

Pour sa prise de parole, le lieutenant général Ndima a commencé par inviter la population à s’approprier la mission qui est celle de restaurer la paix en province. 

D’un ton fort digne d’un haut gradé de l’armée, il promet travailler en collaboration avec toutes les couches de la population, en promettant le début des consultations des groupes des jeunes, étudiants et autres couches de la population dans un futur proche. 

« Cette consultation commencera par les étudiants, s’en suivront les autres couches, question de comprendre où se trouve le problème et comment s’y prendre », explique-t-il.

Il souligne aussi que tout va commencer par un état de lieu où chaque commandant de l’armée devra rendre compte de l’effectif à sa disposition, des armes et munitions reçues. 

Dieudonné Mango 



Bien que de nombreux pays africains rencontrent des difficultés pour obtenir suffisamment de vaccins Covid-19, certains disposent de milliers de doses périmées qu'ils n'ont pas pu utiliser.

Quels pays disposent de vaccins non utilisés ?

Le Malawi se retrouve avec 16 400 doses du vaccin Oxford-AstraZeneca, tandis que le Sud-Soudan en a 59 000, toutes ayant dépassé leur date d'expiration, le 13 avril.

Les deux pays disent avoir décidé de détruire ces lots, reçus par l'intermédiaire de l'Union africaine, bien que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) souhaite qu'ils soient conservés pendant qu'elle examine si la date de péremption peut être prolongée en toute sécurité.

La République démocratique du Congo, quant à elle, affirme ne pas pouvoir utiliser la plupart des 1,7 million de doses Oxford-AstraZeneca qu'elle a reçues dans le cadre du programme mondial Covax, destiné aux pays les plus pauvres.

À la fin du mois d'avril, environ 1 000 doses seulement avaient été administrées.

Et la majeure partie de ce lot - dont la date d'expiration est le 24 juin - est maintenant envoyée au Togo et au Ghana, des pays qui ont déjà utilisé leur stock initial de vaccins.

Pourquoi les vaccins n'ont-ils pas été utilisés ?

Le vaccin Oxford-AstraZeneca peut être conservé en toute sécurité dans des conditions normales de réfrigération jusqu'à six mois après sa production.

L'Union africaine redistribue actuellement les lots initialement livrés à l'Afrique du Sud en février, avec une date d'expiration au 13 avril.

Le gouvernement sud-africain avait décidé de ne pas les utiliser, craignant que le vaccin n'offre pas une protection suffisante contre la variante prévalant dans le pays.

Et, fin mars, un million de doses ont été vendues à l'Union africaine pour être distribuées à d'autres pays africains.

Mais certains d'entre eux, comme le Soudan du Sud, affirment ne pas avoir été informés de la date d'expiration.

Le Nigéria, quant à lui, a signalé qu'il ne serait pas en mesure d'utiliser toutes les doses à temps.

Certaines ont donc été réaffectées au Togo et au Ghana voisins.

Et d'autres ont même été envoyées en Jamaïque.

Selon l'OMS, seuls le Togo et la Gambie ont confirmé avoir utilisé toutes ces doses à la date de péremption.

Et l'on ne dispose pas actuellement d'informations sur ce qu'il est advenu des autres.

Quelles sont les causes des retards dans l'utilisation des vaccins ?

Pour Phionah Atuhebwe, de l'OMS en Afrique, de nombreux pays ne se sont pas préparés de manière adéquate avant de recevoir les vaccins.

"C'est l'une des raisons pour lesquelles nous constatons la lenteur du déploiement", dit-elle.

Certains pays font également face à des difficultés financières.

Le responsable des Centres de contrôle des maladies en Afrique, John Nkengasong, estime que les pays ont besoin d'un soutien accru pour augmenter le nombre d'agents de santé et obtenir des fournitures, telles que des équipements de protection individuelle.

Et ceux qui ont des vaccins dont la date de péremption approche ou est dépassée doivent contacter l'OMS ou les CDC d'Afrique.

"Le continent dans son ensemble sait comment vacciner et a vacciné pour d'autres maladies", dit-il.

"Mais la clé est de savoir comment passer à une autre échelle - et... à une autre vitesse", poursuit-il. En République démocratique du Congo, l'ancien Zaïre, le problème ne tient pas seulement à la faiblesse des services de santé, mais aussi à l'insuffisance du réseau de transport, qui fait de l'acheminement des vaccins dans les zones reculées un problème majeur. 

Qu'en est-il de l'hésitation à se faire vacciner ?

Certains experts et politiciens attribuent aux inquiétudes concernant la sécurité et l'efficacité des vaccins en général la lenteur de leur adoption dans de nombreux pays d'Afrique - mais il est difficile de quantifier cet impact.

"Il a fallu du temps pour convaincre les gens", confie Austin Demby, ministre de la santé de Sierra Leone, à BBC News.

"Il ne s'agit donc pas seulement d'hésitation à l'égard des vaccins, c'est comme [avoir] des sceptiques à l'égard des vaccins pour commencer", explique-t-il.

De l'avis de Gama Bandawe, virologue au Malawi, la méfiance à l'égard des vaccins a joué un rôle dans l'incapacité du pays à utiliser toutes les fournitures qu'il a reçues.

Et la décision de l'Afrique du Sud d'arrêter d'utiliser le vaccin Oxford-AstraZeneca, dans un contexte d'inquiétudes liées à la formation de caillots sanguins, a pu renforcer ces doutes.

"Le gouvernement a fait de son mieux, mais le grand public n'a peut-être pas été aussi réceptif que prévu", dit-il.

Une étude commandée par Africa CDC sur la perception du vaccin Covid-19 dans 15 pays révèle qu'une proportion importante de personnes s'inquiète de la sécurité du vaccin.

En moyenne, environ 20 % des personnes interrogées disent qu'elles ne se feront pas vacciner - mais cette proportion varie de moins de 10 % en Éthiopie, au Niger et en Tunisie, et à 41 % en RD Congo.

BBC Afrique



Les avocats de Félicien Kabuga, « financier » présumé du génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda, a demandé l’arrêt des poursuites contre leur client qu’ils affirment « inapte à être jugé », dans une requête consultée dimanche par l’AFP. Arrêté le 16 mai 2020 dans la banlieue de Paris après 25 ans de cavale, Félicien Kabuga est notamment accusé d’avoir participé à la création des milices hutu Interahamwe, principaux bras armés du génocide de 1994 qui fit plus de 800.000 morts selon l’ONU, essentiellement au sein de la minorité tutsi.

Aujourd’hui âgé de 84 ans selon son mandat d’arrêt, et de 87 ans selon ses dires, il est actuellement détenu à La Haye, dans l’attente de son procès devant le Mécanisme pour les tribunaux pénaux internationaux (MTPI), chargé d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).

Son procès ne devrait pas commencer avant plusieurs mois.

Dans une requête déposée le 6 mai devant l’antenne du MTPI d’Arusha (Tanzanie) et consultable sur le site internet de cette instance, l’avocat français Emmanuel Altit affirme, en se basant sur des rapports médicaux qui ont été expurgés du document publié, que « la Chambre peut constater que Félicien Kabuga est inapte à être jugé ».

« Poursuivre la procédure dans ces conditions constituerait une atteinte si importante aux droits de Félicien Kabuga qu’elle remettrait en cause l’équité même du procès (…). La Chambre et les parties disposent désormais d’éléments suffisants pour constater que l’arrêt de la procédure s’impose », ajoute-t-il.

Si cette requête était rejetée, il demande « à titre subsidiaire, de prononcer la mise en liberté provisoire » de Félicien Kabuga.

Dans un entretien avec l’AFP, Donatien Nshimyumuremyi, fils aîné de Kabuga, avait récemment affirmé que l’état de santé de son père s’était considérablement détérioré.

« Nous pouvons affirmer sans ambages qu’il est physiquement et mentalement inapte, non seulement à être jugé mais aussi à instruire un avocat », avait-il assuré.

« En plus de beaucoup d’autres pathologies chroniques comme on peut en avoir à son âge, il souffre d’une autre maladie sévère bien documentée qui altère ses fonctions cognitives. D’autre part, il a déjà fait deux chutes en prison avec des conséquences graves », avait-il ajouté.

Ancien président de la Radio télévision libre des Mille collines (RTLM), qui diffusa des appels au meurtre des Tutsi et participa à une campagne anti-belge, M. Kabuga est mis en accusation par le MTPI notamment pour « génocide », « incitation directe et publique à commettre le génocide » et « crimes contre l’humanité (persécutions et extermination) ».

Africa Radio



Le président rwandais, Paul Kagame, a reçu ce jeudi le fils de l’ancien président tchadien et directeur de cabinet adjoint à la Présidence, Abdelkerim Déby.M. Déby est au Rwanda pour une série de réunions, notamment avec le chef des services de renseignement, le général de division Joseph Nzabamwita, et le ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta.

Les deux parties ont discuté de la « coopération bilatérale en matière de renseignement, de sécurité et d’économie

L’ex président tchadien, Idriss Déby, a été tué le mois dernier alors qu’il dirigeait une offensive contre le groupe armé FACT, qui était entré au Tchad par le sud de la Libye.

L’actuel chef d’État tchadien par intérim, le général Mahamat Idriss Deby Itno, qui est également son fils, s’est entouré de quatorze autres généraux pour composer le Conseil Militaire de Transition (CMT).

Les forces rebelles, responsables de la mort de Déby, ont également promis de poursuivre leur offensive, rejetant catégoriquement l’accord de transition.

APA



Le Gouvernement ougandais a expulsé 17 Rwandais supplémentaires, dont 14 hommes et 3 femmes qui ont été incarcérés dans le pays.

Ces Rwandais sont arrivés aujourd’hui par la frontière de Kagitumba One Stop à Nyagatare vers 12h:00 à bord d’un Coaster accompagnés des responsables de l’immigration et de l’émigration de l’Ouganda. À leur arrivée au Rwanda, tous les protocoles visant à renforcer les mesures préventives contre le coronavirus ont été observés, y compris le lavage des mains et les tests de température, entre autres.

Le Rwanda a récemment reçu plus de neuf Rwandais, dont la plupart étaient des pasteurs de l’Association des Églises Pentecôtistes du Rwanda (ADEPR) en Ouganda déportés le 3 avril 2021. La plupart d’entre eux ont été détenus à Mbuya et dans d’autres centres de détention de la Direction du renseignement militaire  (CMI Chieftaincy of Military Intelligence). Depuis 2017, des Rwandais ont été enlevés par le CMI ougandais les accusant d’être des espions du Rwanda.

Autrefois alliés mais en froid depuis quelques années, les deux pays voisins s’accusent mutuellement d’espionnage, d’assassinat politique et d’ingérence. Le Rwanda avait publiquement accusé l’Ouganda d’enlever des Rwandais et de soutenir des rebelles voulant renverser son gouvernement alors que l’Ouganda assure ne pas soutenir les rebelles hostiles à Kigali. Ses services ont accusé des Rwandais d’Ouganda d’espionnage et certains d’entre eux ont été arrêtés ou expulsés.

Les tensions entre le Rwanda et l’Ouganda ont provoqué la fermeture de la frontière entre les deux pays, un point de passage essentiel au commerce dans la région. Dans la foulée, le Rwanda a brusquement interdit à ses ressortissants de traverser la frontière commune, frontière également fermée aux Ougandais souhaitant exporter au Rwanda.

Plus tard, l’Angola soutenu par la RDC a lancé des médiations pour normaliser les relations entre le Rwanda et l’Ouganda, ce qui a conduit à la signature du protocole d’accord de Luanda le 21 août 2019. Malgré les efforts pour  matérialiser l’accord, le CMI poursuit la détention des Rwandais dans ses locaux.

Agence Rwandaise d'Information



La Libre Afrique.be a reçu les résultats d’un travail effectué, durant quelque six mois, par des chercheurs burundais sur la présidentielle de mai 2020 dans leur pays. Cependant, ils sont contraints de garder l’anonymat en raison de la répression au Burundi; nous nous contentons donc d’être leur relais vers le public, en attendant un retour de la liberté d’expression. Leur conclusion est sans appel: il y a bien eu fraude lors de cette élection, qui a permis au général Evariste Ndayishimiye d’accéder à la Présidence. Voici leur démonstration.

Au Burundi, qui dit élections dit CENI (Commission électorale nationale indépendante). Le rôle officiel de la Ceni est d’organiser les élections et d’en proclamer les résultats provisoires en toute indépendance. Le Conseil national de la Communication (CNC) avait quant à lui rédigé un « code de conduite des médias » interdisant notamment de publier des résultats partiels des scrutins avant la proclamation officielle.

Dès lors, notre étonnement fut grand, le soir des élections, d’entendre la « synergie » des médias ayant signé ce code de conduite diffuser des résultats parcellaires sur les ondes de la radio quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, alors que la Ceni récoltait encore des résultats. Pourquoi cette contradiction ? Pour quelle raison le CNC violait-il ainsi ses propres règles ? Nous observions que ces résultats distillés sans méthode ni explications étaient tous favorables au CNDD-FDD et à son candidat présidentiel Evariste Ndayishimiye.

Notre étonnement fut encore plus grand de constater, dans les jours suivants, que plus aucun résultat n’était publié. Silence complet les 22, 23 et 24 mai. Et puis le grand tintamarre : proclamation publique à l’hôtel Club du Lac le lundi 25 mai, en présence de tout le gratin du pays, des ambassadeurs et de la presse. Powerpoint, projection des résultats sur grand écran avec commentaires en direct du président de la Ceni. Ce lundi 25 mai, le score de 68,70% d’Evariste Ndayishimiye semblait indiscutable…

Trois jours plus tard, cependant, le jeudi 28 mai, le président de la Ceni donnait une conférence de presse pour dire que la proclamation du lundi était nulle et non avenue. Tout le monde se souvient du mot qu’il a choisi à cette occasion : ce n’était qu’un « draft » (brouillon en anglais)! Finalement les résultats provisoires des élections1 ont été publiés séparément sur le site numérique de la Ceni, avant d’être rectifiés et proclamés définitivement par la Cour constitutionnelle le 4 juin.

Cette séquence politique révélait une extrême fébrilité de la Ceni. Elle clôturait une campagne électorale tout aussi inédite, avec un candidat présidentiel d’opposition qui attirait parfois plus de gens que celui du pouvoir lors de ses meetings. C’est pourquoi nous avons décidé d’en avoir le cœur net, de rassembler un maximum de documents sur les scrutins du 20 mai, pour essayer de savoir comment les Burundais avaient réellement voté ce jour-là.

Notre seul but est de contribuer à la vérité et à la démocratie. Nous avons pris le temps de classer et de compiler toutes les copies de PV que nous avons pu obtenir de multiples sources. Nous en détenons suffisamment aujourd’hui pour livrer notre analyse, en cinq parties :

  1. Méthodologie

Précisons d’emblée que notre intention n’a jamais été de publier les « vrais résultats » des élections du 20 mai, bureau de vote par bureau de vote. Seule la Ceni pouvait et pourrait encore le faire. Elle ne l’a pas fait. C’est le premier but de notre travail : essayer de comprendre pourquoi cette carence. Essayer de recouper, de vérifier ce qui peut l’être. Et, faute de résultats globaux  complets, analyser les résultats partiels dont nous disposons.

Il y avait 3 scrutins. Nous nous sommes concentrés sur un seul : le scrutin présidentiel. Pour une raison simple et évidente, celle-là même qui aurait pu et dû permettre à la Ceni de faire connaître rapidement les résultats de cette élection : contrairement aux législatives (18 circonscriptions) et aux communales (129 circonscriptions), il n’y avait qu’une seule circonscription (le Burundi) pour la présidentielle et il n’y avait que 7 candidats. La lecture et la compilation des voix recueillies partout par chacun d’entre eux étaient donc des plus commodes.

Nous détenons des photographies de PV venant de plus de 1200 bureaux de votes, soit près de 10% de l’ensemble des bureaux répartis sur tout le territoire. C’est à la fois peu et beaucoup. Peu arithmétiquement dans la mesure où l’on est loin de la moitié des votes. Beaucoup statistiquement dans la mesure où les échantillons qui permettent d’estimer le vote global sont toujours très restreints. Mais il ne s’agit pas ici d’un échantillon calculé, étudié scientifiquement pour être représentatif de l’ensemble. Nous n’avons rien choisi, rien trié, nous avons comptabilisé tous les PV qui nous sont parvenus, tels quels. Cet « échantillon » est important mais inégalement réparti selon les provinces2. Nous n’en avons pas d’autre, mais il est suffisant pour permettre certaines conclusions.

Dans le souci d’une information précise, en voici le détail :

Bubanza : 4 communes, 75 bureaux

Bujumbura-Mairie : 3 communes, 441 bureaux

Bujumbura : 6 communes, 42 bureaux

Bururi : 4 communes, 38 bureaux

Cankuzo : 1 commune, 8 bureaux

Cibitoke : 6 communes, 165 bureaux

Gitega : 4 communes, 36 bureaux

Karusi : 1 commune, 12 bureaux

Kayanza : 7 communes, 119 bureaux

Kirundo : 2 communes, 26 bureaux

Makamba : 4 communes, 121 bureaux

Muramvya : 4 communes, 22 bureaux

Muyinga : 3 communes, 21 bureaux

Ngozi : 3 communes, 70 bureaux

Rumonge : 3 communes, 51 bureaux

Ruyigi : 2 communes, 16 bureaux

Au total : 16 provinces sur 18 ; 57 communes sur 119.

Bien sûr, nous aurions préféré avoir 14.000 PV, 119 communes et 18 provinces. Nous aimerions avoir les résultats des provinces de Mwaro et Rutana, et ceux de toutes les communes. Nous en profitons pour demander à la Ceni de les publier tous. Mais ceux que nous détenons sont nombreux et troublants. Ils méritent d’être examinés objectivement.

  1. Chiffres

Dans un tableau Excel, nous avons encodé tous les résultats consignés dans les 1251 PV qui nous sont parvenus. C’est notre référence de base. Sur cette base, nous avons procédé à certains calculs d’estimation plus large, mais nous avons surtout réalisé un tableau comparatif des résultats dans les 5 provinces où nous détenons le plus de PV. Nous vous le livrons tel quel. Vous pouvez voir ainsi la différence entre les chiffres de la Ceni et les « nôtres », basés sur des sources identiques (théoriquement) à celles de la Ceni, soit les PV électoraux. Simplement, les résultats sont différents. Vous lirez en grasses les pourcentages obtenus par les deux principaux candidats : E.N. pour Evariste Ndayishimiye, le candidat du CNDD-FDD, au pouvoir depuis 2005, et A.R. pour Agathon Rwasa, candidat d’opposition du CNL.

MAIRIE 3/3 communes

35,04% votants

E.N.% G.S.% L.N.% D.N.% F.R.% A.R.% D.N.% Nuls Blancs Votants Inscrits Taux
CENI 36,70 2,51 1,02 2,02 0,67 52,11 0,33 2,94 1,70 323.315 476.590 67,84
NOUS 28,79 1,86 1,01 2,26 0,57 58,83 0,36 3,35 2,96 113.315

CIBITOKE 6/6 communes

18,49% votants

E.N.% G.S.% L.N.% D.N.% F.R.% A.R.% D.N.% Nuls Blancs Votants Inscrits Taux
CENI 64,99 1,03 0,52 0,27 0,22 27,79 0,58 2,36 2,24 251.839 290.187 86,79
NOUS 37,64 1,46 0,93 0,64 0,29 52,87 0,65 2,59 2,94 46.573

KAYANZA 7/9 communes

11,41% votants

E.N.% G.S.% L.N.% D.N.% F.R.% A.R.% D.N.% Nuls Blancs Votants Inscrits Taux
CENI 73,23 1,39 0,31 0,18 0,14 21,03 0,32 1,83 1,56 316.866 340.991 92,93
NOUS 42,27 1,53 0,46 0,40 0,30 49,21 0,69 2,63 2,51 36.166

MAKAMBA 4/6 communes

11,36% votants

E.N.% G.S.% L.N.% D.N.% F.R.% A.R.% D.N.% Nuls Blancs Votants Inscrits Taux
CENI 63,47 1,79 1,11 0,33 0,23 28,78 0,42 1,86 2,02 249.154 294.089 84,72
NOUS 37,40 1,30 2,03 0,55 0,35 58,31 0,61 2,67 2,77 28.323

BUBANZA 4/5 communes

10,11% votants

E.N.% G.S.% L.N.% D.N.% F.R.% A.R.% D.N.% Nuls Blancs Votants Inscrits Taux
CENI 80,77 0,69 0,39 0,31 0,15 15,56 0,26 0,79 1,09 220.497 233.694 94,35
NOUS 54,47 0,67 0,48 0,40 0,24 38,90 0,48 1,76 2,61 22.307
  1. Bujumbura-Mairie

Nous avons pu réunir un très grand nombre de copies de PV dans la Mairie de Bujumbura. Au total elles représentent 35% des votants comptabilisés par la Ceni, soit 113.315 sur 323.315. Il n’est néanmoins pas question dans notre analyse de surévaluer les résultats de la Mairie par rapport à ceux des autres provinces. Au contraire, nous sommes parfaitement conscients du caractère particulier du vote dans l’ex-capitale du Burundi, où le CNDD-FDD est minoritaire depuis 2005.

A cet égard, les choses ont finalement peu évolué, confirmant par ailleurs que l’électorat burundais est généralement assez stable3 : à la Mairie, les scores du CNDD-FDD ont chaque fois tourné autour des 25% des suffrages exprimés, en tout cas lors des élections les plus « objectives », les communales de 2005 et 2010. Il en est de même pour cette élection présidentielle de 2020, selon « nos » PV : 28,8% des voix pour le candidat du CNDD-FDD Evariste Ndayishimiye, qui obtient ainsi un meilleur score que le parti lors des scrutins significatifs précédents.

Première observation : le vote de Bujumbura est assez constant. Deuxième observation : la participation électorale y est nettement plus faible que dans toutes les autres provinces, ce qui veut dire que le vote bujumburien pèse moins qu’il ne le pourrait sur le vote national4. Troisième observation : notre méthode est validée à la Mairie par le caractère extrêmement plausible de nos résultats, au vu de la continuité évoquée plus haut. Quatrième observation : nos résultats divergent de ceux de la Ceni, malgré le fait que cette province soit LA SEULE du Burundi où la Ceni proclame une nette victoire d’Agathon Rwasa sur Evariste Ndayishimiye5.

Selon la Ceni, à la Mairie, Agathon Rwasa a obtenu 52,11% des voix et Evariste Ndayishimiye 36,70%. Selon nos résultats : 58,83% pour Rwasa, 28,79% pour Evariste Ndayishimiye. Vous pouvez constater l’écart entre nos résultats et ceux de la Ceni (+7,91% pour Ndayishimiye et -6,73% pour Rwasa). Il est difficile de l’attribuer au hasard et à la seule différence du nombre de PV reçus. Il faut donc en conclure que les chiffres ont été manipulés entre le moment du dépouillement et le moment de la proclamation. A moins que la Ceni ne nous prouve le contraire en donnant accès aux PV authentiques, tels qu’ils ont été archivés par elle après le scrutin, à tous ceux qui voudraient les consulter dans un souci démocratique.

Vous noterez que les autres chiffres repris dans le tableau ci-dessus, concernant les autres candidats ainsi que les votes blancs et nuls, ne présentent pas d’écarts aussi troublants, d’autant plus qu’ils ne portent que sur des sommes très faibles par rapport aux votes en faveur des deux principaux candidats. Ceci confirme encore, par un autre biais, la validité de notre démarche.

Autres provinces.

Partout ailleurs, en dehors de la Mairie, l’écart est énorme entre les chiffres de la Ceni et les « nôtres », dont nous rappelons qu’ils sont comptabilisés à partir des PV électoraux dont nous disposons, signés le jour du scrutin par les membres du bureau, les scrutateurs et les mandataires présents. Notre matériau de base est donc théoriquement le même que celui de la Ceni, en moindre quantité. Nous disposons d’un nombre important de PV émanant des provinces de Bubanza (4/5 communes, 22.966 voix, 10,41%), Cibitoke (6/6 communes, 46.573 voix, 18,49%), Kayanza (7/9 communes, 36.166 voix, 11,41%) et Makamba (4/6 communes, 28.323 voix, 11,36%).

Les différences sont spectaculaires entre notre observation et la proclamation de la Ceni.

A Bubanza, la CENI octroie 80,77% des suffrages à Ndayishimiye, alors que nous en comptabilisons 54,47%. Et la Ceni octroie 15,56% à Rwasa alors que nous en comptabilisons 38,90 ! Plus du double…

Des écarts aussi anormaux pour les provinces de Cibitoke, Kayanza et Makamba :

Cibitoke : Ndayishimiye 64,99% selon la Ceni, 37,64% selon notre étude ; Rwasa 27,79% selon la Ceni, 52,87% selon les PV dont nous disposons.

Kayanza : Ndayishimiye 73,23% selon la Ceni, 42,27% selon notre étude ; Rwasa 21,03% selon la Ceni, 49,21% selon les PV dont nous disposons.

Makamba : Ndayishimiye 63,47% selon la Ceni, 37,40% selon notre étude ; Rwasa 28,78% selon la Ceni, 58,31% selon les PV dont nous disposons.

Nous employons à dessein le mot « anormaux », car ces écarts ne sont pas inexplicables. Il y a bel et bien une explication, il n’y en a même qu’une seule : la Ceni n’a pas publié les chiffres du vote réel, mais a fabriqué des scores électoraux sans rapport avec cette réalité. Certes, nous ne disposons pas de tous les votes, mais de tels écarts sont mathématiquement impossibles. Certes, nos échantillons ne peuvent pas nous permettre de déterminer avec précision les scores électoraux des candidats, la marge d’erreur est grande, mais même si on la fixe à un taux énorme, disons 20% (+10 et -10), la différence avec les résultats proclamés par la Ceni reste très importante et prouve donc que ces résultats sont faux.

Prenons l’exemple de Cibitoke. Si l’on ajoute 10% au score de Ndayishimiye qui ressort des PV dont nous disposons et si l’on retranche 10% au score de Rwasa, nous sommes encore très loin des chiffres « officiels », soit 47,64% pour Ndayishimiye (Ceni : 64,99%) et 42,87% pour Rwasa (Ceni : 27,79%).

  1. Conclusions

Notre propos ici n’est pas de formuler des hypothèses sur les auteurs de ces manipulations, ni sur le processus mis exactement en œuvre. La Ceni n’a peut-être été qu’un instrument, la falsification a peut-être été improvisée, mais cela nous importe peu pour l’instant, à l’heure de ces premières conclusions. Ce qui est d’abord en question, c’est le principe même de l’élection, la nécessité que le vote de chaque citoyen burundais soit respecté, quel qu’il soit et quelles que soient les conditions dans lesquelles il s’est déroulé.

Notre recherche minutieuse, même lorsqu’on y applique une énorme marge d’erreur, aboutit aux 3 conclusions suivantes :

  1. Il est possible que, sur l’ensemble du pays, Agathon Rwasa ait devancé Evariste Ndayishimiye au premier tour de l’élection présidentielle du 20 mai. Il n’est pas indiqué ici de citer des chiffres, forcément trop approximatifs pour être tout-à-fait probants, mais cette possibilité existe. Et il serait facile de la vérifier si l’on disposait de tous les PV.
  2. Il est probable que les électeurs burundais aient été privés d’un second tour. Dans tous les cas de figure en effet, il apparaît qu’Evariste Ndayishimiye est trop loin des 50% pour être élu dès le premier tour. Inutile de préciser qu’un second tour aurait été ressenti comme une défaite pour le pouvoir sortant et aurait eu un tel retentissement qu’Evariste Ndayishimiye l’aurait abordé dans les pires conditions, après une campagne déjà très difficile avant le premier tour.
  3. Il est certain que la Ceni n’a pas donné les bons résultats, et cela dans aucune province. Cette seule conclusion est extrêmement grave puisqu’elle ôte toute légitimité à l’élection proclamée par la Ceni et validée par la Cour constitutionnelle.

Il y a un moyen très simple d’établir la vérité du scrutin : que tous les PV centralisés par la Ceni soient mis à la disposition de tous. Que nous puissions d’une part vérifier la véracité des PV dont nous disposons et d’autre part prendre connaissance des autres PV afin qu’il n’y ait aucune contestation possible. C’est simple, c’est peu de chose, ce devrait être élémentaire en bonne démocratie.

  1. Remarque

Il est intéressant (mais à ce stade assez secondaire) de noter que les résultats proclamés par la Ceni reflètent une certaine réalité des votes. Celle-ci est tordue, déformée, au point même d’être parfois inversée pour les deux principaux candidats, mais elle a une base réelle. Par exemple, les meilleurs scores des deux candidats sont réalisés, pour la Ceni comme pour nous, dans les mêmes lieux… En ce qui concerne les « petits candidats », les scores de la Ceni et les nôtres sont même très proches. Par exemple les « bons » scores de Léonce Ngendakumana en province de Makamba et de Francis Rohero à la Mairie de Bujumbura, sans parler de Gaston Sindimwo qui se classe 3e de l’élection présidentielle, très loin des deux principaux candidats. Ceci apparaît d’ailleurs comme une « preuve » supplémentaire de la valeur de notre recherche : en somme, la Ceni ne s’est pas préoccupée de ces résultats-là, elle les a entérinés. Elle s’est concentrée sur ceux de Rwasa et Ndayishimiye. C’est ceux-là qu’il fallait à tout prix modifier pour éviter un second tour…

1 A l’exception notable des élections communales dont les résultats n’ont jamais été publiés par la Ceni, ce qui reste à ce jour totalement inexplicable.

2 Cela va de 2,25% (Ruyigi) à 35% (Mairie) des suffrages exprimés.

3 Avec des particularités régionales marquantes et certaines variations significatives, révélées notamment par les élections communales de 2005 et 2010, qui se sont imposées à l’époque comme des scrutins majeurs et les seuls vraiment comparables.

4 Selon la Ceni, la participation à Bujumbura-Mairie est de 67,84% alors qu’elle frise les 90% dans l’ensemble des autres provinces.

5 Cas particulier : la province de Bururi où, selon la Ceni, l’écart est infime entre les deux : 44,41% pour Rwasa, 44,33% pour Ndayishimiye.



Le président congolais Félix Tshisekedi a décidé jeudi le remplacement des autorités civiles par des militaires et des policiers dans deux provinces de la République démocratique du Congo où l’état de siège entre en vigueur jeudi. « J’ai décidé de proclamer l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu », a rappelé le président Tshisekedi dans une adresse à la télévision publique congolaise RTNC, affirmant avoir entendu « le cri de détresse de notre population et ressens les douleurs qu’éprouvent nos mères, nos soeurs, nos filles dans ces provinces ravagées par la barbarie ».

Cet état de siège avait été annoncé vendredi soir.

Succédant au chef de l’Etat, Tharsice Kasongo Mwema, son porte-parole a précisé que l’état de siège était décrété « pour une durée de trente jours à dater du jeudi 06 mai 2021 ».

« Pour faire face à la situation pendant l’état de siège, les autorités civiles, les gouvernements provinciaux de l’Ituri et du Nord-Kivu et les entités de ces provinces seront remplacées par des officiers des Forces armées de la République démocratique du Congo ou de la police nationale », a-t-il ajouté.

« Jusqu’au rétablissement de la paix » dans ces deux provinces du nord-est et de l’Est de la RDC, « l’action des juridictions civiles sera substituée par celle des juridictions militaires », a-t-il précisé.

Riches en minerais, à la frontière de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi, les provinces du Nord et du Sud-Kivu (est) ont basculé dans la violence lors des deux guerres du Congo (1996-97, 1998-2003), sans retrouver une vraie stabilité depuis.

Plus au nord, la province de l’Ituri a de nouveau basculé dans la violence fin 2017 après une accalmie d’une quinzaine d’années.

Des dizaines de groupes armés de taille variable sont encore actifs dans l’Est de la RDC – 122, d’après un groupe d’experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).

Les membres du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF), à l’origine des rebelles musulmans ougandais, sont de loin les plus meurtriers: ils sont accusés du massacre de plus de 1.000 civils depuis novembre 2019 dans le territoire de Beni.

La Libre Afrique



Kinshasa, 30 avril (phare africa média )_
72 heures après son investiture, le Gouvernement de l’Union Sacrée de la Nation a tenu, ce vendredi, sa toute première réunion du conseil des ministres.
Présidée par le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, cette réunion était essentiellement consacrée à la présentation des nouveaux membres du gouvernement au président de la république ainsi qu’à son discours d’orientation.
Dans son allocution d’ouverture, le Président de la république a rappelé les grands défis qui attendent ce gouvernement notamment l’amélioration de la situation sociale et la restauration de la paix dans les provinces de l’Est du pays.
« Vous avez l’obligation des résultats, leur a-t-il lancé.
Pour cette première rencontre en présentiel , tous les 57 membres du gouvernement dont 15 femmes étaient présents. 
La rencontre de ce jour restaure la pratique des réunions hebdomadaires du gouvernement autour du président de la république, suspendue depuis octobre 2020.
Compte tenu du contexte particulier de la pandémie de Covid 19, les réunions du conseil des ministres se tiendront en distanciel ou en présentiel.

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